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ALIX KAROL |
En Tout Bien Toute Horreur & Assassin Pour Tout Le MondeAux éditions FRENCH PULPVisitez leur site |
545Lectures depuisLe lundi 13 Aout 2018
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Une lecture de |
Collection Espionnage. Parution le 12 juillet 2018. ISBN : 979-1025103753 Première édition : En tout bien toute horreur : Collection Espionnage N°1082. 1973. Assassin pour tout le monde : Collection Espionnage N°1093. 1974. Alix, au pays des mers, veille… Les éditions French Pulp entreprennent la réédition des romans d’Alix Karol, alias Patrice Dard, romans qui furent publié dans les années 1970 dans la défunte collection Espionnage du Fleuve Noir. Mais plus que des romans d’espionnage, ce sont parfois des reportages, souvent humoristiques, sur une époque qui par certains aspects n’a pas beaucoup changée, comme on pourra le lire dans le deuxième roman de ce volume double.
En tout bien toute horreur : Ce premier épisode d’Alix Karol, surnommé Karolus depuis ses années de lycée, trente ans, les yeux bleus, propriétaire d’un restaurant sis à La Queue en Yvelines nommé La Pommeraie, nous met tout de suite dans l’ambiance. Ceci ne vous rappelle-t-il rien, chers amis lecteurs et fins connaisseurs ? Sans m’étendre sur la trame de l’intrigue, je veux nonobstant parler d’un second personnage, récurrent, Bis. Bis de son prénom originel Karolus, est natif des Pays-Bas. Karol et Bis forme un curieux couple œuvrant dans la pseudo divination, la télépathie, se produisant dans des cabarets partout dans le monde. Pour ce faire, Bis est appelée Karola et est travesti en femme, ce qui d’ailleurs lui sied bien sans avoir pour autant des penchants homosexuels. Dans ce premier épisode, lors d’une attraction, Karolus, qui pratique également la prestidigitation, subtilise le cigare d’un spectateur et lui en fournit un autre, empoisonné. L’homme décède. Rentré à la Pommeraie Karolus apprend que son chien Plouk a été assassiné. 4Le numéro de duettistes auquel il se livre (pas le chien, mais Karolus) en compagnie de Bis n’est qu’une façade. En réalité ils sont tous deux membres d’une organisation mondiale, la S.S.T.M : Service Secret du Tiers Monde, dirigée par l’Inca, chargée d’organiser une forme de résistance envers les pays du bloc sino-russo-américano-européen. C’est dire qu’ils ne manquent pas de travail. Une jeune fille serait retenue à l’ambassade de Suède au Brésil et les deux compères sont chargés de la délivrer. Seulement ils sont confrontés à la CIA et doivent déjouer les embûches dont certains représentants de cette organisation ne manquent de leur tendre. Volées de plomb à l’appui. Voilà pour l’intrigue. Mais attachons-nous aussi à la corrélation entre Dard père et Alix Karol. Quelques passages glanés au hasard nous entraînent dans un début de réponse à la question précédemment posée, voir plus haut, je ne sais plus où exactement : Des fois t’as des gonzesses pas plus épaisses qu’une seringue qu’ont l’entrée de service large comme la Place de la Concorde. Moins humoristique mais tout autant révélateur : C’est fou ce qu’on se console vite de la misère des autres. Deux facettes, et ce ne sont pas les seules (je ne vous parle pas des scènes d’amour ou de copulation qui n’ont rien à voir dans mon propos) qui démontrent déjà un certain mimétisme, une osmose parentale dans l’écriture. Mais ceci n’est que le premier ouvrage publié et gageons que d’autres surprises nous attendent. Avançons dans nos investigations. Ah, j’allais oublier. Deux notes en bas de pages, seulement, mais ce n’est qu’un début, supposons-le.
