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MARY HIGGINS CLARK |
La Boîte à MusiqueAux éditions ALBIN MICHELVisitez leur site |
1316Lectures depuisLe vendredi 31 Juillet 2015
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Une lecture de |
À New York, Lane Harmon est une jeune veuve, mère de la petite Katie, quatre ans. Elle est la fille d'un défunt politicien. Sa mère et le nouveau mari de celle-ci sont proches des cercles du pouvoir. Lane est l'assistante de Glady Harper, célèbre décoratrice d'intérieur au caractère affirmé. Cette dernière accepte d'aménager la nouvelle maison d'Anne Bennett, à Montclair, dans le New Jersey. Nul ne peut ignorer qu'elle fut l'épouse d'un investisseur financier escroc, Parker Bennett. Il a disparu en mer suite au naufrage de son voilier, il y a deux ans, au moment où les preuves de ses méfaits étaient avérées. Parker Bennett, qui aurait soixante-seize ans aujourd'hui, a détourné cinq millions de dollars. Si son fils Eric a remboursé ce qu'il pouvait de cette dette, l'essentiel du pactole reste caché quelque part. Eric Bennett tient à prouver qu'il n'était pas complice de l'escroquerie paternelle. Il a d'ailleurs engagé le cabinet d'investigations de Patrick Adams pour le démontrer. Pourtant, beaucoup sont sceptiques au sujet de tous les Bennett. À commencer par certaines victimes, d'origine modeste. Tel Ranger Cole, dont l'épouse vient de mourir, qui cultive une envie de vengeance. Il s'est procuré une arme à feu. Au FBI, Rudy Schell continue depuis deux ans à mener l'enquête. Ce qui se traduit bientôt par l'inculpation de la secrétaire de Parker Bennett. Sans doute Eleanor Becker fut-il bien trop naïve, fascinée par son patron, mais elle ne mesurait pas l'arnaque. Sous un faux nom, l'agent du FBI Jonathan Pierce s'est installé dans la maison voisine de chez Anne Bennett, surveillant ses visites. Lane Harmon s'avoue attirée par Eric Bennett. Malgré l'opinion générale, elle accepte de dîner avec lui. Tous deux vont beaucoup se rapprocher, ce qui semble convenir à Katie. La décoratrice Glady a aussi pour cliente la comtesse Sylvie de la Marco, héritière d'un vieux mari. Née dans un milieu pauvre, celle-ci s'appelait Sally Chico. À vrai dire, elle n'est pas si sûre de toucher la fortune de son époux. Pour financer ses travaux, la comtesse de la Marco fait chanter un certain George Hawkins. Il s'agit d'un Anglais vivant depuis deux ans dans une île des Caraïbes. Elle est la seule à savoir qu'il s'agit de l'escroc en cavale. Outre ce chantage, Parker Bennett a un autre souci : dans sa fuite, avant de quitter le pays, il a laissé le numéro de son compte en Suisse caché auprès de sa femme Anne. Sur son île caribéenne, un ami golfeur trouve que George Hawkins ressemble quelque peu à Parker Bennett, une simple impression. La relation entre Eric et Lane est compliquée, à cause des médias et des proches, mais la jeune femme fait confiance à cet homme séduisant. Vieillie par les revers de fortune, Anne Bennett veut croire que son mari n'est pas mort disparu en mer. Tout en tenant son rang, la comtesse de la Marco se montre prudente, car elle sait que le FBI a un œil sur elle. En rôdant autour de la maison d'Anne, Ranger Cole n'est guère discret, et pourrait être repéré par Jonathan Pierce. L'agent du FBI, la décoration étant terminée, a placé des micros chez Anne Bennett. L'ex-secrétaire Eleanor Becker, perturbée par son inculpation, pourrait se souvenir d'un détail important… D'abord, il faut préciser que ce résumé ne révèle rien de plus qu'une partie de la base de l'intrigue, telle que racontée par l'auteure dans le premier tiers du récit. C'est dire qu'il y a bien d'autres choses à découvrir, que de multiples péripéties attendent les lecteurs. On peut compter sur le savoir-faire incontestable de Mary Higgins Clark pour faire mijoter à sa façon tous les ingrédients à sa disposition. Âgée de quatre-vingt sept ans, la lauréate du Grand Prix de Littérature Policière 1980 (pour “La nuit du renard”) maîtrise toujours à la perfection son histoire. Certes, ce n'est ni de l'Amérique profonde, ni des bas-fonds de la criminalité dont elle nous parle : on évolue ici dans la haute société, avec ses valeurs et ses codes. On vit dans des quartiers huppés, des demeures décorées à grands frais. L'investisseur financier Parker Bennett s'inspire ouvertement de Bernard Madoff. Utilisant la vieille méthode de la cavalerie (rétribuer les placements supposés des premiers clients avec l'argent frais apporté par les suivants), Madoff détourna des milliards de dollars. Puis le système s'écroula, comme il se doit, faisant quantité de victimes. Des banques furent touchées, mais le pire fut pour la classe moyenne qui ne visait qu'à améliorer des gains honnêtement épargnés. L'auteure décrit très bien ce procédé, où le relationnel autant que la flatterie jouent leur rôle dans la confiance indue accordée à l'investisseur. Au-delà du cas Madoff, ce type d'affaires n'est pas rare dans l'univers de la finance. C'est dans cette élite états-unienne finalement imparfaite que, sur une musique d'Irving Berlin (The song is ended but the melody lingers on), nous entraîne l'éternelle Mary Higgins Clark. |
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