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JUAN |
La MaudichaAux éditions EDITIONS DU BARBU |
1577Lectures depuisLe mardi 17 Septembre 2008
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Une lecture de |
En 1976, dans la région de Montpellier. C’est un marginal, qui se présente sous le nom de Léni Lopez. Il traîne avec le guitariste gitan Paco, abusant ensemble des soirées avinées. Léni glane un peu de fric quand le nommé Vendetta lui confie des missions de tueur à gages. Sans doute Léni a-t-il un passé, inconnu de tous. Il devient encaisseur auprès des putes pour le réseau du Baron. Ni plus excitant, ni plus glorieux que d’abattre des gens, mais plus tranquille. Pas sûr, car le Milieu est en pleine réorganisation dans le secteur. Malgré des activités semblant honorables, Rossi, Nesiri et Margall sont les nouveaux caïds montpelliérains. Ils visent l’Excelsior, le très rentable hôtel appartenant au Baron. Ex-prostituée d’origine yougoslave, Bilijana devient la compagne du Baron. Mais elle est au service des nouveaux Capos. S’ensuit un nettoyage, qui permet à la jeune femme d’hériter du défunt Baron. Devenu son amant, Léni s’installe avec elle au manoir. Lui qui cherche la liberté est plutôt prisonnier de cette propriété. Police et Justice suivent de près l’évolution du Milieu local. Simple surveillance, puisqu’on n’a guère de preuve contre eux. Même s’il vit avec Bilijana, même si son ami Paco est venu vivre au manoir, Léni se sent mal dans sa peau. Il rêve toujours de quitter le Milieu, devenu autour de lui un grand merdier. Toute sortie étant définitive, autant choisir le moment… Trente ans plus tard. Enfant adopté, Robin est agent du Fisc. Il connaît maintenant le pedigree de ses vrais parents. Disparu sous le nom de Léni Lopez, son père fut auparavant le redouté Gonçalves. Sa mère était Bilijana, qui vient de mourir. Robin mène à bien son projet. Filer avec un magot en billets, blanchir le pactole, semer les enquêteurs, changer d’identité et de visage. Certes, Interpol est sur ses traces, mais il a bien préparé son embrouille... Ce roman se présente en deux parties. La première raconte le sombre destin de Léni. Cette année-là, Spaggiari était un héros, l’été fut caniculaire, et Léni pataugeait en eaux troubles. La seconde, c’est la revanche du fils. Muni de comptes dans des paradis fiscaux sous de fausses identités, il réalise “le gros coup” et espère duper la police. Deux personnages en rupture, ce qui les rend plutôt attachants. On imagine bien que leur sort est déjà scellé. Dans le cas de Léni, on retrouve avec un grand plaisir le Milieu d’antan, avec son ambiance crapoteuse. La narration nerveuse indique que l’auteur est habité par l’esprit de Léni et de Robin. Il cultive une noirceur bienvenue, qui offre une force certaine à cette intrigue. Très convaincant. |