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VIVIANE JANOUIN-BENANTI |
Puissances Démoniaques En Terre MaçonneAux éditions CHEMINEMENTS CRIMES & MYSTERES |
3457Lectures depuisLe mardi 21 Mai 2008
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Une lecture de |
Franc-maçon, Samuel Sacré est producteur de moules de bouchot à Marans, non loin de La Rochelle. Quand ce pacifiste revient de la guerre de 14-18, sa femme est décédée. Il récupère à l’orphelinat sa fille Liliane, mongolienne de 9 ans, et adopte l’ami protecteur de celle-ci, Maurice, un peu plus âgé. La vie reprend son cours. Le pasteur Gérald, franc-maçon et compagnon de combat de Samuel, estime possible d’éduquer quelque peu la jeune Lili. Malgré sa lenteur, la petite fille au beau visage est plutôt intuitive. Samuel traite Maurice comme son vrai fils, qui lui succèdera un jour. Il se remarie avec Sophie, jeune femme en rupture avec sa famille. Dans la région, la très active secte du Labarum est dirigée par Denis Sicar. Son discours propagandiste anti-républicain est virulent contre les francs-maçons, accusés de tous les maux, de toutes les perversions. Il s’appuie sur la vieille doctrine du pape Léon XIII, bien plus violente que celle de l’Église catholique de ce temps. Ces fanatiques ignorent être infiltrés par des gendarmes, amis de Samuel. Le cérémonial de cette ligue et ses arguments associant Satan et franc-maçonnerie peut les faire passer pour des illuminés. Mais les discrets enquêteurs se méfient de Sicar. Puissant dans sa secte, il mène par ailleurs une vie médiocre. Grâce au pasteur Gérald, Lili progresse. Il organise pour Maurice et elle un petit spectacle de théâtre Mais quand Lili commence à exprimer l’envie d’avoir un bébé, le pasteur n’oublie pas que l’avenir de cette enfant reste incertain. Lili a aussi envie de connaître la mère de Sophie. Cette grand-mère, dure et hostile, est la cause d’un lourd secret que Sophie ne peut évacuer. De son côté, Denis Sicar cultive sa rancœur contre Samuel. Il pense que ce franc-maçon détesté dispose d’une grosse fortune, alors que lui vit tel un miséreux. Les gendarmes craignent que Sicar prépare un “mauvais coup”... Comme dans ses précédents romans s’inspirant de faits réels, Viviane Janouin-Benanti privilégie la psychologie et le quotidien des protagonistes d’une affaire criminelle qui se dessine. Elle évoque le contexte de l’époque, retenant surtout deux thèmes. D’abord, le cas de la touchante Lili. La science d’alors n’apportant aucune réponse sur le mongolisme, tout progrès ne pouvait venir que d’initiatives personnelles. Quant au regard porté sur ce handicap, il était fatalement négatif. L’autre sujet, ce sont ces mouvements sectaires plus soutenus que condamnés par l’Église. Il est utile de rappeler la férocité de leur prosélytisme contre la république laïque, la franc-maçonnerie, la tiédeur des catholiques, et contre tous les étrangers (Ce sont ces mêmes ligues de cagoulards qui tenteront un coup d’état en 1937). De la haine au crime crapuleux, l’auteur nous montre qu’il n’y a qu’un pas. |
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