Ah, le mythique « 36 », ses couloirs tortueux, ses soupentes étouffantes, son escalier interminable. Avant qu’il ne soit trop tard, avant le déménagement aux Batignolles, laissez-vous tenter par le voyage labyrinthique auquel vous invite Hervé Jourdain. Zoé, jeune officier de police de vingt-neuf ans, intègre une équipe de la Crim’. Mal reçue par son directeur, à qui on l’a imposée, tolérée sans passion par son chef de groupe et ignorée par son coéquipier, Zoé se trouve dès sa première permanence devant un meurtre délicat, au potentiel médiatique énorme : un juge a été assassiné en plein Palais. Assassiner un juge, c’est attaquer la République ! Le tueur n’en reste malheureusement pas là. Il va s’attaquer aussi aux avocats, et même aux policiers, choisissant ses cibles soigneusement, et s’évaporant à peine le forfait commis. Hervé Jourdain nous construit un meurtre en chambre de dimension impressionnante puisque son lieu clos occupe tout l’île de la Cité (ou presque). Entre sa place à trouver dans l’équipe, ses preuves à faire dans sa première affaire, Zoé s’entraîne au badminton. C’est une jeune femme attachante, comme chacun des personnages de ce roman qui nous offre une visite approfondie du Palais de Justice, de ses sous-sols à ses combles, de la salle des Pas perdus à celles des assises. Une intrigue fignolée qui emballera les amateurs de mystère. Un « Quai des Orfèvres » qui porte bien son nom, et qui a sans doute voulu honorer, pour son cru 2013 un roman en forme de célébration des lieux les plus symboliques de la justice française avant que la modernité ne leur tourne le dos.
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