une manche perdue de Jean-noël LEVAVASSEUR


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JEAN-NOEL LEVAVASSEUR

Une Manche Perdue


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Le mercredi 9 Juin 2016

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Jean-noël LEVAVASSEUR




Une lecture de
CLAUDE LE NOCHER

CLAUDE LE NOCHER  

Martin Mesnil est un Normand de quarante ans, divorcé, père de deux enfants. Même si ça fragilise sa situation bancaire, il a choisi une certaine liberté dans le travail, préférant des missions d’intérim. Cette fois, Martin trouve un job de nuit pour une semaine, à la gare maritime de Ouistreham. Avec son collègue David, il s'agira de guider les poids lourds à l'embarquement et au débarquement. Martin n'ignore pas que, comme d'autres ports sur la Manche, Ouistreham attire les clandestins cherchant un passage vers l'Angleterre. On ne lui demandera pas de fliquer ces migrants, ça reste le boulot des gendarmes. Dès son arrivée, il rencontre Novak Borovic, jeune patron de la SPB.

C'est un ancien joueur de foot venu de Salvénie, qui eut une petite carrière internationale après ses débuts dans l'équipe appartenant à son père Dragan, dans leur pays. Novak se veut absolument strict sur le contrôle des camions, pas de complaisance avec les réfugiés, ni de corruption. S'il repère des clandestins, il doit alerter le duo de vigiles de la SPB qui les envoient aux gendarmes. Martin a croisé les deux sbires, qui n'inspirent nullement la sympathie. Il va loger durant la semaine dans un bungalow prêté par l'intermédiaire de la séduisante Gisèle, amie de sa mère, infirmière libérale et bénévole auprès des migrants. La cabane est rudimentaire, mais Martin s'avoue sous le charme de Gisèle.

Des incidents concernant les clandestins, comme ce groupe d'une vingtaine d'entre eux bloqués dans un camion frigorifique, ou quelques pugilats dans leur camp de fortune, ça se produit aussi du côté de Ouistreham. Plus grave, le cas de ce réfugié salvène retrouvé crucifié sur la clôture d'un champ. Il se prénommait Viktor. C'était sa cinquième tentative pour trouver un moyen de traverser la Manche. Il a eu la malchance d'être pris en charge par un binôme en Mercedes. Il a été victime d'un traquenard mortel. Son cadavre exposé ainsi, ce n'est pas sans rappeler les méthodes utilisées lors du conflit en Salvénie, voilà quelques années. Pendant lequel Dragan Borovic fut un chef de guerre cruel et redouté.

La mort de Viktor est-elle due à un litige entre migrants, ou s'agit-il d'une vengeance qui trouverait son origine en Salvénie ? Renseigné par son ami flic de base William, Martin apprend que Dragan fut peu poursuivi après la guerre dans ce pays. Peut-être joua-t-il un rôle moins crucial qu'on ne l'a prétendu. Ni Novak Borovic, ni son père, n'ayant réellement intérêt à remuer le passé, difficile de leur attribuer la mort de leur compatriote Viktor. Son bungalow ayant été "visité", Martin craint que l'on s'en prenne à sa famille. Disposant d'une vague piste, le nom d'un certain Azem, il va croiser le Shérif et le Petit Tonio : un costaud aux cheveux blancs crépus, et un petit binoclard rondouillard. La tension monte autour du quai de Ouistreham…

Gabriel Lecouvreur a fait des émules : créé voilà une vingtaine d'années, Le Poulpe est un personnage libre et curieux, qui fouille à son compte dans les désordres et les failles du quotidien. Ni un vengeur, ni le représentant d'une loi ou d'une morale, c'est un enquêteur un peu plus libertaire que d'habitude, juste un témoin de son temps. Depuis 2008, il a un cousin breton, le cyberjournaliste Léo Tanguy (publié désormais aux éditions La Gidouille). Voici aujourd'hui un autre de ses cousins, un Normand cette fois, à l'initiative de Marion Chemin et de Jean-Noël Levavasseur. Sa parenté d'esprit avec le Poulpe ne nous est pas cachée, puisque Jean-Bernard Pouy (le père de Gabriel Lecouvreur) signe ici la préface.

La question des migrants, thème d'actualité et de controverse. Plutôt devrait-on dire : le problème des réfugiés de passage sur le sol français, cherchant à rejoindre la Grande-Bretagne, bloqués à nos frontières. Remercions les autorités britanniques de nous mettre dans le pétrin, et de faire de ces migrants quasiment des apatrides, des fantômes. Kurdes, Syriens, Afghans, Iraniens, et autres nationalités n'ont pas choisi de nous envahir. Nul ne fait preuve d'une compassion angélique envers ces clandestins. Martin Mesnil, le héros de cette histoire, dont la mère est très impliquée dans l'associatif leur venant en aide, n'est pas un naïf : il souhaite juste comprendre. D'autant qu'un meurtre a été commis.

Étant lui-même bas-Normand, le journaliste Jean-Noël Levavasseur utilise des décors qui lui sont familiers. Outre Ouistreham, ses habitants et ses paysages, l'ambiance nocturne d'une gare maritime ne peut qu'être singulière, troublante. Cela ajoute de la crédibilité au récit. Une intrigue à suspense, un contexte actuel : voilà un roman noir à découvrir.

