|
|
DAVID S. KHARA |
Une Nuit éternelleAux éditions FLEUVE NOIRVisitez leur site |
836Lectures depuisLe jeudi 20 Novembre 2014
|
Une lecture de |
En 2003, à New York. Barry Donovan est un policier de la Brigade Criminelle. Son épouse et sa fille sont décédées lors des attentats du 11-Septembre. “Vivant mort dans un monde dénué de sens, il lutta quotidiennement avec l'envie d'en finir avec une existence devenue vaine.” C'est par Internet qu'il a sympathisé “avec un dénommé Werner von Lowinsky, quinquagénaire énigmatique et spirituel”, lui aussi isolé à sa manière. Ils cultivent depuis une amitié quelque peu irrationnelle. Après une mission où il a été sévèrement blessé (lire “Les vestiges de l'aube”), Barry Donovan est de retour dans son unité. Il y retrouve ses partenaires Abigayle Raven et Jim Steranko (dit Spoutnik), ainsi que le capitaine Stanton. Pour le héros dont la santé est rétablie, il est déjà temps de s'occuper d'un curieux crime. Le pasteur Deshawn Willard, cinquante-deux ans, et son fils de onze ans, viennent d'être assassinés dans leur appartement. La victime fut autrefois un boxeur puissant et réputé. On lui a tranché une main, qui reste introuvable. Par contre, on découvre bientôt l'arme du crime, une épée courte. Les empreintes confirment que ce sont celles de Jimmy Lean, le suspect resté sur les lieux après le double meurtre et des aveux téléphoniques à la police. Ce repris de justice, ex-toxicomane connu de Barry, était un ami du pasteur. La victime faisait partie de l'organisation du Possible Pardon, qui s'occupe de Jimmy Lean. Cette enquête peut permettre à Barry de se rapprocher de Lana Carvey, la médecin légiste, tous deux ayant de fortes affinités. Celle-ci va être agressée par un mystérieux trio, deux types baraqués vêtus de longs manteaux et un plus petit au visage masqué par une capuche. Heureusement, Werner a pu intervenir à temps, se servant de ses pouvoirs. En effet, Werner von Lowinsky n'entend pas rester confiné dans son nouvel appartement luxueux. Il usera au besoin de sa capacité de se transformer et de se servir de l'hypnose. Peut-être sent-il déjà qu'existe un lien entre cette affaire et son lointain passé. Celui qui manœuvre dans l'ombre, c'est le Maréchal Nicolae, assisté de fidèle aide de camp Jiles. Ils utilisent de gros moyens pour s'attaquer au convoi d'un transfert de prisonniers, car ils ont besoin de baroudeurs en vue de prochaines missions. De son côté, Barry Donovan ne croit pas en la culpabilité de Jimmy Lean, qui s'était rangé. Il devra contrer Harry Ziegler, le substitut du procureur, un arriviste prêt à livrer leur suspect à la vindicte populaire. Est-ce que le problème viendrait du “Possible Pardon”, en grosse difficulté financière ? La discrète et efficace protection de Werner n'empêche pas la menace de se rapprocher. La légiste Lana Carvey et Barry vont tomber dans les griffes de l'ennemi, dont l'implacable vengeance remonte à très très loin… Barry Donovan et Werner von Lowinsky forment un étonnant duo, né dans “Les vestiges de l'aube”, premier roman de David Khara aujourd'hui disponible en poche, chez 10-18. Si leur complémentarité apparaît forte, c'est dû aux épreuves qu'ils ont traversées chacun de son côté. Un flic dans la réalité du 21e siècle, un vampire survivant depuis cent-cinquante ans : on comprendra que l'intelligence de l'auteur a consisté, dès la première aventure, à ne pas en faire une simple “histoire de vampire”. S'il suffit d'interventions sataniques ou magiques pour tout régler, il n'y a guère d'intérêt. Non, ce sont des enquêtes criminelles énigmatiques qui servent réellement de base aux intrigues conçues par David Khara. Sans en dire trop, ce second épisode permet d'explorer le parcours singulier de Werner et son univers. S'il est issu du 19e, au temps de la Guerre de Sécession, c'est jusque dans la Moldavie du 13e siècle qu'il faut aller chercher des réponses. Réussir à concilier une part de Fantastique avec des investigations policières dans l'ambiance new-yorkaise récente, ça dénote d'une belle maîtrise. Portraits ciselés des personnages, narration fluide ; ajoutons-y des scènes-choc, telles l'attaque du transport de prisonniers ou le face-à-face final avec l'adversaire. Aucun doute, il s'agit là d'un vrai roman d'action et d'un excellent suspense, servi par la tonalité propre à David Khara. |
Autres titres de |