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PAUL HALTER |
Les Sept Merveilles Du CrimeAux éditions LE MASQUEVisitez leur site |
2971Lectures depuisLe samedi 27 Septembre 2003
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Une lecture de |
Comme le suggère le titre, les sept crimes commis dans ce récit évoquent chacun une des sept merveilles du monde. Mais ce qui les relie n’est pas tant leur mise en scène « poétique » que leur caractère impossible. Comment un meurtrier aurait-il pu commander la foudre pour trucider ce brave médecin quelque peu phobique? Et comment aurait-il pu contraindre ce solide gaillard à se laisser mourir de soif? Dans une courte note biographique, l’éditeur nous présente l’auteur comme un fervent admirateur de John Dickson Carr. Force est de constater, à la lecture des Sept Merveilles du crime, que Paul Halter égale son maître et que tôt ou tard, si ce n’est déjà le cas, les adeptes des Mystères En Chambres Closes, parleront de l’un ou de l’autre avec le même éclat gourmand au fond des yeux. Suivant en tout point les règles de l’art attenantes au genre, l’auteur met en scène un détective dilettante et génial affublé d’un compagnon biographe qui compense le manque de vivacité de son esprit par une admiration sans faille. Sollicité par les uns, les autres et Scotland Yard, impuissante face à un tel mystère, Owens Burns s’attelle à résoudre de l’énigme pendant que son fidèle compagnon se réserve la tache de nous narrer l’aventure. A l’heure des SK nécrophages qui découpent leurs victimes au hachoir électrique avant de les manger en sauce vinaigrette au rythme de la Traviata, le MECC semblait un genre quelque peu démodé, voire agonisant … Paul Halter a fait le pari de le remettre au goût du jour. Pour cela, il enrobe les lois du genre d’humour distant. Il n’hésite pas à planter le décor de l’aventure à Londres, celle d’avant les voitures à essence, les portables et l’Internet? Certes, le narrateur, ce fidèle parmi les fidèles, développe le point de vue du lecteur, celui qui ne sait que ce qu'on lui dit, celui qui en aucun cas ne peut résoudre l'énigme puisqu'il n'en connaît pas tous les aspects ; mais le détective, s'il se montre imbattable dans ses logorrhées spéculatives, se révèle, au final, incapable de démasquer le coupable et ne parvient à résoudre l'affaire des sept meurtres qu'avec l'aide du meurtrier. Ainsi le détective n'est plus cet être omniscient, capable de déduire de la seule observation du vol d'une mouche, l'heure du crime… Ce qui nous évite aussi l'interminable scène finale, où sous l'œil ébahi de tous les protagonistes réunis en demi-cercle, le génial détective démasque le coupable, au terme d'un exposé aussi long que fastidieux. Les sept merveilles du crime, une petite merveille à lire au plus vite |
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