A Quimper, un SDF est poignardé sur le banc où il dormait. C’est le deuxième cas avéré en peu de temps. Un paquet de lessive sert de signature au tueur. Le lieutenant de police Paoli veut profiter de l’absence de son fils Pierre pour infiltrer les SDF locaux. L’idée déplait à sa hiérarchie, mais il persiste. Paoli espère l’aide de Pochic, ancien policier ayant subi des revers. Sa fiabilité n’est toutefois pas garantie. L’approche des marginaux se passe bien pour Paoli, qui a adopté leur aspect. Avec son chien, il est vite accepté et partage leur vie. Il avoue à Pochic qu’il est flic, ce que le SDF avait déjà deviné.
Paoli recense les suspects parmi les sans-abri. Si certains sont impulsifs, c’est surtout le « Légionnaire » qui se montre dangereux. Il a agressé plusieurs congénères. Une rafle est organisée, le visant. Pochic doute de sa culpabilité. En effet, le « Légionnaire » paraît hors de cause pour les meurtres. Un autre clochard vient d’être tué. Pochic était un ami de ce Pedro. Il accepte d’épauler Paoli. Bien que son supérieur soit réticent, Paoli a un plan : convaincre les SDF de dormir en foyer, tandis que des volontaires de la BAC prendront leur place. Paoli et Pochic persuadent la plupart des SDF inquiets. La première nuit est calme. Mais l’assassin rôde toujours. Et le policier va prendre de grands risques…
Évoquer avec justesse les SDF n’est pas facile. On risque la caricature, entre candeur (gentils marginaux) et rejet (ivrognes fainéants). Sans préjugés, ni naïveté, Annie Le Coz décrit divers aspects de leur vie précaire. Elle s’est renseignée, les a observés, et les présente de façon très crédible. Le fonctionnement policier est tout aussi réaliste. Concernant la vie de Paoli, avec son jeune fils, l’auteur s’impose une contrainte contribuant à la solidité de l’histoire. L’intrigue criminelle joue sur l’ambiance, pas sur l’identité du coupable. Ce 3e titre d’Annie Le Coz est réellement convaincant.
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