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Une autre lecture du

Une Manche Perdue

de
PAUL MAUGENDRE

PAUL MAUGENDRE

Préface de Jean-Bernard Pouy. Parution le 12 mai 2016. 216 pages. 9,90€.

Dans le port d'Ouistreham, y a des migrants qui meurent...

Divorcé, Martin Mesnil préfère travailler de temps à autre, signant de petits contrats, afin de mieux s'occuper de ses enfants lorsque son ex est en mission professionnelle.

La proposition de travailler de nuit sur le port de Ouistreham à aider et surveiller l'embarquement des camions sur le ferry ralliant les côtes anglaises l'agrée. Il fera équipe avec David qui lui enseigne les principes de base du métier après une réunion avec son nouveau patron.

Son employeur, Novak Borovic, fut un footballeur de bon niveau mais caractériel, chez lui en Salvénie puis en France dans des clubs comme celui du Havre. Heureusement son père Dragan était là pour lui épargner les foudres du corps arbitral lors de distributions gratuites de biscottes (cartons jaunes en langage footballistique). Il faut dire que son père faisait régner l'ordre, ou le désordre, cela dépend de quel côté on se place, en Salvénie lors des affrontements meurtriers qui opposaient les différentes ethnies et religions du pays. Il s'était même fait une spécialité de pendre les terroristes aux branches d'arbres.

Martin Mesnil arrive sur son poste de travail dans une ambiance qui ne prête guère à l'enthousiasme. D'autant que la semaine précédente, un migrant a été retrouvé mort dans d'horribles conditions, accroché à un grillage délimitant le port et empêchant, théoriquement, les migrants de s'infiltrer.

Tandis que David et Martin vérifient grosso modo le passage des camions, des vigiles d'origine salvène, comme leur patron les surveillent, tout en contrôlant les alentours. Et un soir, Martin remarque le manège d'un migrant, mais se garde bien d'intervenir. Mais il n'est pas seul sur place, d'autres personnages, dont les vigiles épient les environs. Martin laisse l'homme s'échapper et recueille une pochette contenant diverses affaires dont de l'argent. Pour les vigiles, il n'a rien vu, rien entendu.

C'est dans cette atmosphère délétère que Martin est amené à travailler, mais à se défendre également contre des individus qui semblent vouloir lui faire la peau. Pourquoi ? Parce qu'il est en possession de cette pochette ? Parce qu'il a fermé les yeux sur les agissements d'un migrant qui ne demande qu'à vivre ?

Martin lui aussi ne demande qu'à vivre, chichement peut-être mais en tout en restant honnête. Son compte bancaire est dans le rouge, rouge sang pour certains, et il se refuse de demander à ses parents la moindre obole qui pourrait le tirer d'affaires.

Nouveau venu sur la scène des émules de Gabriel Lecouvreur dit Le Poulpe, Martin Mesnil n'est pas un surhomme. Il habite à Grandcamp-Maisy, un port de pêche près de Caen, et pense surtout à sa famille, ses deux enfants qui constituent son trésor. Ce n'est pas une tête brûlée, loin de là, mais il n'aime pas l'injustice. Il se trouve embarqué, c'est le cas de le dire, dans une histoire trouble qui le dépasse, mais il ne baisse pas pour autant les bras. D'autant qu'il va trouver une alliée en Gisèle, une infirmière libérale bénévole d'une trentaine d'années, belle ce qui ne gâte rien, et qui n'a pas froid aux yeux, prête à s'enflammer pour les bonnes causes, du moins celles qui lui paraissent dignes d'intérêt comme la cause des migrants.

Croit-on qu'en faisant disparaître un camp, on fait disparaître les migrants qui l'habitent ?

Tout le monde aura reconnu en ce pays d'Europe de l'est la Salvénie, représenté par le personnage pas si imaginaire de Dragan Borovic. Et c'est d'après un thème majeur et réel, le parcage des migrants, leur refoulement, que Jean-Noël Levavasseur construit son roman qui traite, gravement, un sujet grave. Mais pour autant il intègre à son récit des personnages pas piqués des vers comme l'on dit communément, comme la paire de truands qui pourraient faire penser à Laurel et Hardy mais n'en possèdent pas la bonhommie.

Ouistreham, tout le monde en a entendu parler, ne serait-ce que par le reportéage effectué par Florence Aubenas sur les conditions de travail des employées chargées du nettoiement des ferries à chaque escale. Mais loin de Sangatte et de Cherbourg, Jean-Noël Levavasseur nous sert de guide dans ce petit port d'embarquement situé près de Caen. Une région qu'il connait bien à cause de ses attaches familiales et professionnelles. Et, entre nous, j'aimerai savoir, mais cela ne nous regarde sûrement pas, s'il existe une ressemblance entre le père de Martin Mesnil et le sien. Le géniteur de Martin dont les manuscrits sont systématiquement refusés par les éditeurs, ce qui le met en colère mais ne le décourage pas pour autant.

Ce personnage de Martin Mesnil est éminemment sympathique, humain même, et ce roman est le premier d'une série, théoriquement. Malheureusement cet opus manque de visibilité sur les étals des libraires et il serait bon que l'auteur ou l'éditeur soient présents lors de manifestations littéraires régionales. Mais ce n'est pas le cas. A Fleury-sur-Orne par exemple, dans le cadre du festival Bloody Fleury qui se tient du 3 au 5 février et dont la une programmation prévue est fort alléchante.

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