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HERVE JAOUEN |
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1411Lectures depuisLe samedi 23 Novembre 2013
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Une lecture de |
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Bon anniversaire à Hervé Jaouen né le 18 novembre 1946. Six nouvelles composent ce recueil dont le thème central est la mort acceptée, sinon provoquée. Le suicide consécutif à une dérive que ne veulent plus subir les protagonistes de ces histoires. Des personnages qui sont lassés de se confronter à un destin cruel, impitoyable ou tout simplement indifférent. Ils choisissent le terme d’une vie devenue pour eux trop lourde et cherchent le refuge, la liberté dans un ailleurs peut-être problématique mais qui devrait se révéler plus doux que ce qu’ils ont subi depuis leur naissance ou presque. Ce peut être aussi un accroc dans une existence encore jeune alors que tout pourrait leur sourire même s’ils sont nés dans une famille dont les prétentions sont loin d’être bourgeoises. Quoique l’origine familiale et l’épaisseur du portefeuille paternel ne soient pas des critères de longévité. Mais voyons un peu plus en détail ces tranches de vie contées avec sensibilité par Hervé Jaouen. Le jeune homme qui souriait tout le temps met en scène un employé de banque dont la principale singularité est de tout le temps sourire, acceptant les remontrances sans broncher, ne dévoilant rien de sa vie privée. Il a toujours vécu chez papa maman, de modestes employés, a poursuivi des études lui permettant de trouver un travail dont personne d’autre ne voulait. Il n’a pas de petite amie, mais cela ne le traumatise pas. Mais il possède un secret et le jour où il ne pourra plus s’extérioriser avec, ce sera le début de la fin. Dans La montre, le “ héros ” est un gamin à qui le grand-père a cru bon de donner sa montre-gousset. Il est fier de cette remarquable relique, mais le temps joue contre lui, ou plutôt ses condisciples lui jouent un sale tour. Jusqu’au jour où il se voit supprimer par sa mère son argent de poche pour un malheureux paquet de cigarettes qui traînait. Autre histoire poignante, ce qui ne veut pas dire que les autres ne le sont pas, mais celle-ci plus particulièrement, La prairie, qui narre la vie d’un couple de paysans qui à force de courage, de travail, parvient à s’établir, à posséder leur maison, à être des gens respectables, eux qui ont débuté comme commis de ferme à douze ans. Ils ne se sont jamais dit je t’aime, cela leur semblait superflu, ils ont construit leur couple sans heurt, ils sont eut des enfants qu’ils ont élevés dans la dignité des personnes simples et respectueuses, jusqu’au jour où l’homme a démissionné et s’est laissé aller, usé par le labeur Des histoires simples, émouvantes, de tous les jours, sans artifices, sans misérabilisme, mettant en scène des personnages ordinaires, modestes, faibles parfois au contact d’une société qui s’acharne à les briser, à les mutiler, à les humilier. Une dérive insidieuse qui guette chacun de nous, pour peu que l’on ne sache se rebeller contre les vicissitudes d’un monde qui ne pense que profit, rentabilité, avec comme matériel l’arnaque, la répression, le mépris. |
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