|
|
CLAUDE JOSTE |
Le Chandelier De NoëlAux éditions FLEUVE NOIRVisitez leur site |
961Lectures depuisLe vendredi 27 Decembre 2013
|
Une lecture de |
Âgé de vingt-neuf ans, le parisien Jacques Morin est chef-steward depuis quatre ans chez Air France. Voilà quelques mois qu'il est affecté aux vols vers les États-Unis. Un jour, dans un bar des Champs-Élysées, une femme lui a proposé de transporter une valise avec un double-fonds, cachant des sachets censés contenir trois kilos d'essences de parfums. Ayant besoin d'argent, Morin a accepté. Il a été arrêté dès son arrivée à New York. L'agent du FBI Jef Strafford comprend qu'il n'est qu'un messager, d'autant que Morin n'a pas de casier judiciaire. Le chef-steward accepte d'aider Strafford à coincer le nommé Luigi, à qui il va remettre la valise avec la drogue. La Mafia n'ignore pas le rôle de Morin dans cette affaire. C'est ainsi que le Français se retrouve bientôt emprisonné dans un pénitencier. On sait que c'est un indic, aussi est-il l'objet de brimades permanentes. Venant des gardiens, mais surtout de Gros Sam et P'tit Louis, chargés par la Mafia de lui en faire baver. Un incident lui permet d'échapper à un sort fatal, avant qu'il soit libéré grâce à Strafford. En décembre, Morin est de retour en France, peu avant Noël. Il ressasse le conseil du père Hobson, aumônier du pénitencier : “Quittez la France, émigrez en Australie, refaites votre vie sous une autre identité.” Son appartement a été reloué. La mannequin Sonia Volovniev, qui l'a entraîné dans ce trafic, n'habite plus à son adresse passée. Morin renoue avec son ex-petite amie, Claire. Avec son aide, il trouve l'adresse actuelle de Sonia. Quand Morin est en face d'elle, il est prêt à se venger en la frappant avec un chandelier. Il finit par exiger de l'argent et des papiers d'identité pour fuir la France. Sonia s'adresse au chef du trafic de drogue, le photographe Max Reinhardt. Celui-ci fait semblant d'accepter le chantage, où Sonia servira d'intermédiaire avec Morin. Peu après, Reinhardt massacre la jeune femme à l'aide du chandelier portant les empreintes de l'ex-steward. Ce dernier est bientôt piégé sur les lieux du crime, car le photographe a alerté la police. Le chevronné commissaire principal Thiébaut et son adjoint Lambert, de la Brigade criminelle du Quai des Orfèvres, sont chargés de l'affaire... Né en 1930, Claude Joste débuta aux éditions Fleuve Noir en écrivant plusieurs romans pour la collection Feu. En 1967, il publie son premier titre en Spécial-Police, “Le chandelier de Noël”. C'est la naissance du commissaire Jérôme Thiébaut, expérimenté et fumeur de pipe comme il se doit, pour des enquêtes traditionnelles. On y explore divers décors et milieux sociaux à la manière des “Cinq dernières minutes”, au risque d'intrigues assez mollassonnes. Jusqu'en 1987 (“Les clarines de Neuilly”), Claude Joste sera très productif, dans les romans policiers, l'espionnage, et en collaboration sous d'autres pseudonymes. Ce premier polar de Claude Joste est certainement un de ses plus convaincants. Par sa construction d'abord, puisque nous suivons les déboires du héros, aux États-Unis puis en France. Par son ambiance et son contexte aussi, qui apparaissent plutôt conformes à cette décennie 1960. Un suspense, non pas exceptionnel, mais vraiment palpitant.
