la poubelle pour aller danser de Philippe HUET


La Poubelle Pour Aller Danser HUET55

PHILIPPE HUET

La Poubelle Pour Aller Danser


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Le samedi 19 Mars 2011

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Philippe HUET




Une lecture de
CLAUDE LE NOCHER

CLAUDE LE NOCHER  

Certes, Gabriel Lecouvreur reste le Poulpe, cet enquêteur un peu plus autonome que les autres, ce témoin des failles de notre époque. Mais ça mollassonne pas mal pour lui, du côté de l’avenue Ledru-Rollin. Aussi indifférent à l’ambiance du bistrot de Gérard qu’aux charmes de son amante Chéryl, Gabriel est cafardeux. Un certain Hassan Belkacim le contacte chez Gérard. Autrefois, au temps où ils militaient contre l’installation d’une centrale nucléaire à Plogoff, Hassan était surnommé Mouloud. Même s’il a changé physiquement, Gabriel se souvient bien de lui. Aujourd’hui installé dans le Cotentin, Mouloud est toujours actif. Il est vrai que son groupuscule écolo “Respire” n’est guère pris au sérieux. On les appelle les “glandeurs nature”, ces militants opposés à l’usine de retraitement des déchets radioactifs de La Hague. L’Usine fait vivre bien trop de monde pour espérer faire bouger les choses. C’est l’omerta sur les éventuels dangers.

Sauf qu’il y a eu meurtre dans les parages. Lejudec, jeune retraité de l’industrie nucléaire, a été assassiné alors qu’il allait livrer un dossier secret à “Respire”. Il détenait les preuves des stockages défaillants, à gros risques. Mouloud a besoin de l’aide de Gabriel pour retrouver ce fameux dossier, source de scandale. Le Poulpe fait la connaissance des quelques amis de Mouloud, et de sa fille Lilas, avant d’explorer les environs de l’Usine hyper protégée de La Hague. Poubelle, selon le groupuscule écolo. Se faisant passer pour un journaliste suisse, Gabriel interroge des élus municipaux amis de Lejudec. Pas vraiment expansifs, dès que les questions deviennent sensibles. D’après certains ragots recueillis par Lilas, la vie de couple de Lejudec n’était pas exactement au beau fixe. L’homme s’avérait dépressif, et violent avec son épouse, bien plus jeune que lui.

Sous couverture journalistique, Gabriel rencontre Charlène Lejudec, la veuve. Pas un instant il n’est dupe des talents de comédienne de son interlocutrice. Son chagrin sonne faux, ses réponses manquent de naturel. Ce n’est pas par cette hypocrite créature qu’il approchera la vérité. Lilas, avec son petit ami Tom, se propose de la prendre en filature. La blonde Chéryl débarque dans le Cotentin, “sapée parisienne aux champs”, pour un week-end touristique auprès de son Poulpe d’amour. Lorsque, dans un bar, éclate une altercation avec des gars qui détestent les écolos, Chéryl n’est pas la dernière à répliquer. Lilas et Tom ont pris quelques photos de la veuve Lejudec avec son amant. Gabriel va devoir affronter un lieutenant de gendarmerie, peu coopératif. Ce type froid harcèle bientôt Mouloud et ses amis, car il est informé de leurs moindres gestes…

Dans la région de La Hague et de Flamanville, personne ne critiquera l’activité nucléaire pourvoyeuse d’emplois, bénéfique pour l’économie. Quant aux mesures de sécurité en cas d’incident majeur, nul n’imagine un scénario catastrophe. Les exploitants de ces usines nient les expertises alarmistes, produisent des rapports rassurants, cultivent le top-secret. Malgré l’explosion de la centrale japonaise de Fukushima, après Three Miles Island et Tchernobyl, rien n’évoluera. Néanmoins, La Hague reste une poubelle de quatorze hectares abritant 530.000 mètres cubes de déchets radioactifs enfouis entre trois et sept mètres de profondeur. Ce qui n’est pas sans impact sur l’environnement. À part de vaines “piqûres de moustiques”, les militants ne peuvent rien contre les lobbies nucléaires. C’est dans ce contexte que Gabriel Lecouvreur vit une nouvelle aventure poulpesque. Auteur confirmé, Philippe Huet nous entraîne dans un récit souple et fluide, avec des sourires d’une tonalité un brin douce-amère. Un épisode dans l’esprit du Poulpe, qui développe par ailleurs une bonne intrigue criminelle.

