Zhou Tangyuan, vingt-cinq ans, travaille dans une usine de pièces mécaniques. Le 7 avril 1978, il est arrêté pour avoir volé quatre camions de la marque "Révolution". Il est jugé au tribunal populaire de Chongwen, troisième arrondissement de Pékin. Comme l'accusé appartient à la classe ouvrière, reconnaît ses erreurs et tient à s'amender, le tribunal ne retient aucune sanction pénale envers lui. Pourtant, après le verdict, un certain nombre d'anomalies finissent par intriguer le juge Li Jianjia. En effet, la société de cartonnage à laquelle appartenait le troisième des camions volés n'a pas porté plainte. De plus Zhou Tangyuan porte une montre luxueuse et circule en ville sur un magnifique vélo rouge qui coûte plusieurs mois de salaire. Li Jianjia soumet ses doutes à son ami Peng Yetaï, agent de la sécurité publique, qui fait aussitôt surveiller l'usine. L'enquête semble s'orienter vers un gang de voleurs de vélos ou une organisation maffieuse. Plus étrange encore, Zhou Tangyuan périt dans l'incendie qui ravage sa maison. A l'origine du sinistre : un cocktail Molotov.
A la même époque une ouvrière sanitaire découvre un doigt de femme coupé dans un pot de chambre devant la maison où habite Shi Tongshan, un membre du bureau politique. Il semblerait que cet homme gagne beaucoup d'argent grâce à un réseau de prostitution qu'il dirige et qu'il a établi à l'Hôtel de Pékin ; il pourrait ainsi courtiser les investisseurs étrangers. Par conséquent, Peng Yetaï fait également surveiller le luxueux hôtel ; ses agents sont à la recherche d'une fille au doigt amputé et d'un maquereau.
S'agit-il de deux affaires indépendantes ou peuvent-elles être reliées d'une façon ou d'une autre ? Laissez-vous séduire par ce récit trépidant rendu d'autant plus poignant par les descriptions minutieuses d'une Chine qui vient à peine de sortir de l'ère maoïste. Les affiches préconisant l'enfant unique, les unités de travail, les comités de quartiers, les bâtiments hideux, les conditions sanitaires déplorables, les vélos circulant anarchiquement dans les avenues pékinoises, les tickets de rationnement, les queues devant les magasins et la corruption ne sont que quelques-uns uns des nombreux éléments que l'auteur utilise pour créer une atmosphère oppressante et rendre le récit plus vraisemblable. Pour le plus grand plaisir du lecteur, bien évidemment !
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