marche ou greffe ! de Olivier KOURILSKY


Marche Ou Greffe ! KOURILSKY128

OLIVIER KOURILSKY

Marche Ou Greffe !


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Le mardi 30 Janvier 2018

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Olivier KOURILSKY




Une lecture de
CLAUDE LE NOCHER

CLAUDE LE NOCHER  

Le docteur Séverine Dombre est néphrologue à l’hôpital Tenon, à Paris. Un métier exigeant qui n’explique pas vraiment que sa vie soit un désert affectif. Ça remonte sans doute au décès suspect de son père, quand elle était toute petite. Depuis, elle ne montre plus guère ses émotions. Séverine est la mère de Vincent, seize ans, mais c’est le père qui élève leur fils par ailleurs. Sa relation intime avec Hubert Pélissié, chef d’entreprise âgé de soixante-six ans, n’est que ponctuelle et pourrait sembler œdipienne. Gardant une certaine distance envers les autres, elle apparaît satisfaite de faire passer sa profession avant sa vie privée.

Séverine reçoit un nouveau patient ayant besoin d’une greffe de reins. Cet Albanais est accompagné de deux sbires, plutôt gardes-du-corps que traducteurs. Elle souligne que les procédures médicales et les règles légales sont strictes en France, que les délais d’attente sont généralement longs. Ce qui ne déroute pas du tout ses interlocuteurs, prêts à payer de grosses sommes pour accélérer les choses. Ils obtiennent tous les justificatifs exigés, non sans faire peser une pression forte sur Séverine. Elle va devoir répondre d’une fausse accusation devant la Répression des Fraudes. Puis il se produit un incident, quand sa carte bancaire est dérobée. Peu après, le voleur est abattu dans un règlement de comptes. Hospitalisé à l’hôpital Tenon, il ferait un donneur d’organes compatible avec l’Albanais.

Surtout, Séverine s’inquiète pour son fils Vincent. L’entourage du patient étranger est très bien renseigné sur ses proches et elle-même, y compris sur les moyens de la contacter hors du milieu hospitalier. Elle pense que ça peut résulter d’une vengeance contre elle, au sein de son service. Lorsque Séverine assiste à l’exécution d’un nommé Marmont, qui fait partie de la sphère médicale, probable complice des Albanais, c’est bien la preuve que la menace plane aussi sur elle. Séverine se rapproche de son fils, emmenant Vincent en week-end sur la côte normande. Outre les sites du Débarquement, c’est le petit village de Delaiseville qui intéresse la jeune femme. C’est de là qu’était originaire son père, qu’elle n’a quasiment pas connu. Une bourgade qui traversa des heures sombres à la Libération.

L’équipe des policières Claude Chaudron et Nathalie Machaut, de la Criminelle, a lancé son enquête sur le meurtre de Roger Marmont. Étant une des dernières à l’avoir rencontré, Séverine est interrogée, et bientôt mise sous surveillance. Si on y ajoute le cas du voleur de carte bancaire, trop de morts violentes autour d’elle, estime la police. Dans le même temps, les Albanais sont de retour dans le service de Séverine, disposant d’un "donneur vivant" pour la greffe. Tout serait en ordre, mais le patient est trop faible et elle est obligée de reporter l’intervention. Face à ce retard, les Albanais vont augmenter la pression, s’en prenant à Vincent – c’était à craindre. Si Séverine doit réagir en prenant les bonnes décisions, les policiers ne sont pas inactifs non plus…

(Extrait) “Le technicien, qui semblait porter tous les malheurs du monde sur les épaules, se dirigeait vers l’avenue Parmentier. Il allait sûrement prendre le métro. Séverine accéléra le pas pour l’aborder. Elle avait prévu de l’attaquer de front, comme si elle était au courant de tout, pour le déstabiliser. Ce Roger ne lui paraissait pas bien solide.

Au moment où elle arrivait à quelques mètres de lui et s’apprêtait à l’appeler par son nom, une moto chevauchée par deux individus portant un casque intégral s’approcha du trottoir. Le passager arrière tendit un bras vers Roger. Séverine entendit deux violentes détonations. La tête du technicien explosa, le sang jaillit et l’homme s’effondra. "Sûrement pas un calibre 22", eut-elle le temps de se dire. La moto repartit dans un rugissement et disparut en quelques secondes sans qu’elle puisse relever son numéro. Des cris s’élevèrent.

