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PAUL HALTER |
SpiralAux éditions RAGEOTVisitez leur site |
3801Lectures depuisLe jeudi 6 Juillet 2012
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Une lecture de |
Tous les psychologues sont d’accord. Trop de violence pour les jeunes et les adolescents, à la télévision, dans les jeux vidéo, dans les romans parfois. Aussi aborder des romans empreints de mystères, de frissons, d’énigmes sans pour autant sacrifier à une mode peut aider à vivifier l’imaginaire, en reprenant l’esprit des bons vieux récits qui ont enchanté notre enfance. Il suffit d’une intrigue prenante, foisonnante, avec des personnages auxquels le lecteur peut ou souhaite s’identifier, pour offrir quelques heures de détente. Paul Halter a non seulement gardé son âme d’enfant, mais incite à partager avec lui quelques recettes propices à l’évasion. Entre Quentin et Mélanie, c’est le stade des amours juvéniles, et à seize ans, ceci n’est pas répréhensible. Mais comme pour les adultes, la vie est parfois difficile. Le programme estival de Mélanie est chamboulé au dernier moment. Elle devait participer à un stage de voile en Bretagne début juillet, mais il a été annulé. Et comme ses parents partent faire du trekking au Maroc et qu’ils ne veulent pas la laisser seule en banlieue parisienne, elle doit se rendre chez un oncle près de Dinard. Et cela ne l’enchante guère car elle garde un mauvais souvenir de son précédent séjour chez l’oncle Jerry huit ans auparavant. Jerry, le frère de la mère de Mélanie, vit dans un vieil hôtel accroché à la falaise près du bord de mer, une bâtisse qui date des années 1930 et qu’il a rachetée. L’endroit est sinistre, isolé, battu par les vents. La demeure est flanquée d’une tour en haut de laquelle on peut accéder par un escalier en spirale. Une image qui procure rétrospectivement des frissons à la jeune Mélanie. Concomitamment, dans la région de Dinard, les gendarmes sont sur les dents. Des jeunes femmes ont été retrouvées étranglées dans les environs. Ce n’est guère rassurant, mais Mélanie part laissant Quentin seul. De toute façon, ils pourront communiquer grâce à leurs portables. C’est le modernisme, mais pour que cela soit efficace, il faudrait qu’il y ait du réseau. Alors Quentin se morfond jusqu’au jour où il reçoit, enfin, une lettre de Mélanie, puis une autre. Quatre en tout. Mélanie narre son arrivée chez cet oncle Jerry dont elle a à moitié peur. Pourtant au début tout se passe bien. Sauf un soir où elle aperçoit une silhouette qui emprunte l’escalier en spirale. Elle prévient Jerry et celui-ci lui propose d’inspecter la pièce. Rien, il n’y a personne. Peut-être a-t-elle eu une vision ! Des invités, amateurs d’insolite et de mystère, doivent être hébergés dans cet ancien hôtel, et malheureusement Jeanne, la gouvernante tombe malade. Alors Jerry demande à Mélanie de la remplacer sans avouer qu’elle est la nièce de l’hôte. Il compte sur la présence de Rose Lestrange, médium, pour résoudre les affaires des jeunes femmes étranglées. Arrivent successivement le professeur Bourgeois, puis un bel homme répondant au nom de Bill Morane, ensuite mademoiselle Harper, professeur de piano, et enfin le colonel Leroc. Mademoiselle Rose doit être, afin de consulter les esprits en toute tranquillité, enfermée dans la pièce en haut de la tour. Une pièce fermée à clé de l’intérieur, puis sont placés des scellés de cire sur lesquels chacune des personnes présentes, sauf mademoiselle Rose évidemment, appose une empreinte à l’aide d’un objet qui lui est personnel. Et c’est là que l’impensable se produit… Ce roman possède comme un petit air du Club des cinq d’Enid Blyton (même si les jeunes protagonistes ne sont qu’au nombre de deux, quatre en comptant les remplaçants que vous découvrirez au cours de la lecture), mais les références aux romans d’énigmes sont légions. Agatha Christie, bien évidemment, avec cette image de la plage de Dinard dédiée à la Reine du Crime qui aimait se rendre dans cette station balnéaire et que la ville honore tous les ans, mais aussi à Gaston Leroux et quelques autres sans qui la littérature policière n’aurait pas obtenu ses lettres de noblesse. Paul Halter emprunte également au fameux jeu de Cluedo qui fit fureur durant quelques décennies avant l’apparition des jeux vidéo en ligne. Et bien entendu il propose à la sagacité du lecteur de résoudre le mystère d’un meurtre en chambre close. Frisson, angoisse, énigme, jalousie aussi, mensonges, déjà, de la part d’adolescents, des ingrédients savamment utilisés pour une histoire dont le décor n’est pas là justement utilisé d’une façon banale, mais pour entretenir le suspense. |
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