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SYLVAIN JAZDZEWSKI |
La Tectonique Des PloucsAux éditions LE RIFFLEVisitez leur site |
2224Lectures depuisLe mardi 22 Octobre 2008
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Une lecture de |
(“Engrenages”) Il s’agit d’une ville semblable à tant d’autres, avec autant de notables que de paumés, de braves filles que de crétins incultes, de fils de bourges et de pauvres bougres. C’est là que vit Ledru, policier onaniste et désabusé, pas heureux dans son couple, méprisé par son cynique collègue Bizeau. Ledru enquête sur une série de meurtre, dont les victimes ont été mutilées. Les trois premiers crimes restent mystérieux. Le quatrième pourrait bien lui offrir une piste. Isabelle, 23 ans, et la grosse Virginie, 29 ans, sont vendeuses sans être vraiment copines. Larguée par un dragueur nommé Frank, Virginie a besoin de la complicité d’Isabelle pour se venger. Elles piègent le minable séducteur dans une boîte de nuit. Virginie l’assomme d’un coup de bouteille. Mais Frank est découvert mort, mutilé à son tour. Sous le choc, Isabelle est hospitalisée. Grâce à elle, le policier pense avoir trouvé une piste. Pourtant, rien ne prouve que ce meurtre appartienne à la même série. Quelque part, rôde un jeune travesti traumatisé par son passé nébuleux… (“Les rentiers de la perdition”) Alain et Nico font partie des moins futés parmi les habitants de cette ville, des toquards pur jus. Ayant dérobé une disquette compromettante, le duo envisage de faire chanter le banquier Deflanque, impliqué dans des malversations. Le premier échange, disquette contre fric, est évidemment un échec. À peine plus maligne qu’eux, leur amie Josy accepte de les aider. Elle va tenter de séduire Anthony, le fils du banquier, pour atteindre son père. Elle se la joue “mission FBI style”, infiltrant les fils de bourges du secteur… Après les ratages de sa dernière enquête, le policier Ledru s’est mis à l’écart. Limite épave, il a trouvé refuge chez Germaine, une dame âgée dont on a massacré les chats. Avec David, jeune flic déjà déçu, ils vont former un trio quasi-familial. Le coupable de l’affaire précédent frappe une dernière fois. Il a bouché la boucle, et reste introuvable… Tandis que le banquier implique un de ses jeunes collaborateurs dans ses magouilles, Josy tombe amoureuse d’Anthony. Ses amis de la sataniste Confrérie de la Jarretière Rouge sont un peu inquiétants. Et ceux de Josy, qui vont essayer une deuxième fois de faire cracher le banquier, sont de plus en plus vulgaires et encombrants. Mais Josy espère améliorer son sort. Révéler les magouilles du banquier peut-il changer le monde tel qu’il est ? Quant à Ledru, il retrouvera peut-être l’envie de réintégrer la police… Préciser que c’est un roman en deux parties n’est pas inutile, car ces deux épisodes n’ont pas exactement la même tonalité. Dans la première, sur laquelle plane l’ombre d’un criminel déséquilibré, la narration est plus elliptique, nerveuse, sarcastique. Elle restitue une ambiance plutôt glauque et violente. On retrouve la même ironie dans la seconde partie, où le récit semble plus ordonné, moins éclaté. La caricature des personnages est d’autant plus savoureuse. L’auteur avoue que cet épisode apporte “comme une note d’espoir dans la fange, une main tendue au milieu des gravats.” Dans les deux parties, il fait preuve d’une belle souplesse d’écriture. Il n’oublie pas de souligner la triste réalité de notre époque : “Un plan social n’existe pas, mettre des gens dans la merde en leur retirant de quoi bouffer est plus exact, mais fait moins joli à la télé.” À découvrir, sans nul doute ! |
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