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JOHN KATZENBACH |
Le Voyageur Sans VisageAux éditions PRESSE POCKETVisitez leur site |
1740Lectures depuisLe vendredi 7 Juin 2013
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Une lecture de |
Le personnage principal de ce roman, ce n’est ni le photographe professionnel et tueur mégalomane qui sème ses cadavres comme le Petit Poucet ses cailloux, ni son frère, psychiatre spécialisé, ni la jeune biographe devenue biographe contre sa volonté, ni même l’inspectrice de police, jeune femme personnellement impliquée dans ce drame puisque l’une des victimes est sa propre nièce. Non, le personnage principal, c’est la Mort. Comme le précise d’ailleurs le criminel à celle qu’il a choisie comme biographe : Le problème c’est que la mort a un attrait certain pour moi. J’aime plus ce qui s’achève que ce qui commence. Mais la mort est partout présente, obsessionnelle, implacable, et fait partie du décor, comme une compagne fidèle des acteurs de ce drame. Mercedes Barren, par exemple, qui a perdu son mari, alors qu’elle était jeune mariée. Une mort qui lui avait donné rendez-vous au Viêt-Nam. La mort qui lui avait déjà ravi son père au détour d’une route. Ann Hampton, qui est entrainée à son corps défendant dans cette histoire a assisté toute jeune à la mort accidentelle de son frère, provoquée par la rupture de la glace recouvrant un lac gelé. Les deux frères, le tueur et le psychiatre, ont aussi côtoyé la mort dans leur jeunesse, mort qui a entrainé leur père adoptif au fond d’un lac. C’est donc la mort qui domine ce roman, mais une mort violente, une mort toujours provoquée et non passive. Mercedes Barren, inspecteur de police à Miami ne s’est jamais remariée et sa vie est entièrement consacrée à son métier. Ses seuls élans de tendresse et d’amitiés sont dirigés envers Sasan, sa nièce. Une nuit elle est réveillée par son patron à la Criminelle qui lui annonce par téléphone le meurtre de Susan. Un meurtre accompagné de viol. De toutes ses forces elle se jette dans la bataille. Lorsque l’assassin est arrêté et condamné, elle pense que sa vengeance est accomplie. Pourtant elle n’est pas satisfaite, un geste insignifiant, un regard du meurtrier lui font supposer que l’homme arrêté n’est peut-être pas le coupable. Les présomptions s’accumulent mais aucune preuve tangible ne vient les confirmer. Aussi, cette nouvelle enquête, elle la prend à son compte. Ce sujet a déjà été abordé et traité de nombreuses fois dans la littérature policière. Le représentant de police qui se marginalise et recherche malgré tout un hypothétique meurtrier, n’est pas le premier à être mis en scène. Donc cette histoire pourrait n’être qu’une pâle copie de ce quia déjà maintes et maintes fois écrit et décrit. Et pourtant non, car John Katzenbach aborde, appréhende cette course poursuite d’une façon personnelle, privilégiant la psychologie et la description morale des personnages, employant le système des nombreux retours en arrière, sur leur enfance, afin d’expliquer leurs faits et gestes. Expliquer et non excuser. Un roman dense, fort, extrêmement poignant, surtout dans son épilogue. A ne pas confondre avec Le voyageur sans visage de Paul Halter ou encore le titre éponyme de Paul-Jacques Bonzon publié en 1973 dans la Bibliothèque Verte. |
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