Russie, 2015, les troupes de Koba, de l’alliance démocrate et nationalistes ont vaincu les troupes anarcho-communistes, le pays est exsangue. A Mourmansk, Constantin Vadim, obscur inspecteur de police, ne peut cependant pas se réjouir totalement : son ex femme, Julia, avait choisi l’autre camp, et est devenue une des figures militaires des vaincus, et leur fils Micha, qui l’accompagnait, a été tué au début de la guerre. Il s’attend à être envoyé quelque part au fin fond de la Sibérie, à la suite d’une erreur, quand il apprend, de la bouche de son ancien condisciple Roy, haut gradé de la Tcheka, qu’il est finalement muté à Moscou. Sur place, il s’aperçoit que son boulot sera double : Après une légère opération esthétique, on l’entraîne à être un double de Koba, prêt à la remplacer pour certains déplacements sans intérêt. Mais il est également nommé à la tête du service homicide dans le quartier le plus infernal de la capitale : totalement détruit par la guerre, il accueille tout ce qu’elle compte de misère : réfugiés, malades, estropiés, gamins abandonnés, prostituées en bout de course. Pour comble il arrive au moment où on vient de trouver le troisième cadavre d’une jeune femme, égorgée, étripée, et auquel ils manquent certains organes. Dans le quartier, le meurtrier a déjà un nom : Monstrum
Donald James ne fait pas dans la dentelle, mais sa description d’une Russie au bord du gouffre, prête à sombrer dans le nationalisme fascisant ne manque pas de vraisemblance. Comme ce pauvre Constantin, le lecteur est emporté par l’ouragan, balayé, secoué par la misère, la violence, et, bien entendu, par de nombreuses gueules de bois. L’enquête est prenante, et même si quelques coïncidences semblent un petit peu grosses, Donald James emporte l’adhésion par la puissance de son récit et de ses descriptions. Le lecteur en sort un peu sonné, et étonné d’avoir dévoré aussi rapidement ce gros pavé.
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