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MICK HERRON

Les Lions Sont Morts


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Mick HERRON




Une lecture de
CLAUDE LE NOCHER

CLAUDE LE NOCHER  

Dans les services secrets britanniques, il y a les "costards" de Regent’s Park, le gratin des agents, tels Diana Taverner ou Spider Webb. Dans un immeuble plus modeste, on trouve une équipe dirigée par Jackson Lamb, naguère espion expérimenté. C’est le "Placard des Tocards", où l’on a exilé des agents déclassés. Ils ne sont pas incompétents, mais ils ont commis au moins une grosse erreur. Jackson Lamb s’amuse à les malmener, histoire de passer son ennui. La plupart du temps, ces espions-là végètent dans ces bureaux oubliés. Webb vient de faire appel à deux d’entre eux, Louisa Guy et Min Harper, pour encadrer un oligarque russe lors de sa prochaine visite. Une sorte de baby-sitting pour milliardaire, car un duo de sbires slaves assurera déjà l’essentiel de la sécurité pour ce Pachkine.

Dickie Bow était un espion de la génération de Jackson Lamb. Tous deux furent autrefois agents à Berlin, qu’on surnommait alors le Zoo des Barbouzes. Ce Bow était largué depuis un certain temps déjà. Il vient de mourir dans un bus, au fin fond de l’Oxfordshire. Simple crise cardiaque, ou poison indécelable ? Jackson Lamb estime que ça mérite une enquête, à l’insu de ses services. Dans le fameux bus, il retrouve le portable de Bow et un chapeau égaré par un voyageur, des indices très vagues. Le défunt a laissé un ultime message sur son téléphone, "cigales". Un mot de code qui ravive quelques souvenirs chez Lamb. Ça remonte à la fin de la Guerre Froide. Le maître-espion russe Alexandre Popov aurait mis sur pied un réseau "d’agents dormants" en Angleterre, en vue de futures opérations.

Jackson Lamb n’ignore pas que c’était de l’intox, que ce Popov était une invention du KGB pour exciter l’espionnage britannique. Jeu de dupes, qui marchait dans les deux sens. Il imagine mal que le FSB, qui a succédé au KGB, lance une improbable offensive. Encore qu’il soit difficile de prévoir les projets de Poutine. C’est d’ailleurs pourquoi, de son côté, Webb (de Regent’s Park) espère que de bonnes relations avec l’oligarque Pachkine, futur chef d’État russe potentiel, soit un atout favorable. L’équipe de Jackson Lamb tient une piste, en la personne d’un chauve qui serait l’assassin de Dickie Bow. On sait qu’il est allé à Upshott, un petit village sans grand intérêt, si ce n’est qu’il y eût une base d’aviation américaine là-bas. Lamb y envoie son jeune agent River Cartwright, en immersion.

Il s’est produit un contre-temps dramatique : l’agent qui pistait les sbires de Pahckine est mort dans un accident de la circulation. Il était ivre, et la conductrice qui l’a heurté semble sans reproche. Quand arrivera l’oligarque russe, l’autre agent poursuivra néanmoins leur mission. Jackson Lamb a compris que ce n’était pas un simple accident. Avec Catherine Standish, sa collaboratrice, ils étudient le profil des habitants d’Upshott. Peu en sont originaires, beaucoup de semi-retraités, quelques-uns font partie du club d’aviation. Des suspects ou pas ? Tout cela ne serait-il pas un leurre, Lamb estimant avoir remonté trop aisément certaines pistes ? Pourtant, la situation va devenir réellement explosive…

(Extrait) “Katinsky est un sous-fifre, reprit [Diana] Taverner. Un agent de chiffrage qui ne nous a apporté aucune information que nous n’ayons pas obtenue d’autres sources mieux informées. Nous l’avons seulement gardé au cas où nous aurions eu besoin de monnaie d’échange. Tu veux vraiment me faire croire qu’il t’intéresse ?

— Alors, tu t’es renseignée sur lui ?

— Quand j’ai appris que tu chassais les pions des âges sombres, bien sûr que je me suis renseignée. C’est parce qu’il a parlé d’Alexandre Popov, hein ? Bon sang, Jackson, tu t’ennuies au point de déterrer de vieux mythes ? Quelle que soit l’opération que Moscou ait eu en tête à l’époque, elle est aussi pertinente aujourd’hui qu’une cassette audio. Nous avons gagné cette guerre, et nous sommes trop occupés à perdre la suivante pour la rejouer. Retourne au Placard et remercie le ciel de ne plus être sur la ligne de front.”

Pour les autorités anglaises, la Guerre Froide est restée un épouvantail jusqu’à la chute du Mur de Berlin (novembre 1989). Il est vrai que plusieurs affaires d’espionnages causèrent des scandales au sein de l’élite du pays, dont les Cinq de Cambridge. La Grande-Bretagne a-t-elle continué à être un “terrain de jeu” par la suite pour les services secrets russes. On le pense sérieusement chez les Anglais, d’autant que des empoisonnements suspects et des cas “d’agents dormants” ont été établis jusque dans les années 2010. Un fantasme entretenu par des services secrets anglais, en parallèle de l’anti-terrorisme islamique dont les résultats sont moyennement convaincants ? Possible, mais les incertitudes planant sur les objectifs du pouvoir russe actuel font qu’ils entendent rester vigilants.

Bien sûr, ce roman n’est pas un documentaire, c’est une fiction se basant sur un contexte d’espionnage traditionnel. Après “La maison des tocards” (disponible en format poche chez Babel Noir), c’est le deuxième volet des aventures de Jackson Lamb et de son équipe. Des agents secrets probablement plus efficaces que ne le pense leur hiérarchie. L’instinct de Lamb et sa lucidité ne sont pas émoussés, les souvenirs du grand-père ex-espion de River Cartwright ont une valeur certaine, les qualités de Louisa Guy, de Catherine Standish et des autres font que l’enquête est bien plus cohérente qu’il y paraît. Qui manipule qui, et dans quel but ? Telle a toujours été la principale question des affaires d’espionnage.

En suivant tour à tour chacun des agents du "Placard des Tocards", le récit n’a rien de linéaire, alternant les scènes avec une belle logique. Et avec de l’humour, grinçant de la part de Jackson Lamb, souriant quelquefois autour de ses agents. Malgré tout, le danger existe même confusément, et cette équipe y est directement confrontée. Excellent roman qui a été, à juste titre, récompensé en 2013 par un Gold Dagger Award, prix littéraire britannique de grand prestige. Un suspense très réussi.

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