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CLAUDE IZNER |
Le Carrefour Des écrasésAux éditions 10/18Visitez leur site |
2586Lectures depuisLe vendredi 20 Janvier 2006
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Une lecture de |
Un escarpin rouge et une puissante odeur de bouc mettent en émoi la librairie Elzévir ! Un chevrier qui arpente Paris avec son troupeau de biquettes est venu rapporter, à qui de droit, la dernière trouvaille de son chien. La chaussure, ramassée au Jardin des Plantes, contenait, en guise de semelle, une carte de la librairie. Oubliant qu'il est en quarantaine pour cause de scarlatine, Kenji Mori se précipite à Saint-Mandé, tremblant d'appréhension pour sa chère Iris. La jeune fille, en pension chez Melle Bontemps, se porte comme une charme, et explique qu'elle a prêté ses chaussures à son amie Elisa, partie visiter sa mère. Mais l'on vient de ramasser, au carrefour des écrasés, le corps d'une jeune fille toute de rouge vêtue et déchaussée. Cette fois, il s'agit pas d'un accident de la circulation mais d'un meurtre. Et la police peine à identifier ce corps au visage vitriolé... Sur les talons de Kenji, son associé et père adoptif, Victor Legris flaire une nouvelle enquête. Trompant maladroitement la vigilance anxieuse de Tasha, il cherche à faire le lien entre Elisa et la jeune morte du carrefour. Melle Bontemps, qui n'aime rien tant que les mystères et les pâtisseries, lui a donné le nom de famille de sa pensionnaire, mais sous la forme d'une énigme qui l'entraîne sur les boulevards. Si Victor veut rencontrer la mère d'Elisa et s'assurer que la jeune fille va bien, il devra attendre la fin du spectacle: Mme Fourchon ravit les habitués de l'Eldorado sous le nom de Noémie Gerfleur. Alors qu'il traîne près de sa loge, Victor assiste à la livraison d'une gerbe de roses rouge accompagnée d'un message sibyllin qui met Noémie Gerfleur au plus mal. La chanteuse est retrouvée assassinée chez elle dans les jours qui suivent et il ne fait aucun doute qu'elle a ouvert à son assassin. D’abord la fille et puis la mère… Avec, au départ, pour seul indice le billet ramassé dans la loge de Noémie Gerfleur, Victor s’efforce, avec la complicité bougonne de Jojo, l’adorable commis croqueur de pomme, de démêler l’écheveau de cette intrigue et de battre la police sur son terrain. Ce troisième volume des enquêtes de Victor Legris est réjouissant d’un bout à l’autre. Tout concourre à régaler le lecteur : le suspense de l’intrigue, la verdeur des dialogues, la sensualité des étreintes amoureuses et la truculence des personnages, avec une mention spéciale pour Joseph Pignot, le jeune commis de la librairie, apprenti feuilletoniste à ses heures perdues, couvé malgré lui par son inénarrable mère poule, une courageuse marchande des quatre saisons percluse de rhumatismes.
Première parution 6 novembre 2003. 288 pages. 7,50€.
L'escarpin de Cendrillon ?
Novembre 1891. Au carrefour situé entre le Faubourg Poissonnière et la rue Montmartre, surnommé le Carrefour des Ecrasés, gît le cadavre d’une jeune femme dont le visage a été vitriolé. Détail troublant, elle ne porte pas de chaussures.
Peu après Grégoire Mercier, un berger “ en chambre ”, apporte un escarpin rouge qu’il a découvert sur le lieu de l’accident à Victor Legris, libraire et détective amateur, escarpin dont la semelle est constituée d’un carton portant l’en-tête de la librairie. Victor est intrigué et comme primo il possède un esprit aventureux et curieux, et que secundo son associé Kenji, à la vue de ce soulier, prend un fiacre sans donner d’explications, il ne peut s’empêcher de se lancer dans une nouvelle enquête, avec l’aide de son commis Joseph.
Lequel a entendu l’adresse donnée au cocher, un institut pour jeunes filles huppées. C’est là que réside la filleule de Kenji, la mystérieuse Iris. Elle avait prêté ses chaussures à une condisciple, Elisa, qui devait se rendre théoriquement chez sa mère chanteuse “ d’andalouseries ”, mais officieusement devait retrouver son galant, un nommé Gaston. Elle ne sait pas où celui-ci demeure, seulement que de son appartement on entend hurler les loups.
Victor et Joseph vont se partager le travail de recherche, une virée qui les emmènera du Jardin des Plantes à un quartier du XIIIème arrondissement, ruelle des Reculettes, où vit Mercier, le fameux berger en chambre, ses chèvres occupant un appartement au cinquième étage d’un immeuble, en passant par le Moulin Rouge jusqu’au Chat noir, côtoyant les artistes de l’époque, poètes, chanteurs, musiciens, peintres.
Une plongée réjouissante dans le Paris de 1891, reconstitué avec minutie et vivacité, relatant par exemple les différentes prestations des artistes se produisant au théâtre de l’Eldorado, boulevard de Strasbourg, les lazzis lancés à leur encontre, la devise du pétomane “ seul artiste ne payant pas de droits d’auteur ”, la gloire naissante du Moulin Rouge, celle déjà établie du Chat noir, les tâtonnements de Tasha, l’amante de Victor, qui cherche son style pictural, et bien d’autres images dont justement les essais de Victor à la photographie. Une série dont les débuts étaient prometteurs et qui s’affirme comme un vrai petit régal. |
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