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WILLIAM IRISH |
Ange – L’ange NoirAux éditions J'AI LUVisitez leur site |
1335Lectures depuisLe mercredi 18 Aout 2016
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Une lecture de |
À New York dans les années 1940, âgée de vingt-deux ans, Alberta French est l’épouse de Kirk Murray. Elle a compris qu’elle avait une rivale, avec laquelle Kirk est sur le point de partir. Il s’agit d’une artiste de cabaret, Mia Mercer, vingt-huit ans. Ayant bientôt obtenu son adresse, Alberta explore l’appartement de cette dernière, en ce 12 mai. Elle tombe sur le cadavre de Mia Mercer : sans prévenir la police, Alberta s’approprie l’agenda de la jeune femme et une pochette d’allumettes, avant de s’enfuir. Elle ne parvient pas à alerter assez tôt Kirk. Bien que niant le crime, il est rapidement en état d’arrestation. L’avocat Benedict le défend au mieux durant le procès, mais n’y peut rien : Kirk est condamné à mort. Alberta dispose de moins de trois mois pour prouver l’innocence de son mari. La pochette d’allumettes est un indice faible, mais le carnet téléphonique de la victime s’avérera plus utile. Le nom de l’assassin débute par la lettre M : Alberta a donc quatre suspects. Même si le policier Flood n’est nullement convaincu, il ne la décourage pas de mener l’enquête. Le premier suspect se nomme Marty Blair. Il ne loge plus à l’hôtel indiqué, car il est dans la dèche, désormais. Alberta le retrouve et l’approche en amie. Marty est l’ancien mari de Mia. Elle l’a quitté, mais il est resté obsédé par elle. Était-il sur le lieu du crime, puisqu’il en connaît les détails ? Jusqu’où peut aller la désespérance d’un homme tel que lui ? La deuxième piste d’Alberta, c’est le docteur Mordaunt. Se faisant passer pour une amie de Mia, elle prétexte des vertiges pour le contacter. Quand il lui fixe un rendez-vous privé, c’est pour lui confier une énigmatique mission. Qui va entraîner Alberta dans des milieux interlopes. Au retour chez le médecin, elle frôle la mort… Le troisième suspect se nomme Ladd Mason. C’est un bel homme inspirant la sympathie, gai et assez désinvolte, issu de famille aisée. Alberta ne tarde pas à être sous le charme. Toutefois Leila, la sœur de Ladd, la met en garde contre certains aspects de son frère. Avec l’aide du policier Flood, Alberta tente de piéger Ladd Mason. Si Mia lui causa des embrouilles, il n’avoue pas le meurtre. Le quatrième et dernier suspect est Jérôme McKee, propriétaire d’un club. Alberta s’y fait engager comme danseuse, malgré son manque d’expérience. McKee est un caractériel, fasciné par le visage angélique d’Alberta. Il la comble de cadeaux, ils sont presque fiancés. Mais lorsqu’elle va fouiner dans le coffre-fort de McKee, la suite pourrait se gâter. Elle en sait trop, ayant aperçu des dossiers compromettants à l’intérieur du coffre. Elle a quand même le temps de donner l’alerte, avant qu’ils ne quittent Manhattan pour Long Island. Si on vient à son secours, reste à déterminer qui eût le plus intérêt à éliminer Mia Mercer. Et il ne faudrait pas que le policier Flood arrive trop tard… Écrit en 1943, ce roman fut d’abord publié dix ans plus tard par Frédéric Ditis sous le titre “Ange” dans ses collections Détective-Club, La Chouette, et J’ai Lu policier. Il est paru sous le titre “L’ange noir” aux Éditions Christian Bourgois en 1982, puis chez J'ai Lu en 1985. Cette édition présente un dossier établi par Martine Ferrand, présentant en détail le film de Roy William Neill “Black angel”, basé sur ce roman de Cornell Woollrich / William Irish. À vrai dire, le scénario est plutôt éloigné de l’intrigue conçue par l’écrivain. Néanmoins, ce film bénéficia d’un beau budget, les nombreux décors et comédiens en témoignent. Belle réussite côté technique, montage et jeu sur le noir & blanc. Le roman fut encore réédité dans “Noir, c'est noir” (Omnibus, 1992) puis dans “William Irish : Romans et nouvelles” (Omnibus, 2004 et 2012). Il est vrai que “Ange – L’ange noir” n’est probablement pas le plus intense des romans de William Irish. Pourtant, c’est diablement réussi. Il utilise une structure "par épisode" que l’on retrouve dans plusieurs de ses titres (“La mariée était en noir”, par exemple) : intro, quatre parties autour des suspects, dénouement. Les suspects représente chacun des cas de figure différents, donc c’est pour la jeune héroïne autant d’aventures qui s’annoncent. Son enquête – non sans vrais dangers – n’empêche pas une part de romantisme ou de compassion chez Alberta, ce qui la rend humaine et attachante. Bon suspense concernant l’identité de l’assassin, bien sûr. Un roman qui permet d’aborder en souplesse l’univers de William Irish, plus sombre et davantage sous tension dans d’autre titres. |
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