LES AMIS DU ROMAN POPULAIRE

Il existe des petits bonheurs simples susceptibles d’égayer une journée, comme le passage du facteur déposant dans votre boîte aux lettres la livraison du Rocambole, revue éditée par l’Association des Amis du Roman Populaire. Hélas ceci ne se produit que trois fois par an, car depuis quelques années, des numéros doubles sont publiés. Et tout un chacun se précipite sur ses rubriques favorites, que ce soit le dossier, les diverses chroniques dont Le Front Populaire, La Revue des autographes, Le Courrier des lecteurs, Les Contes du Rocambole ou encore, celui sur lequel je me jette immédiatement : Les Révélations de Rocambole. Cette dernière rubrique propose en effet des informations sur des pseudonymes, sur d’anciennes maisons d’édition et leurs différentes collections et bien d’autres renseignements. Le numéro 50, qui vient de sortir, nous offre donc un dossier sur les Naissances du roman populaire, période allant environ de 1820 à 1836, juste avant l’avènement des romans-feuilletons. Des romanciers pour la plupart oubliés mais pas tous, heureusement. Paul de Kock et Etienne-Léon de Lamothe Langon par exemple, ne sont plus guère réédités, pourtant ils connurent leur heure de gloire. Et les ouvrages d’Etienne-Léon de Lamothe-Langon, du moins la trame de ceux-ci, servirent à Stendhal pour l’écriture du Rouge et Le Noir ou encore Lucien Leuwen comme le démontre Bernard Gendrel dans son article. Daniel Compère, s’attache à l’évolution de Dumas, entre 1826 et 1836, lorsque l’auteur effectuait ses premiers pas en littérature, écriture de nouvelles pour La Revue des deux mondes, et de pièces de théâtre. Mais dès 1826 il publie un recueil dans lequel figurent trois nouvelles, intitulé Nouvelles contemporaines, et qui ne fut vendu qu’à six exemplaires ! Il servira également de rédacteur au Général Dermoncourt pour La Vendée et Madame, réédité récemment sous son nom aux éditions Alphée. Dans la rubrique des Révélations du Rocambole, nos chercheurs fouineurs reviennent sur Marguerite Duras avant Duras, sur l’énigme Renée Dunan, se penchent sur les éditeurs lyonnais, ainsi que sur Jean Roussel alias Jean Rignac qui alimenta durant des années l’horoscope sur RTL mais qui écrivit sous d’autres pseudonymes qui nous sont dévoilés ici en partie. Enfin, pour clore cette rubrique quoiqu’il y aurait encore beaucoup à dire, la Revue des autographes de Jean-Pierre Galvan qui écume des lettres ou extraits de lettres d’auteurs destinés à des confrères, des éditeurs, ou tout simplement des amis, et révélateurs de l’esprit et des mœurs de l’époque. En attendant le prochain numéro qui devrait nous présenter encore de nouvelles et bonnes surprises.

Vous pouvez découvrir ce numéro du Rocambole et les publications précédentes sur le site de l’association.