J'ai découvert Lehanne avec "Shutter Island", c'est dire si j'ai du retard, mais les bouquins sont là, sur ma table de nuit, et je sens qu'avant la fin des vacances de février je les aurai tous dévorés. "Un dernier verre avant la guerre" est un vrai régal, par l'intrigue, mais surtout par l'atmosphère que Lehanne instaure. Les rapports inter raciaux y sont constamment présents, le racisme ordinaire, mais aussi celui épidermiques de tous les protagonistes. Le chapitre 14 est éloquent à ce sujet et mené de main de maître, de façon subjective, jusqu'à la confrontation des deux amis, le privé blanc et le journaliste noir. C'est tout le mal vivre des grandes cités américaines qui s'expose (et explose!) ici, avec cette gangrène qui mine toutes les strates de la sociétés, et la guerre des gangs qui fait des ravages parmi les jeunes noirs, sur fond de rancune tenace et viscérale envers l'homme blanc, quel qu'il soit.
Je frémis en pensant qu'il y a déjà quelque chose qui ressemble à ça chez nous !
Racisme blanc contre racisme noir, le personnage de Jenna, la bonne à tout faire, y compris se coucher quand on lui demande, mais qui veut faire "quelque chose de bien", Jenna donc en est le petit rayon de soleil au milieu de la grisaille de béton et d'idées reçues.
Le tout avec un humour corrosif. Je me demande encore comment je pourrais adapter dans une conversation une phrase comme "Avec Bubba et Devin dans les parages, je me sentais plus en sécurité qu'une capote à un congrès d'eunuques".
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