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HERVE JAOUEN |
Flora Des EmbrunsAux éditions PRESSES DE LA CITEVisitez leur site |
1859Lectures depuisLe samedi 17 Juin 2012
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Une lecture de |
Dans ce petit port tranquille de Bretagne, le café des Embruns vit au rythme des marées, du départ et du retour des pêcheurs, de la rotation du phare. Le café des Embrubs, c’est le refuge des marins. A sa barre, Flora, veuve de pêcheur et mère de Viviane, une jeunette de dix-huit ans, délurée, à la langue agile, lycéenne à l’étroit dans ce petit village. Tous les jours Flora effectue son pèlerinage, dire une prière à la chapelle Notre-Dame des Péris-en-mer, à la mémoire de Vinoc son mari, disparu en mer dix-sept dix-huit ans auparavant. Un mariage qui aura duré une semaine. Flora vit, survit, ressassant ses souvenirs. Des souvenirs en forme de honte qui lui laissent dans la bouche un goût amer, dans la tête des images d’humiliation, de duperie, de trahison. L’ambition qu’elle nourrissait et dont elle voulait faire profiter son fiancé s’est retournée contre elle. Nonna, l’armateur, le mareyeur, l’homme riche du canton, avait promis le commandement d’un bateau pour Vinoc si Flora couchait avec lui. Un calcul éhonté de la part de Flora qui, pensait-elle ne prêterait pas à conséquence. C’était sans compter sur le destin, représenté sous la forme d’un bossu, ivrogne, jaloux, malfaisant, pervers et cancanier. Le rêve a éclaté comme une bulle de savon, fragile et irisée dans le soleil, ballotée au gré du vent. Dans le village un étranger arrive. Il dit être de nationalité danoise, s’exprime avec difficulté, animé de mauvaises intentions, et dont l’idée fixe s’exprime en un seul mot : vengeance. Insidieusement, Hervé Jaouen nous entraîne sur la piste de cet homme et de son obsession, dans les souvenirs de Flora et de sa hantise, dans le dévergondage de Viviane et de son appétence de liberté et de distractions, dans les regrets et les désirs de Nonna, le vieux beau à l’origine de ce drame. Hervé Jaouen pose ses repères, ses jalons comme la mer abandonne sur la plage les algues et les détritus. L’on se dit que la vague va tout nettoyer, qu’avec le ressac le sable sera propre, débarrassé des impuretés. Mais comme la mer qui inexorablement rejette ses cadavres, Hervé Jaouen ne peut épiloguer sur une note optimiste. Il faut que la punition s’accomplisse, non pas en tant qu’exemple, mais sous l’aspect de mortification. |
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