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JIM HARRISON

Grand Maître


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Le jeudi 9 Novembre 2012

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Jim HARRISON




Une lecture de
CLAUDE LE NOCHER

CLAUDE LE NOCHER  

Marquette, ville du Michigan, sur la rive américaine du lac Supérieur, qui marque la frontière avec le Canada. Cette Péninsule du Nord, l’inspecteur Sunderson y a vécu l’essentiel de sa vie. Âgé de soixante-cinq ans, ce gaillard abusant de l’alcool et des nourritures trop riches est divorcé depuis trois ans de son épouse, Diane. Il a pour amante occasionnelle la fougueuse Roxie. Toutefois, son vrai plaisir, c’est de mater en cachette sa jeune voisine, Mona. Elle a seize ans et un look gothique, cette virtuose de l’informatique qui s’exhibe chaque matin. Marion, métis indien et directeur de collège, est le meilleur ami de Simon Sunderson. L’inspecteur est un passionné d’Histoire, ayant d’ailleurs suivi des études en la matière, tandis que Marion s’intéresse à l’anthropologie. Alors qu’il aborde la retraite, le policier sait bien que la troublante Mona et l’ironique Marion restent ses deux seuls proches.

Bien qu’il ait quitté la police, Sunderson voudrait régler sa dernière affaire. Si les soixante-dix adeptes de la secte de Dwight ont quitté le territoire de Marquette, l’inspecteur est certain que le Grand Maître est un prédateur sexuel abusant des mineures. Son parcours montre combien il est manipulateur. D’une inspiration chamanique nébuleuse, le discours de Dwight a attiré des diplômés ainsi que des gens en quête de spiritualité différente. Un gourou qui n’oublie pas de largement ponctionner les comptes de ses adeptes. Une ex-admiratrice du Grand Maître ne dit-elle pas que “les Américains ne croient pas en la valeur d’une chose si le prix n’en est pas élevé. Le salut spirituel et l’avenir radieux se paient rubis sur l’ongle.” La secte a récemment acheté des terres en Arizona. Puisque c’est là-bas que vivent sa mère et sa sœur, Sunderson décide d’y séjourner quelques temps.

À Tucson, il fait la connaissance de la belle Lucy, fille d’un arrogant financier. Peu probable qu’elle puisse remplacer Diane, à qui elle ressemble. Dans le désert, l’ex-policier s’approche du ranch de la secte. Blessé par des jets de pierre, il va être hospitalisé. L’infirmière Melissa, vingt-cinq ans, est très attirante. Durant sa convalescence, Sunderson la courtise. Mais le frère mafieux américano-mexicain de la jeune femme s’avère bientôt menaçant. Le flic Kowalski surveille beaucoup trop Sunderson pour qu’il lui fasse confiance. Il est temps pour l’ex-inspecteur de se procurer un revolver. Via Internet, Mona continue à suivre la piste de Dwight, qui se fait appeler aussi Daryl, puis le Roi David. Par Carla et Queenie, proches du Grand Maître, Mona obtient aussi des infos, en payant de sa personne.

Les mois d’hiver passent. S’il a des moments de découragement, souvent trop alcoolisés, Sunderson ne renonce pas. “Mon boulot de nettoyeur des saletés de la société est terminé. Mon apothéose constituera à flanquer le Grand Maître en taule, mais ce ne sera peut-être pas possible.” En effet, s’il retrouve la trace de la secte dans la région de Crawford (Nebraska, en territoire indien Iakota), il s’agira davantage de châtier le Grand Maître que de l’emprisonner. Cette ultime mission achevée, Sunderson peut espérer un retour à une vie normale pour Mona et lui…

Le sous-titre indique “faux roman policier”. C‘est vrai, Jim Harrison n’est pas un auteur de polars (genre qu’il égratigne un peu ici), mais un écrivain contemporain de talent. Une intrigue criminelle qui servirait de prétexte, alors ? Pas exactement ça non plus, puisqu’il observe d’assez près les règles du suspense. C’est bien de la traque d’un cynique gourou, dont il est question. Mais les questions sexuelles tiennent un grande part dans la vie de son héros, ayant un faux-air de l’acteur Robert Duvall : “La sexualité ressemblait parfois à un sac à dos bourré de bouse de vache qu’on devait trimballer toute la journée, surtout pour un senior qui s’accrochait désespérément à ses pulsions déclinantes.”

Les rapports entre Mona et Sunderson, remake de “Lolita”, livre de Nabokov que n’a pas lu le policier ? Ne comparons surtout pas des inspirations dissemblables. Car ce sont toutes sortes de relations d’un homme vieillissant avec les femmes qui sont présentées. Et puis, Jim Harrison, c’est forcément l’évocation passionnée des grands espaces. C’est là toute la subtilité d’un tel auteur, qui ne se borne pas à une seule thématique, aussi vaste soit-elle. Religions et argent complètent le sujet, puisqu’il nous parle de sectes. Souvenons-nous que toutes les croyances sont autorisées et légales aux Etats-Unis. Et que l’escroquerie n’est jamais évidente à prouver, les adeptes de ces “églises” étant libres de dilapider leur fortune. C’est ainsi qu’on en revient aux mœurs, dans ce pays qui se veut chaste et qui poursuit sévèrement toute dérive sexuelle. Fascinante écriture à la fois abrupte et nuancée de Jim Harrison, qui sait cerner ces sujets de société, autant que décrire des scènes intimistes ou s’extasier devant de magnifiques paysages. Même ceux qui ne sont pas familiers de son œuvre se laissent volontiers séduire par son style véritablement savoureux.

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