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ANDRE LAY |
Les EnlisésAux éditions FRENCH PULPVisitez leur site |
485Lectures depuisLe mardi 19 Septembre 2017
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Une lecture de |
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Scénariste, Claude Combel est marié à Maud. Au soir de la présentation du nouveau film écrit par Claude, son épouse semble contrariée par l’histoire qu’il a développée, inspirée d’une de ses relations amoureuses passées à lui. Dès lors, Claude se met en tête que Maud a un amant. Si c’est le cas, il ne peut s’agit que de Richard, partenaire de tennis et ami d’enfance de son épouse. Jouant les espions, son idée se confirme. Aimant toujours Maud, il ne veut pas la perdre. Aussi cherche-t-il comment éloigner Richard de sa femme, comment reconquérir Maud. Le scénariste met au point un plan machiavélique. À son insu, Maud avale des produits de régime qui la rendent malade. Bientôt, elle perd anormalement du poids. Claude est omniprésent pour s’occuper de la santé de son épouse, ce qui montre qu’il tient plus à elle que Richard. Mais le docteur Weber, qui connaît bien Maud, ne s’explique pas les maux dont elle souffre. Il place une infirmière à domicile, Martine, pour veiller sur la jeune femme. Claude ne tarde pas à comprendre le rôle de l’infirmière. Le plan initial du mari se complique lorsque se produit un drame… (Extrait) “Lorsqu’il a revu Maud après plusieurs années, son amour de jeunesse a rejailli comme un feu couvant sous la cendre. Seulement, ils avaient perdu l’innocence, la candeur de leur enfance ; tous leurs beaux, leurs purs souvenirs les ont conduits banalement dans un lit, où leurs étreintes d’amant et maîtresse ont forcément flétri les images qu’ils s’étaient faites de leur passé. La réalité ne remplace jamais le rêve, elle est faite d’une multitude de gestes, de pensées, sans poésie ; et leur passé romantique transformé en étreintes sensuelles où Maud a échangé son auréole de jeune fille sage contre des caresses apprises par un autre. Malgré ses sentiments, Richard a forcément comparé avec ses aventures précédentes. Finalement, Maud est devenue une maîtresse de plus. Le fait qu’elle m’ait caché sa liaison, prouvant qu’elle ne désirait pas le divorce, a inévitablement amené Richard à songer qu’un jour ou l’autre leur aventure cesserait alors. Le temps de réfléchir à tout cela, Richard et Maud se sont embrassés en bons camarades. Elle le remercie encore pour les violettes, qui doivent avoir un symbole, puis me laisse le raccompagner.” André Lay (1924-1997) fut un des piliers de la collection Spécial-Police du Fleuve Noir. De 1956 à 1987, il y publia cent quarante romans. Dont dix-huit ont pour héros récurrent le commissaire vénézuélien Perello Vallespi, un gros bonhomme qui s’excite vite. Dans une autre série, vingt-et-un titres sont consacrés au shérif Garrett, sévissant dans une bourgade du désert mojave. Il s’agit dans ces deux cas d’aventures souriantes et très agitées. Ses autres romans, plus d’une centaine, ne visaient pas spécialement l’originalité de l’intrigue criminelle, reprenant bon nombre de thèmes classiques du polar. Par contre, André Lay fut de ceux qui, variant les décors de ses histoires, savaient installer des ambiances. Un lieu précis et ses alentours, une petite poignée de personnages, une relation malsaine entre ceux-ci, une vengeance ou un motif justifiant de supprimer l’adversaire… et c’est ainsi qu’avec une narration simple et fluide, il entraînait ses lecteurs dans une affaire solide. La psychologie et le suspense ne sont pas absents chez cet auteur. On le constate dans ce roman initialement publié en 1973. Après avoir réédité plusieurs titres d’André Lay en format numérique, French Pulp Éditions propose désormais “Les enlisés” en version livre. Bonne initiative, car c’est une excellente manière de redécouvrir un romancier expérimenté de son époque.
