le chant des baleines de Didier JUNG


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DIDIER JUNG

Le Chant Des Baleines


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Didier JUNG




Une lecture de
PAUL MAUGENDRE

PAUL MAUGENDRE  

Parution 21 février 2015. 168 pages. 16,00€.

Au Nord, vais-je...

Drôle d'idée de cadeau qu'ont eue pour son départ en retraite les collègues d'Ange Morazzani. Ils lui ont offert une croisière au Spitzberg. Au moins, comme il se le dit in petto - il pratique plusieurs langues - il échappe à la canicule qui sévit sur Paris.

Sexagénaire, célibataire, cet ancien commissaire de police qui compte quarante ans de carrière dont les dix dernières années au 36 Quai des Orfèvres, il possède un défaut qui en même temps est une qualité. C'est un curieux et dans l'aéroport d'Oslo où il attend d'embarquer pour le port de Tromsø il scrute les passagers, les écoute parler, dissèque leur personnalité, cherchant à reconnaître parmi la foule ceux qui sont susceptibles de voyager avec lui sur l'Isbjørn.

Au soir du 3 août, la croisière peut commencer. Avant toute chose il faut procéder au traditionnel exercice de sauvetage, une opération dirigée par la commissaire de bord, une belle et grande femme âgée entre trente et quarante ans, et au physique typiquement nordique. La grande majorité des croisiéristes sont Norvégiens, un club de retraités qui monopolisent les tables, les mieux placées évidemment, la loi du nombre prévaut. Les autres voyageurs, se sentent un peu isolés et se regroupent. Morazzani fait donc la connaissance de ses compagnons, les retraités Norvégiens comptant pour du beurre, préférant se regrouper pour mieux parler de leur passé.

Les autres sont viennent d'horizons divers. Luca et sa compagne Francesca sont de Florence. Il a l'air d'un gigolo accroché aux basques d'une femme plus âgée que lui d'une vingtaine d'année mais richissime. D'ailleurs elle n'hésite pas à montrer ses bijoux à ses voisins de table. Jeremy Dawkins, Anglais installé en Dordogne, consacre la plus grande partie de ses loisirs à la défense des sans-papiers. Anna Moser est une Allemande que Morazzani a repéré à l'aéroport. Ce soir elle est seule, son amie Laura ayant le mal de mer a préféré rester dans sa cabine. Si Dawkins ne tente pas de séduire la belle Teutonne, c'est qu'il a compris qu'il avait près de lui une lesbienne. Font également partie de la tablée un Danois, Sven Pedersen, un solitaire, et un jeune étudiant Norvégien, Halvard Lund, guère plus loquace.

Entre Tromsø et l'île aux Ours, leur première destination, la mer de Barents en colère et sans aucun doute Morazzani n'est pas le seul à rester éveillé car de sa cabine il entend du bruit au milieu de la nuit dans la coursive. Le lendemain, dans la matinée, l'ex-policier surprend une conversation qui ne le concerne en rien et donc à laquelle il ne participe pas. Jawad Afridi, d'origine pakistanaise mais bien intégré comme commerçant à Trondheim, d'ailleurs il possède un passeport norvégien, est au centre de la discussion entre Dawkins et Halvard Lund. Lund est membre du parti d'extrême droite et se montre plutôt virulent, proférant l'anathème envers les islamistes.

Au cours de la soirée du lundi 4 août, une petite fête est organisée et sur la piste de danse Brit Larsen, la commissaire de bord, ayant dédaigné sa tenue de fonction et ayant revêtu une robe des plus seyante et provocante, ne manque pas de prétendants pour l'inviter à danser. Le premier à se mettre sur les rangs est Lund, mais il se montre un peu trop entreprenant, et elle le lâche pour se tourner vers Afridi, qui semble tout petit, d'ailleurs il l'est, dans les bras de sa partenaire.

Au cours de la nuit, Pedersen est seul sur le pont à l'avant du bateau. Il est muni de jumelles et sa passion, ce sont les baleines, ou plutôt le chant des baleines qu'il espère bien pouvoir entendre dans la nuit étoilée. A un certain moment, il entend un cri à l'arrière du navire. Il se précipite mais il est trop tard. Afridi est dans l'eau et il est impossible de le sauver de la noyade. Cela Morazzani ne l'apprendra que le lendemain matin. Accident ? Suicide ? Ou assassinat. Rien ne peut faire pencher la balance d'un côté ou de l'autre.

Plus tard il apprendra également le décès de Laura, la compagne d'Anna Moser dans des circonstances mal définies.

Le capitaine Jacobsen est fort embêté et lors de l'escale à Longyearbyen, une petite bourgade, le commissaire de la ville, Godtfried Berg, interroge quelques membres d'équipage sur la noyade de Jafridi. Peu à peu il lie connaissance avec Morazzani, les deux hommes s'estiment et l'ancien policier français va apporter sa contribution aux enquêtes du Norvégien. Car un autre drame va bientôt perturber la croisière.

De facture classique, ce roman est articulé comme un huis-clos en pleine mer. Tout se déroule sur le bâtiment, les escales n'étant là que pour le décor. Et cette histoire sent bon, non le hareng fumé prodigué à profusion lors des repas et surtout au petit déjeuner, mais des réminiscences à des œuvres d'Agatha Christie et Patricia Highsmith. Je ne vous dévoilerai pas les titres de ces romans, ce serait trop facile, mais sachez qu'ils comportent quelques mots en commun. Mais si Didier Jung use du même principe de construction pour son énigme, il a écrit une œuvre personnelle qui ne doit rien à ses grands-mères en littérature.

Sans s'embarrasser de détails inutiles, sans tergiverser, sans prendre des chemins détournés, Didier Jung construit son intrigue sans faille, et nous décrit en même temps le paysage et l'historique de certaines escales dont la ville minière de Barentsburg, située sur l'île du Spitzberg, dont la principale activité est l'extraction du charbon par une compagnie russe depuis 1932.

Les personnages sont campés en peu de mots, mais tout de suite on les a sous les yeux et surtout on connait leur profil psychologique et leur mentalité. Lund par exemple est particulièrement odieux, mais il n'est pas une exception et si vous avez la possibilité d'effectuer des croisières, ou de simples voyages en car par exemple, nul doute que vous avez déjà rencontré ce genre de personnage qui gâche vos vacances.

L'ex-commissaire Morazzani me fait un peu penser à Jules Maigret, par son côté calme, réfléchi, intéressé par les individus qu'il côtoie. Il est curieux mais pas indiscret. Cette curiosité qu'il professe à leur encontre n'étant pas indécente mais celle d'un être humain qui s'intéresse à ses congénères, un peu comme un psychologue et surtout, profession oblige, comme un profileur.

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