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JACQUES LAURENT |
Caroline Chérie. Tomes 1 & 2Aux éditions L ARCHIPEL |
555Lectures depuisLe dimanche 19 Mai 2013
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Une lecture de |
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Avant d’endosser l’habit vert d’académicien, Jacques Laurent portait celui d’aventurier littéraire sous le pseudonyme de Cecil Saint-Laurent. Immortalisée à l’écran par Martine Carol dans un film de Richard Pottier en 1951, cette héroïne du XVIIIe siècle apparait dans le roman de Cecil Saint-Laurent en 1947. Issue d’une famille de hobereaux qui habitent près de Blois où elle vit en sauvageonne, Caroline de Bièvre est une gamine naïve, folâtre et légèrement égoïste. Son père ayant obtenu une charge auprès du Roi, toute la famille s’installe à Paris. Caroline se lie d’amitié avec Charlotte dont les parents sont des bourgeois aisés. Une vie futile commence, ponctuée de bals et de réceptions. Caroline découvre les premiers émois charnels avec Gaston de Sallanches dans le bois de Vincennes, le jour où les Parisiens s’emparent de la Bastille. Pourtant elle se marie avec Georges Berthier, le frère de Charlotte, républicain convaincu. Peu à peu les nuages s’amoncellent sur leurs têtes. Girondins traqués par les Jacobins, Georges et ses compagnons doivent fuir. Commencent alors pour Caroline, qui rêve de s’embarquer pour l’Amérique, des années d’aventures, de combats, de tragédies. Son long périple la conduit de la Bretagne à Paris en passant par la Gironde. De retour dans la capitale, elle pense enfin goûter au plaisir charnel dans les bras de son mari. Mais elle est emprisonnée à la Conciergerie, puis dans une maison dite de santé, refuge des pourchassés de la Terreur. Sans ressources et promise à la guillotine, elle parvient à filer pour Londres, subissant moult péripéties sur un navire pirate. En Angleterre, elle connait la déchéance et la misère. De plus elle met au monde un garçon, prénommé Anne, dont la paternité est des plus aléatoires. Elle le place en nourrice et revient en France avec des émigrés royalistes, chargée d’une mission qu’elle ne peut accomplir, navigue entre Chouans et Républicains, et après un nouveau séjour en prison à Saint-Brieuc, retrouve Paris. Gaston est marié à Charlotte, et Georges son mari est devenu l’un des membres actifs du Directoire. A la suite d’un coup d’Etat, Georges est envoyé au bagne en Guyane. Caroline obtient la permission de le retrouver. Elle organise son évasion, mais Georges décède au cours de leurs tribulations dans la forêt. Elle revient en France puis part pour l’Italie rejoindre Gaston. Charlotte est morte, Gaston en prison. Pourra-t-elle le délivrer. Vivre près de son enfant qui est sans doute le fils de Gaston ? Ce gros roman de Cecil Saint-Laurent, réédité à de nombreuses reprises, suivi par Le Fils de Caroline et Les Caprices de Caroline, occulte presque toute l’œuvre de son auteur protéiforme. Sous son véritable nom, Jacques Laurent (1919-2000) obtient en 1971 le prix Goncourt pour Les Bêtises et il entre à l’Académie Française en 1986. Parmi son abondante bibliographie et sous divers pseudonymes on retiendra Captain Steel, Lucrèce Borgia, L’Assassin frappe avant d’entrer, L’Erreur (C. Saint-Laurent), Quand la France occupait l’Europe (Albéric Varennes), Les Corps tranquilles et Le Petit canard (Jacques Laurent). Il est également critique de théâtre sous la signature de Jean Parquin, tout comme il est aussi Laurent Labattu, Gilles Bargy et bien d’autres. |