Dans la cité prolétaire on s’ennuie ferme et pour rien au moins on ne voudrait renoncer à cet ennui qui se conjugue avec castagne, baise, alcool et cigarettes. Là bas c’est la loi du plus fort qui a succédé à celle du centralisme démocratique, la dictature du prolétariat à pris les couleurs de la racaille, de cette bande d’écoliers en rupture de tout, y comprit de langage. Alors que dire de l’espoir ? Là bas tout est gris et boueux, jusqu’aux filles qui se teintent de la couleur du cafard. Jusqu’à la musique qui devient cacophonique à force d’abandons moraux. Bas-du-Front la racaille ne l’est pas dans ces ghettos où la cruauté ordinaire marche de pair avec la bassesse, car mieux vaut ne pas avoir de front au milieu de ce froid qui glace les sentiments. Vladimir Kozlov avait quatorze ans lorsque Gorbatchev lança sa Perestroïka… comme le petit « Crevard »… le petit narrateur, le petit témoin d’un système qui partait en « couille »
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