nous sommes tous des assassins de Léo LAMARCHE


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LEO LAMARCHE

Nous Sommes Tous Des Assassins


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Le mardi 6 Aout 2013

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Léo LAMARCHE




Une lecture de
PAUL MAUGENDRE

PAUL MAUGENDRE  
 A la ville comme à la campagne…

Quoi qu’en pensent certains, les villes ne sont composées que de petits villages, où tout le monde se connait, s’estime, se fréquente ou s’évite soigneusement. Les amours y naissent mais les drames éclosent.

Impasse du Paradis, drôle de nom pour ce qui est un enfer vécu au quotidien par les habitants et ceux qui l’empruntent.

Dans cette impasse gîte un café, Chez Camille, fréquenté par les habitués. Une ambiance feutrée, vieillotte, désuète, dans laquelle l’odeur de la vinasse et de la bière aigre se mêle à celle du chien mouillé. Les flippers et la télé toujours allumée alimentent un brouhaha discret. Discret, comme les patrons, des gens aimables au sourire accroché en permanence.

A une fenêtre de l’étage, une gamine qui regarde à longueur de journées à travers les carreaux sales. Pour ce que l’on peut en voir elle est habillée de guenilles. Elle est maigre et pâle. Patrick, un consommateur qui prend le fond de ses verres pour une boule cristal, est plus obnubilé par Pôle Emploi que par cette silhouette figée.

Mona qui arpente le trottoir, plaçant dans son soutien-gorge les billets froissés des clients, a elle aussi remarqué l’enfant. De même que Maria Conception, la bignole qui sort les poubelles, ou encore Jimi qui joue au découpage de bras avec une seringue, comme les gamins qui plantaient des aiguilles autour d’un dessin pour le découper. Jusqu’au jour où la gamine ne se tient plus à la fenêtre. Mais on retrouve Patrick qui a le droit de garder son gosse de temps en temps et lui offre les manèges, beaucoup de tours, des friandises et tout ce que le gamin désire malgré qu’il ne touche que le RSA (revenu sévèrement anémié).

Il y a aussi Monsieur Jo, et Marianna, qui était toujours gaie, chantonnant en préparant la popote. A côté, sur le même étage du sixième, Louis, qui rêvasse, se remémorant le bon temps lorsqu’il taquinait le goujon dans la Charmette chez son grand-père. Et la Charmette, ce petit ruisseau il en aurait bien besoin, l’incendie embrasant l’étage. Et Momo, qui lorsqu’il croise Jimi affalé dans l’impasse ne prend pas la peine de l’aider, croyant que le pauvre bougre a bu plus que de raison, plus que de raisin. De toute façon Momo, il pense à son chien qu’il a retrouvé les quatre pattes en l’air. C’est pas du jeu. María Conception, pour boucler les fins de mois qui sont toujours difficiles nettoie les toilettes de la gare. Un petit boulot à mi-temps. Et on en trouve de drôles de choses dans les toilettes. D’ailleurs ce n’est même pas drôle. Surtout la découverte d’un sac plastique. Un grzand coup de balai.

A Lusigny les Charmette, on pourrait croire que tout est simple ; le grand air c’est bon pour la santé. Et pour le moral. Mais non, il y a toujours quelque chose qui ne va pas. Tiens, lorsque le fils rentre après des années d’absence, ce n’est pas forcément le retour de l’enfant prodigue.

Comme dans tous les petits villages, et les grandes villes, le point de rendez-vous, c’est le café. Par exemple pour Jean-Robert, le châtelain, qui peut s’encanailler à l’abri des regards courroucés de sa femme. Gégé et Francis épluchent le journal, plus particulièrement les petites annonces. Ce n’est pas que Francis a besoin d’un nouveau tracteur ou de pièces détachées, non, il recherche une compagne. La femme au foyer. Parce que Labour est dans le blé, c’est bien gentil mais faut s’inscrire et avoir un minimum de présence. Etre un vrai gai-luron ou un misogyne invétéré. Et puis ils sont sélectionnés comme les bestiaux à un comice agricole dans l’émission. Alors lorsqu’ils lisent : Je suis belle et j’adore m’amuser… nul doute que la perle rare est là entre les lignes.

Tandis que celui-ci s’abreuve copieusement, nonchalamment allongé sur une méridienne, la femme de Jean-Robert s’exerce au ball-trap. Malheureusement elle ne touche jamais sa cible, au grand amusement de Jean-Robert qui ne ménage pas ses railleries. Ceci se passe au grand air, mais dans les maisons du village, les petites méchancetés ordinaires vont bon train. Trois femmes mangent en silence, la pitance déposée dans des assiettes dont l’image du fond figure trois citrons sur fond bleu. Et la nourriture a vraiment un goût acide, car le père n’est pas là.

Derrière ses carreaux, la vieille regarde le temps passer, ses voisins se disputer, et rumine quelques petits meurtres, pour le plaisir, car même si on est âgée, y’a des moments où tout énerve. Par exemple les deux hommes qui se battent pour une histoire de chat perdu, ou empoisonné, allez savoir. Mais les adultes ne sont pas les seuls à vouloir changer le monde. Les enfants aussi. Par exemple Tante Amélie qui se remémore sa jeunesse, lorsqu’elle faisait du cheval sur la statue érigée dans un angle de la cour de l’école. Un ange c’était, elle s’en souvient bien. Et puis les autres, les vrais enfants, ceux qui prennent le car et tarabustent Michel, le conducteur.

Des scènes de la vie quotidienne, de petits faits-divers inspirés de la réalité, retranscrits comme de nombreux épisodes d’un feuilleton parfois macabre, chaque événement possédant ses propres protagonistes qui parfois s’échappent et vont voir si dans un autre épisode, ce ne serait pas mieux. Des tranches de vie d’où s’exhale l’humour noir, celui sans lequel la vie ne vaudrait pas d’être vécue. La mort rôde en permanence, attendant ses prochaines victimes, comme l’eau qui dort qui ne souhaite qu’une chose, une offrande juvénile.

Léo Lamarche œuvre dans l’intimisme, dans le minimalisme. Elle peaufine ses textes et souvent l’épilogue est terrible. Plus dure sera la chute ! Léo Lamarche n’encombre pas les étals des libraires. Elle est rare, et comme tout ce qui est rare, elle est précieuse.

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