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CLAUDE LE NOCHER
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Une autre lecture du

La Poubelle Pour Aller Danser

de
L A

L A

Dans le Cotentin, non loin de L’Usine de la Hague, le tout récent retraité Lejudec est assassiné. Pour Mouloud c’est un coup dur et à plus d’un titre. En premier lieu parce qu’un type qui se fait dézinguer non loin de chez vous, alors que vous aviez rendez-vous avec lui, ce n’est jamais agréable. Et en second lieu parce que lorsque vous dirigez un groupe écolo qui milite contre l’Usine et que le type doit vous livrer un dossier confidentiel qui prouve les manquements à la sécurité de l’Usine, vous vous retrouvez le bec dans l’eau, ce qui n’est jamais agréable. Surtout lorsque dans le voisinage personne ne vous prend au sérieux.

Et comme un plus un fait deux, vous avez tendance à faire l’addition, à lier le meurtre et la disparition des documents… autant dire que vous vous sentez dans la ligne de mire, de la police et des tueurs.

Dans ces conditions Mouloud avait-il d’autres choix que de contacter un copain du temps des luttes contre l’installation de la centrale nucléaire à Plogoff : le Poulpe ? Et comme le Poulpe s’ennuyait dans son avenue Ledru-Rollin, il accepte faire le voyage du Cotentin.

Pour cette nouvelle aventure de Gabriel Lecouvreur, Philippe Huet a saisi du stylo.  Un stylo cynique aux relents antinucléaires, mais aussi et surtout un stylo qui s’amuse à explorer le sordide et repousse les thèses complotistes.



Une autre lecture du

La Poubelle Pour Aller Danser

de
PAUL MAUGENDRE

PAUL MAUGENDRE
 

A l’extrême pointe ouest du Cotentin, dans une nature aride, sauvage, se dressent des cheminées, des tumulus qui défigurent le paysage. La main de l’homme est passée par là, comme souvent, et les autochtones au début étaient contents, preneurs même, car « On » leur promettait monts et merveilles. L’usine de retraitement des déchets nucléaires de la Hague commence à vieillir. Mais à l’origine tous pensaient que cette nouvelle vache à lait allait remplacer avantageusement leurs troupeaux. « Au début, j’étais comme les copains, je me suis dit que le pactole, pour une fois, il était pour nous. Les terres, ils nous en donnaient bien plus que leur valeur, et des petits malins se sont même mis à labourer des champs abandonnés depuis longtemps pour faire augmenter les prix. D’autres se sont encore mieux démerdés, ont négociés leur embauche dans l’Usine, ou celle d’un fils ». Alors pourquoi tant de problèmes, pourquoi maintenant cette usine était-elle la vindicte de bon nombre de détracteurs ? Tout simplement parce qu’au départ, « les premiers ingénieurs qui arpentaient la campagne nous avaient parlé de l’implantation d’une usine de casseroles ou de plastique, ça dépendait des jours. Et puis après il y eut le secret défense ». Et l’endroit n’avait pas été choisi au hasard : « C’était le coin idéal, qu’est-ce que tu crois ? Un socle géologique ancien et stable à l’abri des tremblements de terre, des vents forts et de gros courants marins pour disperser leurs saloperies… Et puis le must ! Une presqu’île isolée et faiblement peuplée. Tu vois qu’on ne manquait pas d’atouts ! ». Et tous ceux qui ont un rapport avec l’usine préfèrent se faire oublier. « L’omerta. Tout le monde ferme sa gueule, défend son beefsteak. Faut pas rêver ! L’Usine, c’est la vache à lait ! Un bon salaire, une bonne boîte et tout ce qui va avec. Ce sont les vrais cadors de la contrée, avant les élus, le préfet, et tous les autres. Le pactole nucléaire a mis La Hague sous tutelle. D’ailleurs, c’est un sujet tabou. Cohn-Bendit s’amène, tente de discuter, il s’en prend plein la gueule, est obligé de dégager vite fait… Lorsque Thalassa… - oui, Thalassa, ce n’est tout de même pas un nid de gauchistes ! – évoque le problème, c’est la patrie en danger ! ». Et je pourrais continuer ainsi car le sujet est loin d’être clos. L’homme qui s’exprime ainsi, Mouloud, explique la situation à Gabriel Lecouvreur qui en tombe des nues. Et tout ça parce qu’un ingénieur qui venait de prendre sa retraite devait remettre un dossier ultraconfidentiel à Mouloud et ses copains, mais il n’en a pas eu le temps. Il a été retrouvé au bas de la falaise, salement amoché, par les rochers mais aussi par la balle qu’il a reçue dans la nuque.

