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KAA |
Il Ne Faut Pas Déclencher Les Puissances Nocturnes Et BestialesAux éditions LA TABLE RONDEVisitez leur site |
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Puisque le héros anonyme en possède une, appelons-le Jaguar. Bruno Desarnauds, un de ses bons copains d’études devenu flic, se fait buter peu après leurs retrouvailles. Le commissaire Tourouvre des R.G., beau-père de la victime, le savait en danger. Deux types à moto abattent Étienne Pezetta, le flic partenaire de Bruno. Jaguar rattrape bientôt le tueur. Ce qui le met sur la piste d'Ahmed, celui qui a éliminé son ami Bruno. Le commanditaire d'Ahmed est un nommé Vuidos, qui produit des photos pornos homos. Celui-ci est en contact avec Le Villain, connu de la justice, qui semble être son patron. Les deux tueurs sont bientôt supprimés. Valentin "le Toulousain", un truand pas net, apprend à Jaguar ce qu'organise Le Villain : des combats mortels de gladiateurs, sur lesquels on parie. Avec sa complice Karen, il fait ensuite chanter les riches parieurs. Trahi par Valentin, Jaguar espère que le commissaire sera son allié. Les mêmes personnes lui font du chantage pour une autre histoire, avoue-t-il. Plusieurs témoins sont successivement exécutés. Jaguar hésite à continuer. Lâché par le policier, Jaguar entraîne sa jeune maîtresse Danielle dans sa sanglante aventure. Ayant éliminé Valentin, le couple doit abandonner leur puissante voiture et voler un taxi, avant de se réfugier chez Sam Perez. Ce viticulteur bourguignon est leur seul ami sûr. Mais la bande dirigée par le nommé Carvallo est déjà sur leurs traces. Jaguar, Danielle et Sam peuvent se replier dans un mas de Clermont-L'Hérault. Ils savent que les truands ne tarderont pas à les y cerner. Ils se préparent à affronter leurs adversaires, pour un inévitable carnage… (Extrait) “Le temps de me tourner, j’entendis trois fois le départ des 357 magnum, le hurlement de la moto qui démarrait et l’officier de police judiciaire Étienne Pezetta devint un corps en proie à la démence des impacts, corps violemment, épouvantablement repoussé en arrière dans le restaurant. Lorsque les balles eurent fini de traverser ce corps, mort avant d’avoir touché terre, elles poursuivirent, l’une d’elle arracha le bras d’une dame très honorable, et les deux autres se contentèrent d’aller déchiqueter les paquets de cigarettes en fin de trajectoire. Valentin était déjà au volant, reculait, je poussai Danielle hallucinée dans la Golf GTI, la moto des tueurs filait dans la rue de la Roquette. Valentin grilla le feu rouge et fonça après eux sans dire un mot. Il avait toujours son sourire niais. Valentin monta à cent-soixante dans la ligne droite de la rue déserte.” Auteur d’une vingtaine de romans, Kââ (1945-2002) figure parmi les écrivains marquants du polar noir. “Il ne faut pas déclencher les puissances nocturnes et bestiales”, son quatrième roman, a été publié initialement en 1985. Il n’est pas exagéré d’affirmer que sa tonalité fut exceptionnelle. Peut-être parce que ses histoires sont plus cyniques que réalistes, parce que son jeu avec la mort est souvent dérangeant. Ça canarde beaucoup sans états d’âme, en utilisant des flingues puissants, multipliant les cadavres, la plupart des victimes ayant mérité leur sort. C’est bien cette ironie mordante dans des cascades de scènes noires qui fait tout l’intérêt de cet auteur hors catégorie. En ce sens, il fut nettement plus novateur que certains auteurs de la veine “néo-polar” des années 1980, qui ont aussi leurs qualités. La narration est cash, percutante, décrivant l’instant aussi sombre soit-il. Dans un monde cynique et mortifère, l’outrance est de circonstance. Tant pis si la morale n’est pas toujours sauve. Les rééditions de titres de Kââ sont d’excellentes initiatives, car c’est un auteur majeur qui ne doit surtout pas tomber dans les oubliettes du polar. |
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