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PASCAL JAHOUEL |
La Gigue Des CaillerasAux éditions KRAKOENVisitez leur site |
2874Lectures depuisLe mercredi 6 Juin 2007
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Une lecture de |
La chute mortelle de Denis Dupré, à la Cité des Moineaux, peut passer pour un suicide. Sauf que, celui qu’on surnommait Le Rouquin, était le principal fournisseur en substances illicites de la région de Rouen. Son confortable appartement témoigne qu’il ne s’agissait pas d’un désespéré. Lejeune, flic peu conformiste, s’oppose à son supérieur, qui veut classer l’affaire. Il obtient le soutien de Cendrine, séduisante substitut du procureur. Spectateur du quartier, Popaul Hervieux connaît trop bien Dupré et ses anciens amis. Quinze ans plus tôt, ces “Trois Mousquetaires” ont martyrisé sa sœur Hélène, qui végète depuis en psychiatrie. Ils dealaient, organisaient des tournantes, dominaient le secteur. L’un d’eux, Dosbarrios, est devenu un redoutable avocat. Le troisième, Patrick Firmin, a fait une belle carrière de footballeur pro. Il joue encore, dans l’équipe du Havre. Bien que Lejeune soit à l’origine de l’enquête, celle-ci est confiée au capitaine Rachid Laghaouat, natif de la Cité des Moineaux. Lejeune est pourtant né dans un univers similaire, au Havre. Son père, ardent militant anar, et sa mère, y vivent toujours. S’intéressant à Firmin, Lejeune repère rapidement le garage où le footballeur cache son stock de drogues variées. Mais le policier se fait assommer. A son réveil, la marchandise a disparu. Menacé par Dosbarrios (l’avocat de Firmin), moqué par ses collègues (dont Rachid et le commissaire Chassevent), cogné par des cons de supporters (manipulés), Lejeune persiste - même s'il frôle la révocation... Il s’agit là d’un résumé factuel, esquissant les péripéties majeures de cette histoire. Si l’intrigue est riche autant qu’agitée, on retient surtout la tonalité de ce récit entraînant. La description de la Cité, pouilleuse Cour des Miracles d’aujourd’hui ; le portrait du commissaire, au look ridicule ; celui du père de Lejeune, éternel gaucho-libertaire ; les relations contrariées avec la belle substitut… On sourit beaucoup grâce à cette aventure mouvementée. Dans l’esprit de Michel Audiard, les dialogues sont percutants. En outre, l’intitulé de chaque chapitre évoque une danse. Bien sûr, le policier frondeur subit quelques avatars, mais il est tenace, obstiné dans sa quête de vérité. Enjoué et captivant, voilà un roman extrêmement sympathique. |
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