Au petit matin, après une nuit de beuverie, le jeune Pietro croit apercevoir dans la salle de douches de l’Académie militaire de Venise une chauve-souris géante. En fait, c’est le corps de son condisciple Ernesto Moro qu’il vient de découvrir. Le commissaire Guido Brunetti est chargé de l’enquête… enquête qui devrait être brève puisque tout semble indiquer qu’il s’agit d’un suicide. Mais avant d’accepter cette thèse, Brunetti veut comprendre ce qui peut pousser un adolescent au suicide. Il veut, il doit se prémunir, pour qu’un pareil malheur ne s’abatte pas sur sa famille. Les causes du suicide sont-elles à chercher du côté de la famille d’Ernesto? Ou du côté de son école? Ernesto Moro était le fils du célèbre dottor Moro, médecin puis député qui, avant de démissionner de son mandat, avait enquêté sur les financements des hôpitaux publics et semble-t-il sur système d’approvisionnement de l’armée. L’armée… Ernesto Moro n’était-il pas élève dans une Académie militaire? L’armée constituerait-elle un lien, une piste? Les investigations du commissaire vont mettre à jour une multitude de faits troublants qui peuvent tous se résumer dans une même formule : « rien n’est ce qu’il semble être ». Avec ce roman, Donna Leon nous entraîne dans un suspense épais et troublant, fait du quotidien et du sordide dans lequel croupissent ses personnages. Un temps le lecteur s’imagine au milieu d’un complot politico-financier, mais un temps seulement, puisqu’au final, le réel revient en force et renvoie chacun à son impuissance misérable.
|
|