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BEATRICE JOYAUD |
Plaisir En BoucheAux éditions LA NOIRE |
427Lectures depuisLe mardi 13 Octobre 2015
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Une lecture de |
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Parution novembre 2001. 176 pages. 14,75€. Réédition Folio Policier N°503. Parution février 2008. 240 pages. 7,00€. Ceci n'est pas un cours d'éducation sexuelle ! Abandonné, recueilli par un policier et placé dans un orphelinat, Balthazar Chacun prend son envol à quinze ans en s’enfuyant de l’établissement. Il rencontre dans un bar Helga, une gamine de son âge, et l’emmène dans sa chambrette. En reconnaissance de la nuit passée, elle le présente à son oncle Robert qui tient un petit restaurant. Il gravit tous les échelons de la restauration et bientôt s’impose comme un maître queux incontestable. Il s’inscrit dans une école gastronomique, qui compte une centaine d’élèves dont une seule fille, et en sort haut la main major de sa promotion. Au cours de ses années d’études il s’est lié avec trois autres compères, Lepan, Berthelin et Perduré. Quelques incidents émaillent ses années d’études. Il se confronte à des tenants de la défense du terroir, tandis qu’il prône la valorisation de la recherche, du goût et des couleurs. Parmi ces défenseurs du terroir figure la seule fille du groupe. Au décès de l’oncle Robert, Balthazar reprend l’affaire avec Helga. Rapidement ils rachètent un restaurant plus sélect, l’Arthus et le cuisinier peut se consacrer à de nouvelles recettes. Rapidement il obtient ses trois étoiles. Tout marche pour le mieux jusqu’au jour où il reçoit une lettre anonyme le prévenant qu’il s’est englué dans la facilité. Conséquence il perd une étoile. Mais il s’acharne malgré les lettres anonymes qui lui donnent conseils ou le réprimandent. Le succès de l’Arthus ne lui suffit pas. Il crée Le Palais des Nuits, grâce à un fond d’investissement, et s’investit dans de nouvelles préparations, plus scientifiques. Il veut se surpasser, étonner. Il va même jusqu’à élaborer des recettes à base de résidus d’origine humaine ou animale, de pierre et même de drogues ou de poison.
Sous l’étiquette de roman noir, Plaisir en bouche dénonce certaines dérives gastronomiques, en grossissant d’une manière pour le moins exagérée l’inventivité qui devient le moteur obsessionnel de quelques chefs de cuisine. L’action se passe dans les années 2040 et quelques, mais on ne peut présager des résultats. D’ailleurs sous les traits de Balthazar j’ai aussitôt plaqué le visage d’un cuisinier savoyard coiffé d’un chapeau à larges bords qui est le chantre de la cuisine dite du terroir mais à base d’éprouvettes, instigateur de la cuisine dite moléculaire. Si le roman se montre fade dans les premiers chapitres, peu à peu la saveur se rehausse grâce à quelques épices savamment dosées et ajoutées au gré du déroulement de l’intrigue jusqu’à un final qui se révèle savoureux. |