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PIERRE LUNEL |
Les Vies Secrètes De JfkAux éditions FIRST ÉDITIONSVisitez leur site |
1486Lectures depuisLe vendredi 5 Juillet 2013
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Une lecture de |
Écrire encore un livre sur Kennedy, alors qu'il s'en est publié des centaines, peut-être des milliers ? Celui-ci possède deux mérites. D'ordinaire, c'est plutôt de façon allusive qu'on aborde la vie privée et sexuelle du héros. Tout politicien est un séducteur, JFK le fut à la puissance mille, et tout est dit. Entrer dans les détails, grâce aux confidences faites plus tard par l'entourage de Kennedy, permet de mesurer l'étendue de ses ébats secrets. Le second intérêt de ce nouvel ouvrage, c'est sa tonalité. La vie et le parcours de JFK sont présentés avec une grosse part d'humour. Même en dessinant le juste portrait d'un tel homme d'état, il convient de sourire de ses polissonneries. Ce qui évite le rébarbatif d'une biographie par ailleurs bien connue. Maladif, Jack était un diable question sexe, multipliant les relations souvent brèves, confinant au priapisme. La manière narrative de Pierre Lunel s'avère vraiment entraînante, avec une impertinence amusée. Voilà un livre tout-à-fait recommandable, pour porter un autre regard sur JFK... Personne n'oubliera jamais l'homme assassiné à Dallas il y a cinquante ans, le vendredi 22 novembre 1963, alors que sa voiture décapotée passait au ralenti sur Dealey Plazza. Une Lincoln Continental, une jolie épouse en rose, des coups de feu, John Fitzgerald Kennedy est mort. Pourtant, ce n'est pas à cet instant-là que débute le mythe. Il date de plusieurs années déjà. Car Joe Kennedy, le richissime père de JFK, a tout mis en œuvre pour que son fils devienne président des États-Unis. À vrai dire, c'était Joe Junior, l'aîné des enfants, qui était programmé pour connaître un destin d'exception. Pas son cadet Jack, puisqu'on a toujours surnommé ainsi JFK. Enfant à deux doigts de trépasser, adolescent éternellement maladif, étudiant passant beaucoup de temps en soins, Jack n'a pas le profil du politicien d'envergure. Fils de famille, séducteur plein d'humour, fêtard malgré sa santé précaire, il est plus avenant que le strict Joe Jr. Ce dernier disparaît durant la guerre. Le patriarche utilise sa fortune pour que l'avenir de Jack soit assuré. Il va devenir le très jeune sénateur du Massachusetts. Modeste entrée en politique, bien que ne manquant pas d'atouts, car Jack est encore publiquement timoré. En privé, c'est tout autre chose, point de timidité en particulier envers les femmes. Il collectionne les petites amies d'un soir sans perdre de temps avec celles qui se refusent à lui, et saute en cachette la plupart des infirmières qui le soignent. Avant de tomber amoureux de la belle Inga, une journaliste Danoise que le FBI d'Hoover a en ligne de mire. Même si elle n'est pas une espionne, pas l'épouse idéale pour quiconque a de hautes ambitions politiques. À Hollywood, parmi les conquêtes de Jack, il faut citer la plus séduisante actrice de l'époque, Gene Tierney. Pas de mariage envisageable, là non plus. Exerçant un magnétisme animal sur toutes les femmes, Jack ne s'attache réellement à aucune. Pour ce cynique, le sexe est le meilleur moyen d'oublier son terrible mal de dos permanent. Même s'il ne parvient pas à contrer Eisenhower et Nixon dans un premier temps, la carrière politique de Jack progresse. À coup de millions de dollars distribués par Papa Joe, pour l'essentiel. L'Amérique n'élirait pas un célibataire. Il s'agit de trouver l'épouse parfaite. Jacqueline Bouvier est fiancée. Ce qui n'empêche pas Jack et elle de devenir amants. Si son alcoolo de père était nul en affaires, la cultivée Jackie sait flairer les meilleurs plans. Fiançailles en 1953, mariage du couple exemplaire vite médiatisé, tout va bien pour le jeune sénateur Kennedy. Il peut se consacrer à ses orgies, se taper toutes celles qui passent à sa portée, et elles sont légion. Comme son père Joe, aussi absent et obsédé sexuel voire davantage, Jack est un mauvais mari. Pisté par le FBI depuis Inga, ses frasques perpétuelles pourraient coûter cher à Jack. D'autant que papa Joe doit négocier avec Jackie pour qu'elle ne divorce pas. La naissance de leur fille Caroline ajoute un semblant d'honorabilité, à l'heure où le couple est en marche vers la Maison Blanche. Son adversaire Nixon est un grand débatteur, mais n'a pas le charisme de Jack. Voilà Mr Président et la First Lady que l'Amérique attendait. Tentative de chantage et possibles scandales autour de vrais-faux mariages précédents de Jack, tout ça est étouffé rapidement. À la Maison Blanche, il faut juste veiller à ce que Jackie ne pénètre pas dans l'aile où se trouve la piscine, centre du bordel présidentiel. Dans les dîners mondains, la discrétion de Jack est assez relative, par exemple quand il saute vite fait la chaude Angie Dickinson. Secrétaires ou épouses de ses amis, elles y passent toutes. Les ennuis de Kennedy avec la Mafia ne sont sûrement pas anecdotiques. Mais probablement pas la cause de sa mort. On aime autant se souvenir de sa liaison avec la pauvre Marilyn, au destin tout aussi fatal. Quant aux images de la dernière minute de vie de JFK, elles sont gravées en nous, et plus sûrement encore dans le cœur de toutes celles qu'il eut pour amantes. |