Séverine s’éloigna au plus vite du lieu de l’assassinat. Elle n’avait pas du tout envie d’être interrogée. Roger était mort et elle savait qui étaient les commanditaires.”

Voilà un roman qui fourmille de qualités. Le lecteur de polars apprécie quand l’auteur s’est attaché à soigner la construction de l’intrigue. Avec Olivier Kourilsky, le perfectionnisme est de rigueur en la matière. D’autant que, s’agissant ici de son 9e titre, il maîtrise les rouages de l’histoire avec l’aisance qu’apporte une expérience certaine. Avec limpidité, il présente les portraits des protagonistes, et les faits auxquels est confrontée son héroïne. L’esquisse psychologique, basée sur son passé, est amplement suffisante pour que l’on entre rapidement avec elle dans l’action, pour partager sa dose d’anxiété.

Si l’ambiance de ce "polar médical" est 100 % crédible, c’est avant tout parce que Olivier Kourilsky connaît parfaitement le contexte. Sa biographie nous rappelle qu’il fut longtemps l’assistant du professeur Gabriel Richet à l’hôpital Tenon avant de prendre, en 1982, la direction du service de néphrologie-dialyse du tout nouvel hôpital d’Évry. Le métier du docteur Séverine Dombre et l’univers hospitalier n’ont donc pas de secret pour lui. C’est un atout non négligeable, pour évoquer un milieu avec réalisme. Ensuite, viennent des situations issues de la fiction, improbables mais néanmoins imaginables. Concernant l’épisode dramatique au village de Delaiseville, on est également proches d’événements qui se sont vraiment déroulés, en Normandie ou ailleurs en France.

Un suspense solide, riche en péripéties et en risques encourus, raconté avec une fluidité exemplaire. Un roman que l’on prend grand plaisir à lire !

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Une autre lecture du

Marche Ou Greffe !

de
PAUL MAUGENDRE

PAUL MAUGENDRE

Parution le 15 janvier 2017. 272 pages. 16,00€.

Bonjour madame, c’est pour une greffe

Je viens acheter un cœur,

Pas trop neuf, pas trop vieux

Un peu sucré, un peu salé,

Exinstas

Néphrologue à l’hôpital Tenon, à Paris, Séverine Dombre possède un foie, deux reins et un cœur comme tout le monde. Mais son cœur, contrairement à ses autres organes, est en capilotade.

Son parcours affectif et amoureux est semé d’obstacles. Elle a perdu son père dans un accident de la circulation, alors qu’elle n’avait que deux ans. Peut-être est-ce pour cela qu’elle prend souvent des amants plus vieux qu’elle. Des amants jetables comme les rasoirs ou les papiers mouchoirs. Ils ne restent pas longtemps dans son lit, et elle en change plus souvent que de slip.

Toutefois depuis quelques mois elle sort épisodiquement avec Hubert, un sexagénaire président d’un groupe spécialisé en logiciels d’analyse et de simulation. Elle a un gamin de quinze ans, Vincent, qu’elle a eu presque par hasard, dont la garde a été confiée à son père. Mais son adolescent, elle ne le voit qu’une fois pas mois, et encore. Ils ne communiquent guère.

Cela aurait pu durer encore longtemps si des clients spéciaux ne s’étaient un jour invités dans son service afin d’obtenir une consultation.

Un vieil homme du nom de Dibra, un Albanais qui ne parle pas le français, est accompagné de deux colosses qu’immédiatement Séverine Dombre surnomme en elle-même Dark Ice et Blue Ice à cause de la couleur de leurs yeux, de leur air froid et impénétrable. Dibra veut absolument se faire greffer un rein, mais la néphrologue a beau arguer que cela ne se passe pas comme ça, d’un coup de baguette magique, rien n’y fait il n’en démord pas. Enfin, c’est l’un des deux gardes du corps qui sert d’interprète, et Séverine explique qu’il faut appliquer un protocole, que les listes d’attentes sont à respecter, qu’il faut un donneur, que des examens sont à réaliser, et que bien d’autres précautions sont à prendre, rien n’y fait. Une grosse somme d’argent lui est même proposée, mais elle ne mange pas de ce pain là.

