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JEAN-LUC HOUDU |
Ultime épreuveAux éditions FEUILLAGE |
515Lectures depuisLe mercredi 2 Aout 2017
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Une lecture de |
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Parution 8 juin 2017. 260 pages. 14,00€. Première édition : Editions Cheminements. Parution mai 2001. Et preuves à l'appui ! L’action se situe à Saumur, au début du XVIIe siècle. Un des ouvriers, ou oeuvriers comme on les appelait à l’époque, de l’imprimeur Maillet est découvert assassiné alors que toutes les issues sont hermétiquement fermées. Un homme habillé de noir s’est présenté, selon Petit Pierre l’apprenti réfugié dans les combles, et a occis le compagnon. Apeuré, il s’est barricadé et c’est dans un recoin que Pierre Peloup, le lieutenant criminel de la cité chargé de réorganiser la police, va le trouver tout tremblant et incapable de donner le moindre détail. Il a assisté au début de l’entretien, puis au meurtre mais ne sait comment s’est volatilisé le meurtrier. Une enquête compliquée pour le policier, d’autant qu’entre les protestants et les catholiques la tension monte. Maître Maillet s’est installé depuis deux ans à Saumur, auparavant il exerçait à La Rochelle, et c’est de cette même cité qu’était originaire son employé. Quelqu’un de bien, muni de recommandations élogieuses. Pourtant, selon les éléments découverts près du cadavre, il imprimait en cachette de son patron, des almanachs, sur du mauvais papier, ce qui est contraire à l’éthique de l’époque et des membres de cette profession sise à Saumur. Un mystère qui s’il n’est pas élucidé rapidement risque de faire dégénérer les relations entres les membres des deux communautés religieuses de la ville.
La prise de La Rochelle sous le règne de Louis XVIII, à l’instigation de Richelieu et si bien décrite dans Les Trois mousquetaires d’Alexandre Dumas, est en fond de drame de ce récit qui met en scène une petite ville de province en apparence sans préoccupation. Quoique le départ du gouverneur de la ville, Duplessis-Mornay, renvoyé par le roi lors de son passage à Saumur, n’ait guère fait de vagues, le lieutenant Peloup doit marcher sur des œufs et surtout ne pas soulever de vagues, qui pourraient se transformer en mascaret et mettre la ville à feu et à sang. C’est dans ce contexte historique que Jean-Luc Houdu nous propose un roman qui, sans être vraiment didactique ou pédagogique, nous imprègne de l’atmosphère de l’époque et nous familiarise avec l’imprimerie, une noble profession qui a bien changé depuis. Les tenants et les aboutissants, les problèmes politiques qui se rattachent à ce meurtre n’ont guère changé. Il suffit de remplacer Catholiques et Protestants par Gauche et Droite, ou inversement, pour retrouver des imbrications actuelles. Le meurtre en chambre close étant le petit plus qui accroche. Les dialogues posent quelquefois problème de lecture, en ce que l’auteur s’est amusé à reconstituer le parler d’autrefois. Au début c’est amusant, mais pour qui n’est pas habitué à cette démarche cela devient un tantinet lassant à moins que cela se révèle une découverte, l'héritage de Rabelais, de Scarron, de Cyrano de Bergerac, le vrai pas celui de la fiction d'Edmond Rostand, de Madeleine de Scudéry ou encore de Madame de Lafayette et son décrié, par un certain N.S., Princesse de Clèves, et des libertins représentés par Théophile de Viau, Tristan L'Hermitte, liste non exhaustive... En annexe les curieux pourront étancher leur soif de connaissance avec l’âge d’or de l’Imprimerie et de la Librairie à Saumur, une partie qui ne manque pas d’intérêt et met en valeur ce métier qui à l’origine était une véritable révolution dans l’écrit, beaucoup plus que le passage de la machine à écrire à l’ordinateur. |