Le Poulpe a fréquenté Mouloud, une référence à Mouloudji, il y a déjà bien des années, lors d’une manifestation à Plogoff dans le but de contrer l’implantation d’une centrale nucléaire, un projet d’aménagement “d’intérêt général” porté par l’État, mais qui avait avorté. Cela se passait entre 1978 et 1981. Gabriel ne reconnait pas ce vieux copain qui vient le relancer dans son refuge favori, Le Pied de porc à la Sainte-Scolasse. Faut dire que le fringant chevelu à la taille de guêpe est devenu un chauve bedonnant. Et c’est ainsi que Le Poulpe est amené à enquêter dans ce coin du Cotentin et découvrir un fleuron décati. Hébergé par Mouloud, Gabriel Lecouvreur fait la connaissance de quelques membres de cette organisation nommée Respire, et que devait contacter le défunt, lequel annonçait à tous qu’il possédait des informations sur des fuites de matière radioactive. Personne n’a voulu prendre ses assertions en considération, sauf justement Mouloud et consorts. Gabriel rencontre le maire et l’un de ses adjoints, mais ceux-ci sont trop inféodés à l’usine pour être fiables. Auprès de Charlotte, la jeune femme du mort, Gabriel apprend que le ménage ne tournait pas rond, une confirmation de ragots glanés ici et là. Il voulait vendre, se retirer en Lozère, alors qu’elle désirait rester sur place avec leurs enfants.

Philippe Huet, lauréat du Grand Prix de littérature policière en 1994 pour Quai de l’oubli, ancien rédacteur en chef adjoint de Paris Normandie, habite depuis quelques années dans ce coin de terre où ont vécu et sont enterrés Jacques Prévert et Alexandre Trauner, célèbre décorateur de cinéma. Il connait donc bien la région, et sa carrière de journaliste continue dans ses romans, avec des intrigues solides puisées dans des faits réels mais agrémentés par une imagination qui pourrait être prémonitoire. Il raconte ce qui pourrait être un fait divers, jetant un œil ironique sur quelques contradictions. Ainsi l’un des interlocuteurs de Gabriel, qui ne porte pas Greenpeace dans son cœur, déclare : « Et à Greenpeace, ils nous font chier… Parce que fois qu’un convoi renvoie les déchets nucléaires retraités dans le pays d’origine, ils font leur cirque. Comme si nous étions condamnés à garder la merde du monde entier ! Merci, on était déjà bien au dessus des quotas… ». Parmi l’un des protagonistes de cette histoire, il me semble bien avoir reconnu en Paul l’agriculteur, une petite gloire locale (pas moi, je précise !) mais un agriculteur qui a eu les honneurs d’un reportage télévisé et a écrit en collaboration un livre de souvenirs. Un Poulpe de haute tenue qui fera découvrir la région à ceux qui entendent parler des problèmes nucléaires mais n’arrivent pas toujours à en avoir une vision exacte.

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