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P.J. HERAULT |
RégressionAux éditions RIVIERE BLANCHEVisitez leur site |
773Lectures depuisLe lundi 13 Aout 2018
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Une lecture de |
Collection Blanche N°2025. Parution août 2006. 372 pages. 20,00€. ISBN : 978-1932983821 Non, non, rien n’a changé Tout, tout a continué… Dans ce roman, le lecteur passe par diverses étapes le renvoyant à des images issues de ses lectures antérieures ou de la vision de séries télévisées plus ou moins proches. Ainsi, au départ, le lecteur pourrait se croire transporté dans un western, avec des chevauchées épiques et à l’horizon sur une proéminence des hommes à cheval surveillant le fuyard ; puis dans un roman de cape et d’épée au temps des mousquetaires, avec ses combats héroïques à l’arme blanche et l’amitié naissante entre quatre hommes et le fuyard, ou encore dans un épisode de La Porte des étoiles (Stargate en français) car la civilisation qui règne sur la planète Sirta est médiévale, comme ces planètes sur lesquelles débarquent via une porte passage vers d’autres mondes, le colonel O’Neill (alias Richard Dean Anderson) et ses compagnons, la capitaine Samantha Carter (Amanda Tapping) et Teal'c, un jaffa rebelle (Christopher Judge). Mais ces images ne sont là que pour donner une idée de l’ambiance et de l’atmosphère qui règnent dans ce roman, car le propos est autrement plus subtil, incluant racisme et la régression enregistrée d’une civilisation à cause de diverses conjonctions, religieuses et accidentelles.
La population du comtat libre de Darik vient d’être pratiquement exterminée par le seigneur Joss de Falk, du comtat du même nom, et ses hommes. Seul Roderick Pellan, issu d’une vieille famille de Darik parvient à s’enfuir avec ses quatre juments et Pers son étalon. Roderick est un Basané, mais ceux-ci vivaient en bonne intelligence avec les Livides dans le Comtat de Darik car l’esclavage y avait été aboli, pas comme dans les autres parties de Sirta. Des Pisteurs, des mercenaires, sont à sa poursuite, et il repère également des Hors Castes. Il parvient à les semer et à se réfugier dans les Territoires Damnés. Mais il est blessé. Fourbu, il s’endort et est réveillé par une voix qui semble sortir de terre. Il s’agit de l’Ordi d’un vaisseau spatial qui avait amené quinze siècles auparavant des Terriens puis des Centauriens, mais le vaisseau spatial s’était enfoncé sous terre et les rescapés survivent comme au temps du Moyen-âge. Leurs armes sont des arcs et ils se vêtent de peaux de bêtes tannées. Quant à la flore et la faune, elles ont prospérés grâce aux animaux transportés dans le vaisseau ainsi que des graines qui se sont développées par la suite. Roderick est soigné et l’Ordi lui propose de l’aider dans sa quête, car le jeune homme désire venger sa famille et ceux qui sont morts sous les attaques de Falk. D’abord l’Ordi, et ses robots toujours en état de marche, lui façonnent une arbalète avec le matériel adéquat, des traits en acier, ainsi qu’une épée magnétique capable de repousser les coups de ses adversaires éventuels. Roderick sera également aidé et surveillé par une sorte de drone, gros comme une abeille, qui enverra des images jusqu’à l’Ordi central, et un équipement miniature avec lequel la machine et l’homme pourront converser, échanger des informations, répondre aux questions diverses qui ne manqueront pas de surgir lors des déplacements de Roderick. Roderick retrouve sur son chemin les quatre Hors Castes, deux Livides et deux Basanés, dont il se fait des amis, avec lesquels il s’introduira dans le château de Joss de Falk, tuant son ennemi, et s’emparant, tel un nouveau Robin des Bois, de son trésor, des pièces d’or qui lui permettront d’acheter divers objets et aider la population. Puis il trouvera un jeune homme grièvement blessé qu’il emmènera à l’Ordi lequel le soignera. Les Hors Castes dont le chef, celui qui est considéré comme le Chef, Kosta qui fait un peu penser à Athos, se posent bien des questions mais à chaque fois Roderick parvient à donner le change, possédant toujours une réponse logique à leurs questions, posées ou non. Seul Roderick connait la présence de l’Ordi, sa localisation, et il parvient toujours à communiquer ou à se rendre à proximité, sans que ses nouveaux amis s’en rendent compte. Roderick s’est imposé une mission qu’il veut mener à bon terme et il va rechercher des érudits, se confronter à des prêtres dont il est convaincu que c’est un peu à cause d’eux que la civilisation de Sirta a régressé et il embauchera des artisans capables de lui confectionner ce dont il a besoin, des armes notamment mais d’autres objets vitaux pour son entreprise.
Après une période de régression, la civilisation de Sirta, sous l’impulsion de Roderick aidé de ses compagnons et de l’Ordi, va-t-elle évoluer et connaître à nouveau une embellie, c’est tout le propos de P.-J. Hérault dans ce roman épique et flamboyant. C’est également la dénonciation du racisme qui anime les Livides envers les Basanés. Mais racisme et régression sont-ils liés ? C’est-ce que pense l’Ordi : Je vois que les sociologues avaient raison, il faut peu de chose pour que les vieilles habitudes reviennent. Avec la régression, le racisme est réapparu. Mais bien d’autres faits de société sont abordés par P.-J. Hérault dans ce roman foisonnant. Par exemple les vieux grimoires détenus par quelques érudits, et les connaissances soigneusement cachées par les Prêtres afin de mieux assujettir ou laisser dans l’ignorance la plupart des habitants de Sirta. Des épisodes qui peuvent être mis en parallèle avec l’époque médiévale, mais pas que. Serions-nous en période de régression ? Ne sommes-nous pas arrivés, alors que les technologies, surtout informatiques, se développent de plus en plus rapidement et inexorablement, en pré-période de régression ? En effet, avec les voitures qui se conduisent toutes seules mais que l’on ne peut réparer sans une aide technologique, avec la possibilité de tout savoir ou presque depuis son ordinateur, de déléguer ce qui demandait un minimum de recherches à des applications spécifiques, de ne plus penser par soi-même grâce ou à cause de l’intelligence dite artificielle, ne sommes nous pas à l’aube d’une régression mentale, intellectuelle, manuelle ? Ne devenons-nous pas dépendant des machines et des nouvelles technologies ? D’autant qu’avec les logiciels de reconnaissance vocale, il n’est plus besoin de savoir lire, écrire, mais simplement de commander. Appuyez sur un bouton et l’ordinateur fera le reste ! Un roman d’aventures épiques mais également sociologique qui donne la possibilité aux lecteurs, s’ils le souhaitent, de se poser les bonnes questions !
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