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LOUISA KERN |
GaspachoAux éditions SKAVisitez leur site |
1468Lectures depuisLe lundi 1 Decembre 2014
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Une lecture de |
Collection Noire Sœur. 1,49€. A la soupe... ! La voiture tombée dans le contrebas, près d'une rive de la Garonne, et au volant Rodriguez apparemment mort. Elle s'en assure en lui balançant un coup de pied dans le flanc. Pour la narratrice, ce n'est pas le plus important. Elle a une épaule démise et tente de remettre à sa place le bras droit en se cognant contre un arbre. Là haut elle entend une voiture arriver. Pas de temps à perdre. Après avoir subtilisé la bague de Rodriguez, et l'avoir ingérée, elle s'empare d'un sac de sport dans le coffre de la bagnole amochée, et elle court malgré ses blessures. Là-haut, ça se précipite. Ses poursuivants se précipitent dans le précipice afin de constater les dégâts, tandis que par un chemin détourné elle parvient en haut. Elle s'installe à la place du conducteur, farfouille dans la boite à gants, déniche un revolver et attend la remontée en file indienne de ses poursuivants. Ensuite, c'est comme au chamboule-tout, ils restent tous le carreau. Elle quitte Toulouse pour rejoindre le Sud, loin, en bas vers les Pyrénées. Pas de pièces d'identité, c'est pas grave quand on a de l'argent, puisé dans le sac de sport. Et puis elle s'est installée dans une ruine, une vieille épicerie qu'elle a racheté et elle vend de tout, de l'alcool surtout aux ouvriers de l'usine non loin, acceptant de faire crédit mais pas trop aux mères de famille et proposant les charmes de Julieta, pas trop cher quand même, aux hommes qui frappent la nuit à la porte située sur le côté. Et puis Julieta n'a pas trop son mot à dire, elle l'a récupérée alors qu'elle n'avait pas encore quinze ans. Bref tout irait bien, malgré son épaule toujours en vrac, et fume les petits joints depuis la fenêtre de sa chambre sise au dessus du commerce. Car elle se ravitaille elle-même en marijuana qu'elle produit dans son jardin, du bio. Et elle a toujours de la sangria ou du gaspacho frais en pichet pour les touristes perdus dans le coin et qui recherchent de l'authentique. Jusqu'au jour deux hommes déguisés en touristes avec lunettes et chapeaux débarquent.
Ceux qui se sont longtemps immergés dans les romans des années cinquante ou soixante retrouveront une histoire à la Peter Randa, auteur prolifique du Fleuve Noir qui a également été édité à la Série Noire sous le nom d'André Duquesne. Une histoire dans laquelle les malfrats occupent le rôle principal, tournant la plupart du temps sur une affaire de cambriolage qui finit plus ou moins bien. Mais Louisa Kern apporte une autre dimension, avec un petit air bucolique, car au lieu des éternels truands de sexe masculin c'est une femme qui s'exprime. Les phrases sont ciselées, courtes, vives, comme des rafales de mitraillettes qui s'enchaînent les unes aux autres. Et elles font mouche, un tir précis presque à bout portant. Louisa Kern, un pseudonyme, je serais tenté de le penser, car le texte et l'histoire sont travaillées, avec juste les ellipses qu'il faut pour privilégier l'action sans perturber pour autant le lecteur. Et cette nouvelle pourrait très bien être la trame (certains disent Pitch !) d'un roman. Vous pouvez commander cet ouvrage et bien d'autres auprès de la Librairie Ska. http://ska-librairie.net/index.php |
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