Collection Spécial Police N°599. Parution 1967. 222 pages. Un titre de cire, Constance... Si le voyage s'est bien passé, l'atterrissage est rude pour le chef-steward Jacques Morin. Son avion à peine posé, il est appréhendé par un agent fédéral du Narcotic Bureau. Sa valise est fouillée et dans le double fond reposent des petits paquets de drogue, ce qui est totalement prohibé aux Etats-Unis. Morin se défend, arguant qu'il pensait qu'il s'agissait d'échantillons de parfum qu'une dame lui avait demandé de passer en fraude. S'il reconnait les faits, il ment toutefois sur l'identité de la personne qui lui a refilé ce cadeau empoisonné. C'est un peu de sa faute aussi. Il n'avait qu'à pas se laisser entraîner à jouer dans un Cercle et surtout perdre. Et pour régler ses dettes, il avait accepté ce petit arrangement proposé par Sonia, sa maîtresse depuis six mois. Et ce au mépris qu'il fut fiancé et a lâchement plaqué sa promise Carole. Au bout de six mois enfermé dans un pénitencier, il est libéré et peu regagner la France. Six mois en butte à des codétenus qui auraient aimé lui faire passer le goût du hamburger mais n'ont pas réussi, à leur grand désappointement. Ils n'ont pas apprécié qu'il ait mangé la consigne, car tout bon truand qui se respecte ne dénonce jamais ses petits camarades. Sauf que Morin n'est pas un truand et ne connait pas un soi-disant code de l' honneur. De retour en France, à quelques jours de Noël, il retrouve Carole et Sonia. Carole prête à accepter de renouer, et même partir en Australie avec lui sous une nouvelle identité. Elle l'aide même à retrouver la trace de Sonia qui a déménagé. Car Morin a besoin d'argent pour réaliser ses projets et c'est auprès de Sonia qu'il quémande. Sonia, qui est une cover-girl, en parle à Max, le photographe, qui la prend sous toutes les coutures, sauf celle auxquelles vous pensez car il est homosexuel, mais surtout celui qui a imaginé se servir de Morin comme passeur. Morin retrouve Sonia chez elle et exaspéré par ses déclarations, il empoigne un chandelier. Sonia lui balance une flûte d'eau, dans laquelle trempait une rose qui n'avait rien demandé à qui que ce soit, et Morin ainsi aspergé recouvre ses esprits. Il revient le lendemain récupérer l'argent promis par Sonia mais découvre son cadavre. Les policiers, qui ont été avertis par un appel téléphonique anonyme, le découvrent prostré près du corps et du chandelier ensanglanté et n'ont aucun mal à l'appréhender.
Le lecteur assiste en direct au meurtre de Sonia, donc il connait l'identité de l'assassin. Le commissaire principal Jérôme Thiébaut, du 36 Quai des Orfèvres, est sollicité pour découvrir le coupable, même s'il l'a sous la main. Son adjoint Lambert se charge de cuisiner Morin, mais quelque chose chiffonne Thiébaut. Le chandelier de Noël, premier roman de Claude Joste dans la collection Spécial Police car il en avait déjà publié dans la collection Feu, voit l'apparition, tardive, du commissaire Thiébaut, qui deviendra un personnage récurrent. Il possède des similitudes avec deux célèbres personnages, se montrant tout à la fois un peu Maigret, un peu Columbo, dans leur façon de procéder mais pas dans leur physique. Pour le côté Maigret voici ce que cela donne : Cette question, il aurait dû la poser depuis le début, mais il avait préférer s'imprégner lentement de l'atmosphère de cette chambre, essayer de se faire une image de Sonia Volovniev vivante, prendre l'affaire du "dedans" comme il aimait à le dire. Pour Columbo, cela est plus diffus, mais l'intrigue en elle-même ressemble aux histoires de cette série télévisée puisque le téléspectateur voit l'assassin perpétrer son forfait. Thiébaut fit trois pas en direction de l'atelier et demanda, sans y attacher volontairement beaucoup d'intérêt : Je suppose que vous ne verrez pas d'inconvénient à ce que je bavarde quelques instants avec... Le lecteur ayant toutes les données en mains attend l'épilogue en se demandant comment Thiébaut va confondre le coupable. Mais l'auteur sort un lapin de son chapeau tout en restant logique dans son raisonnement. Donc la fin déçoit quelque peu, mais est largement compensée par l'intrigue en général et le début en particulier. |
Autres titres de |