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F G LEDESMA |
MéndezAux éditions ATALANTEVisitez leur site |
836Lectures depuisLe samedi 21 Mars 2015
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Une lecture de |
Mendez - 2003. Traduction Christophe Josse. Collection insomniaques & Ferroviaires. Parution octobre 2003. 184 pages.
Hommage à Francisco Gonzalez Ledesma décédé le 2 mars 2015.
“ Tous les Barcelonais savent que Méndez travaille – du moins il le prétend – dans le commissariat d’un quartier misérable. Ils savent tous par ailleurs qu’il ne touche pas de prime, il ne vit que de ses maigres émoluments ; le seul écart qu’il se permet consiste à acheter des livres, qu’il lit de surcroît, ce qui nuira un jour à sa santé. Ils n’ignorent pas, enfin, que Méndez adore les femmes mais qu’il n’est pas brillant au lit, ce qui lui a valu une série de réclamations auxquelles il ne sait trop comment faire face ”. Tout est dit ou presque dans cette présentation au début de Un petit bonheur, l’une des vingt-deux nouvelles qui composent ce nouvel opus consacré à ce flic espagnol humaniste. Méndez ne fait pas partie de cette cohorte de flics gros bras, mais pourrait être assimilé à un métissage de Maigret et de Columbo, dans un contexte plus miteux, professionnellement et familialement. Il apprécie plus ses rapports, platoniques, avec des filles de joie que ceux qu’il pourrait entretenir avec des bourgeoises. Il se méfie de ses collègues, de ses supérieurs, de la police en général, ne fait pas vraiment confiance en la justice, ce qui l’amène parfois à forcer le destin sans que sa hiérarchie puisse vraiment le prendre en défaut. C’est un marginal qui s’assume tout en évoluant dans une société structurée. Et même ceux qui réfutent l’ordre établi, ceux qui combattent, intellectuellement ou physiquement, les forces policières, ceux qui même innocents se sentent coupables rien qu’à la vue de l’uniforme, ne peuvent s’empêcher d’éprouver de la sympathie envers Méndez, car la carcasse fragile du policier recèle une telle aura de sagesse, de tolérance et en même temps d’acrimonie envers les profiteurs de tous poils, que l’on ne peut que se sentir proche de lui. Mais ce recueil est aussi une incursion non touristique dans une ville, Barcelone en l’occurrence, vue de l’intérieur, dont les défauts et les qualités sont mises en avant sans souci de propagande.
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