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JOE R. LANSDALE |
Diable RougeAux éditions DENOELVisitez leur site |
2002Lectures depuisLe samedi 11 Mai 2013
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Une lecture de |
Dans leur coin du Texas, le Noir homo Leonard Pine et son ami complice Hap Collins (avec sa rousse compagne Brett) mènent une vie presque peinarde. Leur précédente aventure leur a laissé un petit paquet de fric. En tant qu'agents opérationnels, le duo rend quelques services à Marvin Hanson, ex-policier devenu détective. Histoire de garder la forme, il peut leur arriver de dérouiller deux voyous s'étant attaqués à une vieille dame, pour récupérer ce qu'ils lui ont volé. Si l'intrépide Leonard aime s'afficher tel un vrai dur, Hap rumine ses états d'âme. Sans doute fut-il marqué, à l'occasion de leurs dernières péripéties, par sa rencontre avec la magnifique tueuse Vanilla Ride. L'affaire énigmatique sur laquelle Marvin leur demande d'enquêter devrait l'aider à tourner la page. Il s'agit d'un double meurtre commis deux ans plus tôt, à Camp Rapture. Un couple de jeunes, Mini Marchland et Ted Christopher (le fils de leur cliente) ont été retrouvés morts dans un parc de cette ville. Les investigations policières furent plutôt imprécises. Il existait pourtant des indices, montrant entre autres qu'on avait déplacé les corps à cet endroit. Et puis ce graffiti sur un arbre à côté, dessinant une tête de diable rouge. Tant qu'à jouer les limiers, Leonard se met sur la tête un tapabord, une casquette façon Sherlock Holmes. Ce qui va en agacer quelques-uns, à commencer par Hap et Marvin. Le duo rencontre June, l'alcoolique sœur de Ted Christopher, dans sa luxueuse propriété. Selon elle, c'est bien un crime crapuleux. Elle a connu aussi Mini, une fêlée qui se prenait pour un vampire. Mini appartenait à une bande de satanistes, un groupe de fille mêlant orgies et sang. Elles furent impliquées dans le meurtre d'un étudiant, Jason Kincaid. Surnommée Godzilla, ce fut surtout la chef de la bande qui s'attaqua à ce jeune homme ivre. Les deux autres filles du groupe et Mini s'en tirèrent à peu près. Néanmoins, par la suite, Godzilla est décédée bizarrement en prison, et ses trois complices ont connu des morts brutales. À chaque fois, le même graffiti pas loin d'elles, une tête de diable. On ne peut pas exclure que l'argent soit le motif du double meurtre de Ted et Mini. Le jeune homme était héritier de la fortune familiale, qui échappait à sa sœur June ; et son amie avait également un gros héritage en vue, dont bénéficiera son paternel. Voilà des pistes à ne pas négliger. Bert, le père de Mini, ne se montre pas tellement coopératif, apparaissant paranoïaque. Il n'avait certainement pas tort d'avoir peur. Car Hap Collins le retrouve dans sa caravane décrépie, salement assassiné. Une sanglante une tête de diable indique un lien avec tout le reste. Sous le choc, Hap est victime d'une dépression nerveuse carabinée. Traumatisme qui ne surprend pas son ami Leonard. Marvin s'inquiète pour la suite de leur enquête : “Tu veux dire que vous allez continuer à vous cogner dans les murs dans l'espoir de finir par tomber sur une porte ? — Ouais, reconnut Leonard. Ça résume assez bien notre méthode.” La bonne piste finira par se présenter. Non sans danger, en particulier pour Leonard. Une aide extérieure sera fort utile à Hap pour éradiquer les coupables... C'est toujours avec une certaine gourmandise qu'on entame la lecture d'une aventure de Leonard Pine et Hap Collins. Si on a lu leurs précédentes tribulations (six titres disponibles chez Folio Policier), on sait que nous allons nous régaler à les suivre. Mais on peut aussi bien faire leur connaissance grâce à ce nouvel opus. Bien que le duo mène l'enquête, rien à voir avec une affaire balisée, traitée par des experts policiers. L'instinct reste le meilleur allié de nos héros, ce qui les aide à traverser des situations assez chaotiques. Méritant souvent “la médaille de la craditude”, leurs adversaires vont encore déguster. Si le moral de Hap, le narrateur, est perturbé par quelques scrupules, il n'en est pas moins efficace dès qu'il s'agit de passer à l'action. Outre les rebondissements et les scènes sous tension, la tonalité est largement souriante. “[Brett] fila à la cuisine et revint avec des chips de maïs et des sodas. „Ÿ Profitez-en, mes talents de ménagère s'arrêtent à peu près là... On se jeta sur les chips et les boissons. On aurait dit la folie qui s'emparait du zoo au moment de la distribution de nourriture.” On n'a pas de mal à imaginer Leonard coiffé de son ridicule tapabord à la Sherlock, au pays des Stetson de cow-boys. Humour et intrigue criminelle solide vont de pair dans ce septième épisode, parfaitement réussi. |
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