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ÉDOUARD LAUNET |
Le Coup De Marteau Sur La Tête Du ChatAux éditions SEUILVisitez leur site |
239Lectures depuisLe mercredi 1 Novembre 2017
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Une lecture de |
Ce livre rassemble soixante-huit chroniques visant à approcher des faits divers avec une lecture scientifique. L’actualité fournit quantité de petites infos, prêtant à sourire, plus sombres ou plus cruelles. Des articles de quelques lignes qui témoignent néanmoins de la sociologie de notre époque. Il ne s’agit pas forcément de drames, de meurtres, de crimes atroces. Parfois, des cas curieux méritent d’être explorés au-delà d’un résumé lu dans la presse. C’est ce que fait Édouard Launet, lui-même scientifique de formation. Quelques exemples des perles qu’il a relevées, et de leurs implications potentielles… Dans le Minnesota, une femme a porté plainte contre un de ses collègues de travail qui lui fit ingurgiter à plusieurs reprises du café, dans lequel il s’était masturbé. Scabreux, sans nul doute. Pourtant, des études montrent que cette pratique n’est pas si rare qu’on peut le penser dans les bureaux d’entreprises. Où la masturbation ne serait pas réservée aux hommes, bon nombre de femmes s’adonnant également à l’onanisme. Ce qui n’est pas sans conséquences sur le fonctionnement et la productivité des sociétés. Des addictions et risques de débordements auxquelles ces entreprises cherchent désormais des remèdes. L’arme du crime la plus insolite est certainement… le beurre. On nous cite l’exemple d’un règlement de comptes en Sicile, où un couple a étouffé un homme en lui enfonçant une motte de beurre dans la gorge. Ainsi qu’en Allemagne, le cas criminel d’une intoxication mortelle dû à de l’arsenic mélangé à du beurre. L’assassin peut même espérer commettre un meurtre parfait, si le goût se marie aux autres aliments d’un repas, et si toute trace de ce beurre fatal disparaît. Il semble que ce soit un procédé utilisé par des suicidaires pour en finir, parfois. Une expérience à ne pas tenter chez soi, quand même. La prolifération des armes à feu aux États-Unis ne choque la population américaine et l’opinion mondiale que quand intervient un carnage ou des meurtres spectaculaires. Même lorsque, dans le Tennessee, une fillette de huit ans est abattue par son voisin de onze ans pour un motif futile, ça ne remet rien en cause. Les statistiques des morts par armes à feu sont impressionnantes en Amérique. Mais revolvers et fusils servent aussi fréquemment à se suicider, chez eux. Des phénomènes étudiés par les scientifiques, qui pourraient ou devraient inclure une influence cinématographique dans ces actes. Certains intitulés de faits divers laissent perplexes. “Saint-Étienne : elle part avec les cendres du chien, il l’agresse à la fourchette”. Derrière cette affaire, qui s’est terminée au tribunal, une soirée de Noël arrosée entre un groupe d’amis quinquagénaires. Deux versions s’opposent, évidemment. C’est l’urne funéraire de la chienne de l’occupant des lieux qui figure au centre de cette histoire. Faut-il chercher une réponse ethnologique, voire anthropologique, à ce dérapage malencontreux ? Les rites concernant la mort prennent d’étranges chemins. Les réactions alcoolisées ne s’expliquent pas toujours. La théologie et les faits divers sont-ils compatibles ? Aux États-Unis, où se sont multipliés des cultes quelquefois surprenants, une affaire a mis en lumière le “pastafarisme”. Cette religion, Édouard Launet en explique les bases pseudo-scientifiques. N’allons pas la traiter de farfelue, puisqu’elle compte quelques pratiquants dévoués. Gare à la discrimination, les Américains ne plaisantent pas là-dessus. Malgré tout, si l’on se souvient que des auteurs majeurs de science-fiction imaginèrent d’improbables religions, peut-être existe-t-il une parade. Les croyances en un Dieu sont respectables, mais n’exagérons rien. Encore un titre qui interpelle : “Il découvre le visage de sa fiancée et court se suicider”. Ce drame se passe en Chine, à l’occasion d’un mariage arrangé. L’époux découvre la laideur de la mariée : “Poli, l’homme a présenté ses excuses à la jeune fille avant de s’échapper de la noce pour aller se foutre dans une rivière.” On verra qu’il n’y a pas que les Asiatiques dont les mariages ont des conséquences funestes. Se promener au bord d’une falaise en compagnie de son conjoint n’est pas sans danger, si une certaine animosité règne dans le couple. Par ailleurs, certaines fêtes de mariage ont une conclusion pétaradante, mortelle. Les agressions à l’arme blanche sont assez courante, parce qu’un couteau ne coûte pas bien cher, et que chacun sait d’avance les dégâts que cela peut entraîner. En prenant pour exemple l’attaque d’une modeste épicerie du Massachusetts, il n’est pas impossible d’en tirer des déductions éloquentes. Une agression qui n’eût rapporté au coupable qu’un peu de monnaie pour s’acheter "sa dose", c’est pitoyable jusqu’à l’absurdité. Des affaires de ce genre, il s’en produit beaucoup en Europe, aussi. Des crimes qui, nous dit-on, permettent à la médecine légale de progresser sans arrêt sur le sujet. Il arrive que la réalité rejoigne la fiction. Quand, en Louisiane, une femme furieuse frappe violemment son compagnon avec un gros steak congelé, ça rappelle le scénario d’un épisode célèbre de la série-télé ‘Alfred Hitchcock présente’. Le but de cet ouvrage est de divertir, l’auteur ne s’en cache pas. Pour autant, associer certains faits divers et ce que savent les scientifiques sur le même thème, ça donne naturellement matière à réflexion. Criminels ou sociologiques, certains actes prêtent à sourire, et à s’interroger. |