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MICHELE LESBRE |
Un Homme AssisAux éditions LIBRIOVisitez leur site |
679Lectures depuisLe vendredi 27 Decembre 2013
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Une lecture de |
Depuis le départ de sa femme sous d'autres cieux amoureux, un homme reste assis devant sa fenêtre. Il a installé une table devant cette ouverture sur le monde de la rue, et tout en puisant au hasard dans les provisions, il contemple le spectacle en vivant avec le fantôme de "La Blonde". Ils ont vécu ensemble pendant dix ans et au fil du temps leur ménage s'est détérioré. Un peu par sa faute. Il n'a pas su lui apporter la fantaisie. Il est au chômage, ce qui n'arrange pas des relations en déliquescence. Tout en mangeant ses conserves à même la boite, il observe ses voisins : Miss, une vieille prostituée qui vit en face de chez lui. Un jeune homme qui transporte une mallette, possède un chien et s'est installé chez sa jeune voisine, pute de bar. Miss a ses habitudes, et se remémore ses souvenirs. Une enfance en Brière, une mère morte trop tôt et un père alcoolique, sa montée à Paris et ses débuts dans la Capitale. Le jeune homme est saxophoniste. Il aurait pu accompagner Lily, sa petite amie, à Lille, mais il est resté à Paris. Il est responsable de la mort d'un homme. Un soir qu'il roulait il a pris en auto-stop trois compères un peu trop joyeux. Ils ont voulu s'emparer de son véhicule, l'homme qui tenait le revolver a laissé échapper son arme et le musicien l'a abattu, sans le vouloir vraiment. Depuis le musicien est recherché par les deux autres qui se promettent de lui faire sa fête.
Un homme assis aurait pu s'appeler également la Déchirure. Déchirure de la vie, déchirure des sentiments, déchirure avec le passé. Chacun des quatre protagonistes traîne derrière lui un pan de mur derrière lequel il aime à se réfugier, qu'il aime se remémorer, explorer. Un jardin secret où fleurissent les souvenirs qu'il entretient avec un plaisir masochiste. Et chacun a besoin des autres pour le cultiver. Ce n'est pas l'amour ou l'amitié qui les rapprochent, mais la sensation de côtoyer quelqu'un en qui ils se reflètent comme dans un miroir. Un miroir moral, mais également physique, présent dans l'appartement de l'homme abandonné qui croit revoir dans sa psyché La Blonde avec ses bagages rejoignant son amant. Le quartier de la place des Abbesses - le décor compte pour beaucoup - forme comme une île au sein de la capitale et loin du tohu-bohu, ils s'accrochent à leurs repères comme à des bouées. On sent chez Michèle Lesbre le désir de sortir des sentiers battus en cherchant des intrigues originales, avec une écriture affûtée, vive et précise. Les chapitres sont courts et le tout pourrait ressembler à une longue nouvelle. |
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