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HARRISON JUDD |
Les Ailes De La PeurAux éditions SERIE NOIREVisitez leur site |
776Lectures depuisLe dimanche 1 Mars 2015
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Une lecture de |
Experiment in fear - 1963. Traduction de André Maury. Parution décembre 1963. 256 pages. C'est vrai que la peur donne des ailes ! Patron d'une petite agence de publicité en devenir, Ben Latham est la victime depuis quelque temps d'une campagne de dénigrement. On l'accuse notamment d'ivrognerie et un incident survenu dans un bar élégant le met brutalement en face de la réalité. Mais il n'y attache que peu d'importance. Janie, sa jeune secrétaire, est prête à lui faire des confidences mais se rétracte au dernier moment. Le soir même il participe avec sa femme Lori à un raout chez le riche Ed Lindsell, ex-soupirant de Lori, qui aimerait bien investir dans l'agence Latham. A leur retour, le lieutenant Floyd de la brigade criminelle leur apprend le décès de Janie, retrouvée morte sous un pont. Après autopsie il s'avère que Janie est morte étranglée et qu'elle attendait un enfant. Ben Latham, en mémoire de la jeune fille, décide d'enquêter et découvre chez elle des mots doux tapés à la machine sur du papier à en-tête de l'agence. Appréhendé par des policiers qui surveillaient l'appartement, il est relâché faute de preuves. Le Globe, journal à scandales, lui consacre la Une, Tripp le journaliste et son assistant photographe utilisant d'odieux subterfuges pour réaliser des photos le montrant dans des postures délicates. Ainsi Latham est agressé par un énergumène l'accusant d'avoir tué sa fiancée. Auprès d'une vieille dame, voisine et amie de Janie, Ben tente d'en connaitre davantage sur les habitudes de sa secrétaire et ses relations. Tout s'écoule autour de Latham. Lori quitte le domicile conjugal, Le Globe est de plus en plus virulent dans ses articles à l'encontre du publicitaire et Floyd lui apprend que son alibi ne tient pas, la jeune fille ayant été assassinée en début de soirée. De plus le policier a trouvé chez Janie une alliance appartenant à Ben et que Lori ne portait plus. Latham lui confie la boîte dans laquelle elle était rangée afin de vérifier les empreintes digitales. Ray Payton, son adjoint, lui conseille de passer la main, les clients annulant leurs contrats. Une initiative corroborée par Aggie Peters, maquettiste et pivot de l'agence, peu gâtée par la nature. A une nouvelle visite à la vieille dame, Ben fait la connaissance de Forbes, le neveu de celle-ci qui l'entraîne dans un hôtel très spécial, habité par des travestis et des homosexuels. Latham comprend qu'il est tombé dans un traquenard d'autant qu'à sa sortie les journalistes du GLobe sont encore présents.
L'histoire d'un homme victime des rumeurs et des événements, manipulé et qui doit se défendre bec et ongles d'une accusation d'assassinat, ce n'est pas nouveau et William Irish, entre autres, en a plusieurs fois exploré les facettes sous l'angle du suspense. Ce roman cependant se lit avec plaisir, car comme l'édictait une publicité pour un grand magasin parisien, à chaque instant il se passe quelque chose. Mais là où l'auteur, et peut-être le traducteur, dépasse la dose dans l'ineptie réside dans la description des démêlés de Latham avec les homosexuels. Les termes, les qualificatifs injurieux font florès et Latham se montre particulièrement odieux et virulent dans ses jugements, ses discours discriminatoires. Ce qui enlève, non pas de la crédibilité au récit, mais la note de sympathie que le lecteur pouvait ressentir envers celui qui victime des rumeurs et des racontars, ne se prive pas de taper à bâtons rompus sur une partie marginalisée de la population.
Curiosité : Les amateurs de cocktails trouveront la recette du Side-car : un mélange de jus de citron, de Cointreau et de Cognac.
Citation : Une femme affligée d'un visage comme le mien doit faire travailler sa tête si elle veut survivre. |