Grand black baraqué, Leonard Pine était sorteur au Hot Cat Club mais la direction a changé d'avis sur ses méthodes, efficaces mais un chouia contraire aux bonnes moeurs. Dans la foulée, Raul le plaque en lui reprochant son manque de raffinement et va se coller contre un motard gras de cheveux, tout de cuir vêtu. Ce n'est pas la première fois que Raul quitte Leonard mais ce coup-ci, c'est du sérieux. Un peu dur à avaler pour Leonard, qui s'en va bastonner dans le bar où se désaltère l'heureux élu. Entre temps, Hap Collins est revenu de sa plate-forme pétrolière et Leonard retrouve enfin quelqu’un à qui parler. Malheureusement, leur première conversation est interrompue par un écureuil enragé qui vient se suspendre au bras de Hap. Grugé par un système ubuesque d’assurances santé, Hap doit passer une semaine à l’hôpital, cloué au lit, pour être remboursé de ses trois malheureuses injections. Et encore, parce que le toubib est arrangeant ! Pendant ce temps, Leonard disparaît de la circulation et Hap reçoit la visite de Charlie Blank. Le policier lui annonce qu’on a retrouvé le corps de McNee, le nouveau amant de Raul, dans un sale état et que Leonard est recherché pour meurtre. Charlie, qui doute de cette culpabilité trop évidente, accorde à Hap vingt-quatre heures pour retrouver Leonard et élucider le mystère. Hap s'enfuit de l'hôpital et découvre Leonard chez lui, exténué et couvert d'un odorant fumier de cochon. Leonard affirme n’avoir tué personne et Hap le croit. Dans ce cas, qui a intérêt à lui coller un meurtre sur le dos ? Faut-il chercher du côté de ses voisins dealer dont il a déjà brûlé la maison par trois fois ou du côté des nouvelles relations de Raul dont ils ne connaissent rien ?...
Bad Chili est la quatrième enquête de Hap Collins et Leonard Pine et la troisième traduite en français, le tout premier volume de leur aventure, Savage season (1990) restant, pour le moment, accessible aux seuls lecteurs anglophones.
On y retrouve intact l’esprit de ce duo toujours prêt à se serrer les coudes quand l’autre est dans la mouise. On y cause pas aussi bien que dans les salons chics mais bon sang qu’est ce que c’est chouette ! Le récit est enlevé et les scènes de castagne joyeusement conclues. Leonard a le verbe cru et lucide tandis qu’Hap a conservé un part de fraîcheur naïve qui semble presque déplacée dans ce Texas profond où tout le monde semble se balader avec son arme, prêt à dégainer au moindre accroc. La gaillard a pourtant encaissé dix-huit mois de tôle en tant qu’objecteur de conscience pendant la guerre du Viêt-nam… De L’Arbre à bouteilles à Bad Chili, c’est surtout Leonard qui collectionne les ennuis tandis qu’Hap a eu son lot dans Savage Season et le plus beau reste à venir dans Tape-cul quand sa jolie Brett lui demande d’arracher sa fille des mains de son proxénète. Leonard, tu viens m’aider ? Ouais, j’arrive !
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