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NATSUO KIRINO |
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2509Lectures depuisLe jeudi 15 Septembre 2011
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Quatre femmes. On n’ira pas jusqu’à dire quatre amies, mais en tout cas, quatre collègues, s’entraidant pour rendre plus supportables leurs taches sur une chaine de fabrication de paniers repas.Le travail de nuit, jugé déclassant pour une femme, a été choisi par ces quatre là. Yayoi a les enfants à élever, Yoshié est affublée d’une belle mère acariâtre et impotente, Kuniko est couverte de dettes, Masako échappe par ces horaires à la vie d’un foyer étouffant. La première apprend un jour que son mari, épris d’une entraineuse, a joué et perdu toutes les économies familiales au mah-jong. Un mot de trop, une ceinture à la main, un homme à demi-ivre vautré au sol : voici notre mère de famille transformée en meurtrière. Mais que faire de ce mari étendu, sans vie, au sol ? Avant d’appeler la police, paniquée, Yayoi appelle Masako, sa collègue, son soutien dans l’adversité. Un corps d’homme, c’est grand, c’est encombrant. Masako accepte de s’en charger. Un seul moyen de réduire le problème : dépecer, répartir dans des petits sacs, se débarrasser ainsi du volumineux défunt. Et, un peu d’aide des amies, c’est mieux. Natsuo Kirino nous raconte un Japon où la place des femmes se limite à servir les hommes, où les mères sont les esclaves de leur famille, où le statut social étouffe toute spontanéité. La plus grande violence n’est pas dans celle infligée à un poivrot violent… puis à d’autres au fil des pages, mais bien dans les rapports sociaux, dans la misère du travail sous qualifié, dans la recherche permanente de quelques centaines de yen supplémentaires Des vies grises, éteintes, des âmes sans lumière, juste un quotidien harassant. L’enchainement de circonstances pourrait paraitre improbable. Il est obligé, car ce geste irréfléchi du départ, né d’une trop grande frustration, est le grain de sable qui grippe cette machine à broyer les espoirs. Les personnages sont forts, les dialogues brutaux, la montée en force de la fatalité est puissamment charpentée dans un destin dont on se demande ce qu’il peut bien recéler de plus misérable encore. Natsuo Kirino nous plonge sans complaisance dans un univers très noir et très violent. « Out » a remporté au Japon le grand prix du roman policier, rencontrant un très vif succès. C’est pourtant un miroir sans concession que Natsuo Kirino tend à son pays dont elle décrit en particulier l’âpreté des relations entre hommes et femmes. 8€50, 655 pages
Elles sont quatre : Masako, Yoshio, Kuniko Yayoi. La nuit, elles vivent un calvaire : en lugubre banlieue tokyoïte, elles s'usent à la chaine d'une usine alimentaire cernée de terrains vagues. Le jour, elles vivent un calvaire : affublées de maris buveurs, joueurs, infidèles et/ou ingrats, elles sont criblées de dettes et tabassées par Ia vie. Un soir, c'en est trop pour Yayoi et elle étrangle son ivrogne cossard de mari. Elle et ses collègues débitent ensuite le cadavre et partent semer les morceaux de barbaque dans les poubelles des quatre coins de Ia ville... Dans l'imaginaire sauvage et puissant de Natsuo Kirino, le soleil se lève rouge sang : derrière une obsédante intrigue aux fragrances d'abattoir, se révèle l'impitoyable radiographie d'une société nippone extrême et corrompue, dont Ia rudesse à l’égard des femmes tranche radicalement avec les représentations polychromes des mangas.
“Au rayon des grands, à côté du Poète de Connelly, de Parc Gorki de Martin Cruz Smith ou de Necropolis de Lieberman, il faut ranger Out de Natsuo Kirino, car c'est un roman noir exceptionnel. On prend tant de plaisir de le lire, plaisir malsain, pervers, dérangeant, qu'on rechigne à dévoiler ne serait-ce qu'un soupçon de l’intrigue.” Philippe Tretiack, Elle
“Pour faire simple, Out est un croisement barré entre Thomas Harris et Desperate Housewiwes: sous la surface du blockbuster sanguinolent se cache une description amère de la société nippone. Avec son style titubant, à la fois humble et carnassier, Kirino réussit un cocktail explosif de misère urbaine, de féminisme pervers et de justice aveugle. Gal Gohlen, Technikart |
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