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FRANCOIS JOLY |
La Mort, Comme Un ServiceAux éditions NYKTAVisitez leur site |
1225Lectures depuisLe jeudi 1 Decembre 2011
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Une lecture de |
Lorsqu’il se réveille dans un lit de la nouvelle clinique située sur les hauteurs de Vienne (Isère), Marc Desmond se rend compte que son rendez-vous avec la mort a été différé. Il revit et en même temps il a hâte de reprendre son travail. D’ailleurs inconsciemment il a repris du service. Il a aperçu un bonhomme à la mine chafouine, à l’appendice nasal développé, longiligne, le visage blafard, sortant en catimini d’une porte palière entrebâillée. La tête du coupable idéal des vols dont sont victimes quelques patients de la clinique. Alors Marc Desmond décide d’enquêter. Ah oui ! J’ai oublié de vous préciser que Marc Desmond est policier. Desmond s’informe auprès d’une infirmière mais celle-ci qui n’est en poste que depuis un mois ne peut lui apporter davantage de renseignements. L’infirmière-chef le rabroue, se retranchant derrière le secret médical. Trop facile et Desmond ne se démonte pas. Puisque c’est ainsi il va suivre l’individu louche qui semble bien connu du personnel, avec l’aval de son chef de service, quoi qu’il soit en convalescence pour quelques jours. Il reprend ses petites habitudes dans l’appartement familial déserté par sa femme partie soigner sa mère. Première chose, jeter à la poubelle le paquet de cigarettes qui trainait dans un tiroir. Mais épicurien dans l’âme et dans l’estomac, il ne se résout pas à changer d’alimentation et déguste avec un plaisir manifeste de bons petits plats roboratifs. La filature de celui qu’il a surnommé La Fouine démontre que si l’homme vit dans une demeure assez luxueuse, celle-ci ne correspond pas à la rémunération du métier exercé et qui ne devrait pas lui permettre d’acquérir une telle bâtisse. L’intrigue sert de support à François Joly pour évoquer un problème de société qui revient à la surface sporadiquement. Des interrogations sont posées et l’auteur met en balance le pour et le contre sans vouloir donner de réponses mais l’épilogue plonge dans le doute Marc Desmond et remet tout en question. Peut-on, en son âme et conscience, s’adonner ou autoriser certaines pratiques ? L’auteur ne pratique ni l’angélisme ni le démoniaque, il ne prêche pas un prosélytisme de circonstance ou un manichéisme assorti d’à-priori, de préjugés. Il narre des faits auxquels tout un chacun pourrait être confronté et même si on possède sa propre vision, sa persuasion ancrée au fond de soi, qui dit que confronté à ce genre de problème, on ne retournerait pas sa veste. Mais quel est cet embarras qui torpille la société bien pensante et moralisatrice ? A vous de le découvrir car le révéler risquerait de diluer l’intérêt de ce petit roman, même si l’épilogue offre une possibilité de prendre parti. Bizarre qu’à un certain moment Marc Desmond est prénommé Antoine (page 61). |
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