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AEVAR ORN JOSEPSSON |
Les Anges NoirsAux éditions SERIE NOIREVisitez leur site |
656Lectures depuisLe vendredi 15 Septembre 2012
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Une lecture de |
Dans ce commissariat islandais, on s’occupe aussi bien de vandalisme sur voitures que de trafics d’ordinateurs et consoles de jeu. C’est plus souvent qu’à son tour le jeune Árni qui en est chargé. Chef du service, Stefán commence à songer à ses vacances. Même si ça déplait à des collègues chevronnés, Katrín, mère de famille et flic efficace, le remplacera. Ce lundi-là, une affaire prioritaire vient agiter le commissariat. Birgitta, informaticienne âgée de trente-sept ans, mère de deux enfants, divorcée, a disparu dans la nuit du samedi au dimanche. C’est dans la boite de nuit le Broadway qu’on l’a vue pour la dernière fois. Le premier rapport sur cette disparition est étonnamment très complet. Et le supérieur de Stefán ne parait pas savoir pourquoi l’enquête est si cruciale pour les autorités. Stefán et Katrín interrogent la mère de Birgitta. Il ne s’agit ni d’un suicide, ni de frasques sexuelles. Les deux enfants et l’ex-mari, Kristján, confirment au couple d’enquêteurs que Birgitta avait un emploi du temps chargé. Tout le contenu de son ordinateur PC a été détruit par un virus. Il semble qu’un faux policier soit déjà venu plus tôt voir les mêmes témoins, et qu’il s’intéressait à l’ordinateur portable de la disparue. À moins que cet inconnu ne soit flic dans un autre service, ce qui est même très probable. Ásta, amie kiné Noire de Birgitta, l’accompagnait en boite de nuit ce samedi soir. Chargé de recueillir son témoignage, le solitaire Árni se sent immédiatement attiré par la jeune femme. C’est aussi lui qui enquête sur le véhicule vandalisé d’un PDG, Steinar Ísfeld Arnarson. Nouvellement marié à la jeune et belle Maria après avoir quitté sa femme, Steinar n’est pas un si brillant chef d’entreprise. Il n’est guère apprécié de son voisin le garagiste Oskar, qui tarde à décrire ce qu’il a vu la nuit où la voiture fut abîmée. Steinar était aussi en conflit avec Birgitta, qu’il avait un temps employée, pour des salaires impayés. Leurs relations ne furent pas uniquement professionnelles, ce que confirme l’ex-mari de Birgitta. La voiture de la disparue est finalement découverte non loin du Broadway. Beaucoup de traces ont été effacées, mais de la suie et des cheveux sont trouvés à l’intérieur. Les policiers tentent de définir quels trajets fit Birgitta la nuit en question. Si l’info sur cette disparition a été rendue publique, ce n’est pas à cause de l’équipe de Stefán, ni de son supérieur. On peut se demander par qui et pourquoi Brigitta recevait une forte somme mensuelle. Fantasmant toujours sur Ásta, Árni questionne la sensuelle épouse du PDG Steinar. Le jeune policier a bien compris que l’homme était un magouilleur. Le couple passait aussi la soirée dans la même boite de nuit. Tant qu’on ignore si Birgitta est encore en vie, Stefán et Katrín désespèrent de trouver une piste sérieuse… Les polars nordiques comptent beaucoup d’admirateurs inconditionnels. Certains lecteurs adhèrent moins. Non pas que les décors glacials manquent de charme. Ni qu’on soit rebuté par les noms gutturaux. Peut-être les ambiances apparaissent-elles plus déroutantes. Néanmoins, des auteurs séduisent même les sceptiques. Ce sera probablement le cas de Ævar Örn Jósepsson. Certes, il nous raconte une enquête plutôt énigmatique. Pourtant, à l’image du 87e district d’Ed McBain, c’est la vie du commissariat qui retient d’abord l’intérêt. Ambition des uns, méthodes des autres, soucis au quotidien, désirs réfrénés, le cas de chacun des policiers est fort différent dans ce microcosme. Bien sûr, Stefán, Árni et Katrín sont les plus impliqués dans l’affaire en cours, qui met à l’épreuve leurs capacités de pros. Une intrigue solide et maîtrisée, non sans quelques sourires, entre mystère et psychologie. |