Pourtant elle pressent des fuites dans son service et ses deux responsables ont touché sans vergogne des enveloppes destinées soi-disant à des œuvres caritatives. Un policier d’un commissariat de quartier la contacte, l’informant que des tentatives de retraits ont été signalées et elle se rend compte qu’elle s’est fait voler sa carte bancaire. Puis un homme arrive à point nommé dans son service pour faire office de donneur. Il a été abattu d’une balle de 22 long rifle dans la tête, une arme peu usitée chez des truands. Puis un technicien du laboratoire d’histocompatibilité de Saint-Louis, un collègue qu’elle est allé voir afin de déterminer la compatibilité entre donneur et receveur, se fait abattre en pleine rue par deux motards.

Et comme sil elle n’avait pas compris qu’il lui faut absolument procéder à cette greffe de rein, des menaces pèsent sur son fils Vincent. Elles pèsent même si fort qu’il est enlevé.

En compagnie de Quentin, le jeune policier qui l’avait contactée à propos de sa carte et qu’elle trouve à son goût, penchant partagé par le jeune homme, Séverine va tout faire, enfin ce qu’elle peut, pour retrouver son fils tout en essayant de découvrir d’où peuvent provenir les fuites. Elle soupçonne certain(e)s de ses collègues, tenter de démêler cet imbroglio, tandis que des membres de la Criminelle, dirigée par la commandant Claude Chaudron et qui enquêtent sur l’agression mortelle du technicien, vont croiser son chemin, un peu grâce à Quentin.

Si l’on retrouve avec plaisir l’équipe de Claude Chaudron, c’est indéniablement la figure de Séverine Dombre, et par ricochet celle de son fils Vincent, qui prédomine.

Séverine est une femme forte, dans son domaine médical et elle ne se laisse pas monter sur les pieds, que ce soit de la part de ses collègues ou de sa hiérarchie. Mais dans le privé, elle est déboussolée. Sa vie affective est gravement atteinte et il lui faudrait une greffe de cœur, car tel le papillon elle butine à gauche et à droite. Ses relations avec son fils sont épisodiques, voire absentes, et elle ne l’accueille chez elle qu’avec une certaine réticence.

Pourtant cet épisode, l’enlèvement de Vincent, va déclencher en elle comme une forme de rédemption, une révélation, et alors qu’il disparait, il va lui manquer dans sa chair et son cerveau. Et par voie de conséquence, cela rejaillit aussi sur Vincent qui se met à apprécier cette femme qui se déclare sa mère mais ne s’en est jamais occupé.

L’enquête prend un tournant lorsqu’elle se rend en compagnie de Vincent en Normandie, non loin de Bayeux, dans le village natal de son père et grand-père. Et elle découvre tout un pan de l’histoire de sa famille qu’elle ignorait, et qui remonte lors du Débarquement des Alliés. Un secret familial et un épisode meurtrier dont les habitants de Delaiseville, ce petit village du bocage bajocasse, gardent encore en mémoire, comme une déchirure.

Le docteur Olivier Kourilsky étant néphrologue connait fort bien le milieu qu’il décrit, mais ce n’est pas pour autant que les scènes d’interventions hospitalières encombrent le récit. Elles se greffent avec justesse et le lecteur ne se sent pas perdu dans les techniques chirurgicales et travaux pratiques élémentaires de préparation.

Si la couverture rend bien cette double atmosphère d’hôpital et de truands, le titre en lui-même est particulièrement bien trouvé. Un jeu de mot qui pourrait prêter à sourire lorsque l’on ne connait pas le contexte de l‘intrigue, mais qui est en réduction la trame du roman.

Ce roman est suivi de Mon meilleur ami, une nouvelle publiée dans le quatrième recueil des Pontons flingueurs mais qui a été remaniée pour l’occasion.

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