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AUGUSTE LE BRETON |
Razzia Sur La ChnoufAux éditions CARRE NOIR |
2052Lectures depuisLe dimanche 24 Septembre 2012
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Une lecture de |
Ce qu’en dit l’éditeur
Les mordus de la drogue peuvent bien abuser du noir, de la blanche et de la neige, ils ne risquent pas de manquer de poison. Le gang international se charge de les ravitailler. Ils peuvent gémir, souffrir, crever, tous les camés. Faut laisser la place aux loups. A Liski, le magnat de la chnouf, à ses tueurs, à ses revendeurs, à ses détaillants, à tous ceux qui vivent des stups. Défendu de flancher dans ce milieu-là, le plus puissant du monde. Celui qui flanche…
Les élucubrations du bertrand
Henri, dit « Le Nantais » revient au pays (Paname, pas Nantes !) après s’être essayé à vendre du whisky aux ricains. Son job ? Surveiller l’écoulement de toutes les sortes de daubes pour le compte de « L’organisation » dont le chef est à Paris un certain Liski. Du « noir » (= l’opium) à l’héro ou la coke, celle-ci écoule, écoule, se fichant pas mal du sort de ses camés. Quant un revendeur s’écarte du droit chemin, lorsqu’un lardu serre d’un peu trop près, aucun blème : Bibi ou Le Catalan sont là pour rectifier, sans état d’âme aucun. P’tèt que La Nantais n’est pas du même bois ? Il des pudeurs, le mec, s’attendrirait facile, aurait même des réactions d’honnête guy. Pas catho, tout ça ! L’auteur des « Rififi » s’attaque ici au monde de la drogue. Je choisis le mot à dessein, car les Rififi font montre d’une tendresse certaine à l’égard des truands. Ici, nope ! Dans « Razzia sur la chnouf », c’est toute l’aversion d’Auguste Le Breton à l’égard des trafiquants qui éclate. D’habitude, on se marre. Pas ici. Le Breton ne fait pas là dans l’humour, mais alors pas du tout. Il a voulu montrer, sous leur jour le moins favorable, les marchands de mort. Pari réussi. Pas sûr cependant que ce roman distraie, mais il n’a pas été pondu pour ça. L’écriture est datée 1954. Un auteur pourrait-il de nos jours se fendre d’un passage comme celui-ci ? « Sur des banquettes, quelques Bics étaient mélangés aux nègres. Pas à la bourre, non plus, les Ratons, pour fumer ! Seulement, eux, c’était le kief, la drogue tirée du chanvre indien. Eux aussi cherchaient à chasser leur nostalgie. Ils rêvaient à leur douar, à leur belle femme, aux vieux parents laissés au pays. « La vieillerie la plus emblématique est cependant celle-ci : « OK, (2) venait de répondre le chef de patrouille de la T.V-71. » Et la note (2) en bas de page de préciser sans rire : « les policiers français prononcent OKA. » Irrésistible, non ? Cette vanne exceptée, cette chnouf ne m’a pas emballé. Sous une autre plume, elle serait sans doute bien passée, mais Auguste nous a sans doute trop habitués au confort douillet que procurent des neurones titillées à l’humour noir. Ici, c’est un peu trop brut, trop grave pour mon goût. Mais comme je ne voudrais pas (sur-tout pas !) en dégoûter quiconque, je m'abstiendrai de toute note. Même si le ton ne me convient pas, n'oublie pas que c'est tout de même du Le Breton !
Nb : porté à l’écran par Henri Decoin en 1955, starring Gabin, Ventura, Dalio et Frankeur, le film est très fidèle au roman. |
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