Parution septembre 2017. 224 pages. 9,50€. Première édition Collection Spécial Police N°1041. Editions Fleuve Noir. Parution 2e trimestre 1973 Une couverture plus sage que celle de Michel Gourdon lors de la précédente édition dans la collection Spécial Police du Fleuve Noir. La première d’un film est toujours un événement et les soirées qui suivent, autour d’un pot alcoolisé, permettent aux participants d’échanger leurs impressions, souvent dithyrambiques, se traduisant par des compliments qui servent et resservent à satiété à chaque sortie. Les petites phrases assassines sont réservées pour le lendemain dans les journaux, écrites par de prétendus spécialistes qui n’ont pas la même optique que les spectateurs. Le dernier film en date de Pierre Chauset ne déroge pas à l’habitude et Claude Combel, le scénariste-dialoguiste, Maud, sa femme, et les deux principales vedettes, Marina Grey et Alain Priss, sont présentes également. Mais la fin du film étonne quelques personnes, et Maud parait soucieuse. Il est vrai que le scénario avait été écrit en quelques jours, d’après un paquet de lettres traînant dans les tiroirs de Claude Combel, une vieille histoire d’amour d’avant sa liaison avec Maud. En rentrant chez eux, Maud et Claude, chacun de leur côté, ruminent. Surtout Maud apparemment qui se met à pleurer. D’après Claude, Maud pense qu’il la trompe, mais il n’a aucun reproche à se faire. Une interprétation erronée du scénario dont elle se serait fait des idées malvenues. Mais non, ce n’est pas ça, et Claude devine que ce qu’elle pourrait lui reprocher, pourrait tout aussi bien s’appliquer à elle. La soirée se termine dans les draps qui s’en souviennent encore. Et Claude commence à se poser des questions. Si c’était Maud qui le cocufiait ? Il est vrai que si elle a débuté dans les milieux du cinéma, comme technicienne, et c’est ainsi qu’ils se sont connus, depuis elle ne travaille plus. Et elle passe ses temps libres à pratiquer du sport et principalement du tennis. Notamment avec Richard, un de ses amis, du temps de l’adolescence, qui a quatre ans plus que Maud. Tandis que lui, Claude, en a dix de plus que ce riche propriétaire de magasins de sports. Bref, ce Richard a tout pour lui, et surtout tout pour plaire à Maud. Que faire dans ce cas ? Vérifier si les soupçons de Claude se confirment. En effet, au lieu d’embaucher un détective privé, il épie sa femme et se rend compte qu’après la partie de tennis, Maud semble s’adonner à une partie de jambes en l’air dans l’appartement de Richard. Mais au lieu de se débarrasser de ce concurrent en employant la solution radicale, il préfère reconquérir Maud en la couvrant de ses petits soins, en la couvrant d’attentions, comme le font les amoureux transis. Car il est toujours amoureux de Maud. La solution pour que Maud lui soit reconnaissante, il la doit à Marina Grey lors d’une nouvelle séance de présentation du film. Des aménagements ont été réalisés en effet, coupures de certaines scènes, dialogues plus incisifs, ce qui d’ailleurs n’est pas forcément au goût des acteurs. Au cours de cette soirée, il s’aperçoit que Marina, la vedette féminine, a maigri et comme il lui en fait la remarque, elle lui avoue innocemment qu’elle est allée voir un toubib qui lui a conseillé quelques médicaments susceptibles de diminuer l’appétit et de fondre les graisses. C’est ainsi que Claude Combel met en pratique sa petite vengeance en mélangeant dans les boissons et les repas de Maud des produits pharmaceutiques, en cachette évidemment de Maud et de Mathilde, la vieille servante qui est au service de Maud depuis des années. Mais cela ne va pas sans préjudices sur la santé de Maud. Une inquiétude partagée par le médecin de famille qui aimerait comprendre d’où proviennent cet alanguissement de sa patiente, ses vomissements et son amaigrissement.
Sur un thème cher à Jean-Pierre Ferrière, le monde du cinéma, Les enlisés nous propose un drame intime qui se déroule dans un coin de banlieue que connait bien l’auteur, puisqu’il y a habité. La région de La Varenne-Saint-Hilaire, Chennevières-sur-Marne, Saint-Maur-des-Fossés, Champigny-sur-Marne. Localités où il exerçait son métier de boucher sur les marchés de ces différentes communes. Roman intimiste, renforcé par la narration à la première personne, le Je obligeant à ne percevoir qu’une seule posture, Les enlisés oscille entre suspense et angoisse, avec une grosse dose de psychologie. Les Enlisés est plus un roman d’amour qu’un roman policier, malgré la présence justement des représentants des forces de l’ordre, car évidemment cette relation tourne mal. C’est tout en finesse qu’André Lay nous narre cette histoire dont le final est logique et en même temps dénote une certaine rouerie de la part de l’auteur.
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