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PIERRE LESOU |
Le DoulosAux éditions PLONVisitez leur site |
1471Lectures depuisLe dimanche 14 Novembre 2010
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Une lecture de |
En France, au milieu des années 1950. Maurice Faugel, dit Maur, est sorti de prison six mois plus tôt. Il a purgé une peine de cinq ans après un cambriolage raté, sans dénoncer ses complices. Pendant son séjour en taule, sa femme Arlette a été assassinée. Aujourd’hui, Maur traîne presque tous les jours à Bondy chez son complice Gilbert, en attendant de futures rentrées d’argent. Celui qui a supprimé Arlette, Maur est certain que c’est justement Gilbert. Ce soir-là, Maur le tue avec l’arme qu’il lui a emprunté. Puis il vole les bijoux et le magot de sa victime, avant d’enterrer son butin dans un terrain vague. Ensuite, il rentre chez Thérèse, qui l’abrite provisoirement. Silien est le meilleur ami de Maur. Ce petit truand jamais condamné a mauvaise réputation dans la pègre. On le sait proche de l’inspecteur Salignari, avec lequel il a partagé quelques épreuves avant que leurs chemins divergent. Silien serait le principal indic du policier. Même s’il a pu aussi s’interroger, Maur refuse que l’on critique son ami. Silien apporte chez Thérèse du matériel pour le cambriolage que Maur doit commettre cette nuit-là avec son comparse Rémy, mais reste étranger à ce coup. Pourtant, à peine Maur est-il parti que Silien est de retour. Silien ne tarde pas à agresser Thérèse, l’obligeant à lui révéler où se passe le cambriolage. Alors que Maur et Rémy ont pénétré dans la propriété de Boulogne où est prévu le casse, ils sont bientôt cernés par la police. Rémy est mortellement blessé. Maur abat l’inspecteur Salignari, avant de fuir. Tandis que Maur se planque chez son ami Jean-Jean, Silien est questionné par les collègues du défunt Salignari. Prétendant n’être informé de rien, il n’a pas l’intention de les aider, mais y sera peut-être contraint. Quant à la mort de Thérèse dans un étrange accident de voiture à Sucy-en-Brie, ni les flics, ni les truands n’ont d’explications claires. Connu de la police pour ses liens avec la victime, Maur est interpellé au sujet du meurtre de Gilbert à Bondy. Il affirme crânement n’y être pour rien. Le policier Clain n’a que faire de ses dénégations. Bien qu’il redoute ce retour en prison, Maur est à nouveau incarcéré. Silien va habilement manipuler Mado, la maîtresse d’un caïd, afin de disculper son ami… Réédité aujourd’hui dans la collection Noir Rétro, ce roman publié dans la Série Noire en 1957 reste un des meilleurs classiques parmi les histoires de truands. Si on a vu le film de Jean-Pierre Melville (1962) avec Serge Reggiani (Maur) et Jean-Paul Belmondo (Silien), sans doute est-on obligé d’associer leur image à notre lecture. Ce qui ne gâche rien, au contraire. L’intrigue imaginée par Pierre Lesou est diablement bien pensée, plus complexe que beaucoup de scénarios ordinaires de l’époque. Il ne s’agit pas seulement d’une amitié virile entre deux malfaiteurs, l’un plus malchanceux que l’autre. Le monde de la pègre n’a ici rien d’héroïque, ni de brillant. Entre deux minables cambriolages, on s’entretue, on se trahit, on se venge. On est dans un pur roman noir : les personnages glissent sur la pente fatale de leur inéluctable destin. C’est avec grand plaisir qu’on redécouvre ce roman, qui témoigne également d’une époque. |