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MO HAYDER |
RituelAux éditions PRESSES DE LA CITEVisitez leur site |
3172Lectures depuisLe mardi 4 Juin 2008
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Une lecture de |
Ayant besoin de s’éloigner de Londres, le commissaire adjoint Jack Caffery est en poste à Bristol depuis peu. Plongeuse à la brigade subaquatique, le sergent Phoebe “Flea” Marley repêche dans le port une main tranchée, aperçue par un témoin. Pas de trace d’un cadavre, mais une conduite d’eaux pluviale permet à Caffery et Flea Marley de trouver la deuxième main. On les avait enterrées devant d’entrée du restaurant de l’Africain Mabuza. Sans rapport évident, une femme aurait vu un nain noir se masturbant la nuit devant le bassin du port. Le propriétaire des mains est identifié. Surnommé Mossy, c’est un drogué qui se prostitue. Flea Marley reste obsédée par la mort accidentelle de ses parents, lors d’une plongée dans le cratère du Boesmansgat. Grâce aux champignons hallucinogènes de son père, elle espère que les transes l’aideront à entrer en contact avec sa mère. Kaiser Nduka, universitaire et meilleur ami de son père, lui conseille plutôt un trip à l’ibogaïne. Ancien drogué et délinquant repenti, Tig est un ami de Flea qui anime une association aidant les camés à décrocher. Il aide Flea à approcher Mabuza, un des ses généreux donateurs. Elle se convainc que l’Africain est un adepte du sacrifice muti, sorte de magie noire. Flea soumet l’hypothèse à Caffery, qui se renseigne. Le muti serait un rite entre sorcellerie et médecine, visant souvent à éloigner le Tokoloshe, symbole de l’esprit démoniaque. Caffery a repéré le cas d’un autre Africain qui, sans doute comme Mabuza, était habité par de fortes superstitions ethniques et redoutait le Tokoloshe. Le policier pense qu’une personne attise les peurs, tirant profit de ces croyances… Nduka fournit à Flea l’ibogaïne, pour son expérience. Le seul message posthume de sa mère est de demander à Flea de les laisser où ils sont. Pourtant, elle persiste, cherchant des témoignages de plongeurs sur Internet... Caffery s'intéresse à une clinique proposant des cures à base d’ibogaïne, où Mossy est passé pour connaître les tarifs... Il faudrait ajouter une multitude de détails pour résumer correctement cette histoire. Évoquer les tourments psychologiques de Caffery, sa relation étrange avec Le Marcheur (criminel libéré lucide sur son sort). Insister sur la fragilité de Flea, marquée elle aussi par la mort, et sur son univers. Suggérer le délirant martyre de Mossy. Souligner le respect des croyances africaines, l’auteur dénonçant plutôt la méconnaissance de ces rites. Car ce sont tous ces éléments, précisions et ambiances, qui font la supériorité des romans de Mo Hayder. Caffery, le héros de “Birdman” et de “L’Homme du soir”, est de retour dans une enquête particulièrement sombre et fascinante (âmes sensibles s’abstenir?). Dans cette atmosphère très noire, le subtil suspense n’est pas oublié. Remarquable ! |
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