Intéressons-nous maintenant au second opus de ce volume et deuxième roman de la série Alix Karol. Assassin pour tout le monde commence fort, très fort. Nous retrouvons notre héros dans le métro, en train de palper une jeune femme puis lui mettre la main sous la jupe. Une erreur de sa part, tant pis il recommence ailleurs jusqu’à ce qu’il se fasse arrêter par des policiers et emmener dans une geôle. En réalité c’était une manigance, plutôt vicieuse, pour être en contact avec un détenu fiché. Seulement, l’homme se fait abattre par un troisième individu qui n’attend pas la sentence judiciaire en se tuant. Un coup d’épée dans l’eau, mais nonobstant ce contretemps, Alix Karol se rend dans la piaule estudiantine de l’homme dont il voulait recueillir des informations. Il découvre quelques informations, noms et adresses de comparses, et se rend à un meeting d’athlétisme. Et rebelote, le sportif qu’il voulait interroger est abattu par une balle de revolver au moment où le départ était donné pour un cent mètres qu’il ne courra plus jamais. Alix est abordé par une jeune fille qui le trouve beau, et qui n’y va pas par quatre chemins pour l’inviter dans sa couche. Elle propose même que Bis, dont nous avons fait la connaissance ci-dessus, soit de la partie car elle a une copine qui pourrait lui servir de partenaire. Autant cette sportive est belle, autant la copine est moche. Mais cela ne veut rien dire car au lit, souvent les réactions épidermiques sont inversement proportionnelles à la beauté. Bref, tout se passerait bien si une anicroche venait interférer entre les draps. Agent de la SSTM, tout comme son ami Bis, Alix Karol doit démanteler un groupuscule terroriste qui contrecarre les plans d’une organisation palestinienne. Reformant le duo Karolus et Karolo, cette fois Bis n’est pas dans les vêtements d’une femme, les deux compères doivent se rendre près de Tozeur, dans une oasis qui doit accueillir entre autres le colonel Kadhafi. Ils vont amuser la galerie dans un spectacle de transmission de pensée digne de Mir et Miroska, pour ceux qui s’en souviennent, mais façon Pierre Dac et Francis Blanche dans le Sâr Rabindranath Duval. Puis ils devront affronter mille dangers en traversant un chott, une ancienne mer qui ressemble un peu au lac salé. Plus une histoire de terrorisme que d’espionnage, Assassin pour tout le monde s’emberlificote un peu dans l’intrigue, donnant l’impression de passer du coq à l’âne. L’histoire est quelque peu décousue, mais c’est surtout pour l’auteur de mettre en scène des épisodes parfois farfelus, parfois angoissants. Les scènes de sexe ne manquent pas, c’était l’originalité de l’époque avec l’abolition de la censure et les films érotico-pornographiques qui n’étaient pas encore classés X. Les divergences entre Palestiniens et Israéliens, dont la fameuse guerre des Six jours laisse alors des traces, et l’attentat des Jeux Olympiques de 1972, à Munich, attentat aux cours duquel onze athlètes de l’équipe d’Israël ont été assassinés par des membres de l’organisation palestinienne Septembre Noir, est évoqué dans le roman. Si l’humour y est présent, c’est un humour de façade, car le sujet traité est grave. D’ailleurs les fameuses petites notes en bas de page sont absentes. Le directeur de la SSTM met les points sur les I en précisant que si Septembre Noir est en cause, il ne s’agit pas du fond du problème. C’est une alliance entre la SSTM et Septembre Noir qui est envisagée, mais comme l’un des interlocuteurs le précise : J’ai dit que nous voulions sauver les Palestiniens ! hurle-t-il. Je n’ai jamais dit que nous voulions massacrer les juifs. Un roman d’actualité un peu étonnant comparé aux autres ouvrages signés à l’époque Alix Karol mais qui joue avec les nerfs. Il ne s’agit pas d’un épisode de la Guerre Froide, qui opposait principalement le bloc russe au bloc occidental, mais bien une histoire de terrorisme dont les tenants et aboutissants sont mal définis. Mais à l’époque, c’était jouer avec le feu, que de donner une préférence à une nation par rapport à une autre, par rapport aux Palestiniens et aux Israéliens. |